Plus grand jardin de la ville, la parcelle du parc de Bécon ayant appartenu en 1818 à la comtesse du Cayla est surtout connue comme l’ancienne propriété du prince Georges Bibesco Stirbey (1828-1925) lui ayant insufflé son esprit original et insolite.
Un site classé
Le prince Georges Bibesco Stirbey et ses filles adoptives, les artistes Consuelo Fould et Georges Achille-Fould, ont notamment contribué à l’essor de cette propriété en rachetant les parcelles environnantes et en l’aménageant. De cette époque, le parc conserve deux beaux témoignages, le pavillon des Indes (visitable sur rendez-vous) et le pavillon de la Suède et de la Norvège, tous deux issus de l’exposition universelle de 1878 et aujourd’hui inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
À deux reprises, les menuisiers et les jardiniers de la Ville de Courbevoie ont mis en avant le pavillon des Indes à travers une maquette sur pilotis au sein de deux expositions horticoles : à « Jardins, jardin » dans le parc de la villa Windsor dans le bois de Boulogne (Paris) en 2024 et au salon horticole « Tal X » à Freudenstadt (Allemagne) en 2025. Ainsi, le destin du pavillon des Indes reste lié au fil des années à celui des expositions temporaires.
Un patrimoine végétal
Ce parc, en raison de son statut de belvédère sur la Seine et de son histoire, est devenu "site classé" le 13 mai 1941. La Ville de Courbevoie est devenue propriétaire en 1951 et a fait aménager en 1952 le théâtre de verdure par les frères Paul et André Vera.
Si le château a été détruit en 1959, son patrimoine est toujours riche, outre les deux pavillons de 1878, de l’orangerie, du fronton de l’ancienne caserne Charras, de l’ancienne fontaine des Antiques, du grand escalier dans lequel sont nichées les caves où est produit le vin de Courbevoie.
Depuis l’entrée principale, cadrée de chaque côté par un alignement de cerisiers des collines du Japon à port évasé (Prunus serrulata ‘Kanzan), et quatre boules de lauriers, le parterre de gazon est magnifié par le fleurissement saisonnier des jardiniers de la ville. La perspective centrale conduit jusqu’à la terrasse de l’ancien château depuis laquelle se découvre un exceptionnel panorama sur la Seine, Levallois-Perret, Paris et notamment la tour Eiffel.
Sur le plan végétal, plusieurs arbres sont à apprécier comme les noisetiers de Byzance en alignement, classés « remarquables » dans le plan local d’urbanisme de Courbevoie. En tout, 31 arbres sont classés remarquables dans le parc.
Il y a aussi un chêne vert, des eucalyptus, des hêtres pourpres, un poncirier ou oranger amer du Japon (Poncirus trifoliata) et bien d’autres, dont certains identifiables grâce à d’élégantes plaques d’identification en lave émaillée. Six arbres sont aussi identifiables grâce à des QR Codes : un acajou de Chine à jeunes feuilles rose vif virant au crème, puis vert brillant, un figuier, un mûrier du ver à soie, un pin parasol, un prunier myrobolan de Pissard et un robinier faux-acacia nain tortueux.
Côté boulevard Saint-Denis, la grille du parc sert régulièrement de support à des expositions photographies, comme en 2025 avec « Regards sur les arbres ».
Pour en savoir davantage sur l’histoire de ce parc, rien de plus instructif que de visiter le musée Roybet Fould situé dans la partie nord-est du parc.
Un parc en cours de réhabilitation
Ce parc fait l’objet d’une réhabilitation menée par l’agence Land’Act (cofondée par Philippe Thébaud, architecte-paysagiste, également concepteur du jardin des Tournelles et du square Nokovitch). Elle a commencé en 2020 par celle du théâtre de verdure. Depuis celle-ci, les spectacles sont à nouveau donnés suivant une programmation annuelle. Le théâtre de verdure est par ailleurs labellisé depuis septembre 2024 « Patrimoine d’Intérêt Régional » et fait partie de RESTHEVER - Réseau des Théâtres de Verdure.
La réhabilitation du parc a pour objectif de redonner une cohérence au lieu, de limiter les piétinements préjudiciables aux arbres de la terrasse haute, de reconnecter le site avec la Seine et la ville, de restituer une place essentielle à l’eau, à une époque où le réchauffement climatique se fait davantage ressentir d’année en année.
Depuis le début de l’année 2021, la réhabilitation a réellement commencé sur l’espace des anciens courts de tennis. Ce lieu accessible au public comprend un espace de petite restauration (le « Pavillon des Douceurs »), des toilettes publiques, une fontaine ronde avec jeux d’eau, deux terrains multisports, des tables de ping-pong, des agrès sportifs et des jeux pour adolescents. La promenade et le repos y sont privilégiés grâce à des pelouses et des pergolas. Ces travaux, y compris ceux du théâtre de verdure, ont été réalisés grâce aux concours financiers de la Région Île-de-France, de la Métropole du Grand Paris et du département des Hauts-de-Seine.
La poursuite de la réhabilitation
La deuxième tranche de réhabilitation a porté de 2023 à 2024 sur la partie haute (nord-est), aux abords du musée Roybet Fould. Les allées ont été recalibrées afin de préserver le système racinaire des arbres malmené depuis plusieurs décennies. Les enfants bénéficient à nouveau du manège et des balançoires et de nouvelles aires de jeux (bacs à sable, trampolines, tourniquet, balançoires, structure ludique, jeux sur ressort). Le musée bénéficie dorénavant d’une allée d’accès bien délimitée par des bancs et conduisant jusqu’à son entrée. À l’arrière de celui-ci, une nouvelle terrasse permet de découvrir la façade colorée du pavillon de la Suède et de la Norvège que beaucoup de personnes n’avaient pas vue auparavant. Sans remise en eau, la fontaine aux Antiques, située à proximité des balançoires, est rénovée.
La tranche suivante, en cours de réflexion devrait porter sur la partie basse du parc, de l’escalier central jusqu’au fronton de l’ancienne caserne Charras, sans oublier l’ancien bassin transformé en massif planté de graminées aux pieds des talus agrémentés des écussons des villes jumelées en mosaïculture, plantés par les jardiniers municipaux. Il restera encore deux tranches à réaliser : le centre horticole et la partie nord-ouest (près du pavillon des Indes). À terme, à l’issue de ces travaux, grâce à l’adjonction des terrains occupés par les anciens terrains de tennis et du centre horticole, la superficie du parc aura au final augmenté de 25 %.



Ces travaux ont été réalisé grâce au soutien financier de la Région Ile-de-France (302 240 €), du Département des Hauts-de-Seine (3 050 000 €) et de la Métropole du Grand Paris (394 844 €).
Vidéos
Dans les publications municipales
- Courbevoie Mag n° 171 (mai 2021) : "Retour en images : Floraison printanière" (page 24)
- Courbevoie Mag n° 170 (avril 2021) :
- "Les espaces verts gagnent du terrain" (pages 6 à 13)
- "Dessinez l’étiquette du vin de Courbevoie !" (page 20)
- Courbevoie Mag n° 168 (février 2021) : "Parc de Bécon, priorité à la jeunesse" (page 20)
- Courbevoie Mag n° 164 (septembre 2020) : "Parc de Bécon, Acte I, scènes 1 et 2" (page 20)
- Courbevoie Mag n° 158 (janvier 2020) : "Parc de Bécon : Coup de théâtre" (page 21)
- Courbevoie Mag n° 157 (décembre 2019) : "La photo du mois : Lumière d’automne" (page 27)
- Courbevoie Mag n° 156 (novembre 2019) :
- "Paris est une fête" (pages 4 et 5)
- "Un voyage à travers les époques est une fête" (pages 13 à 15)
- Courbevoie Mag n° 148 (janvier 2019) : "Quand le parc de Bécon se réinvente" (page 21)
- Courbevoie Mag n° 139 (février 2018) : "Théodore Deck à la loupe" (page 6)
- Courbevoie Mag n° 138 (janvier 2018) : "La céramique en majesté" (pages 4 et 5)
- Courbevoie Mag n° 135 (octobre 2017) : "La "renaissance" du parc de Bécon" (page 7)
- Courbevoie Mag n° 126 (novembre 2016) : "Venez rêver le parc de demain !" (page 20)
- Courbevoie Mag n° 113 (juin-juillet-août 2015) : "La photo du mois : Après la pluie" (page 24)
- Courbevoie Mag n° 112 (mai 2015) : "Fêtez la nature !" (page 7)
- Courbevoie Mag n° 101 (avril 2014) : "10 grands projets pour Courbevoie" (pages 14 et 15)
- Courbevoie Mag n° 95 (octobre 2013) : "Le pavillon des Indes restauré" (page 20)
- Courbevoie Mag n° 94 (septembre 2013) :
- "Un pavillon des Indes resplendissant" (pages 10 et 11)
- "Des sites à découvrir dans tout Courbevoie" (pages 13 à 15)