• Nom commun
    figuier
    Nom latin
    Ficus carica
    Site
    Parc de Bécon
  • Reconnaissable à son tronc tortueux à écorce lisse gris clair, ce figuier poussant dans l’angle des murs en haut du théâtre de verdure du parc de Bécon, produit de jolies figues sous les yeux des comédiens, des chanteurs et du public.

  • Généralités

    Arbre fruitier, je suis le figuier, aussi connu sous les noms de figuier comestible, figuier commun, figuier de Carie (ancienne province d’Asie Mineure du sud-ouest de la Turquie) et plus rarement d’arbre à cariques. Je fais partie de la famille des moracées. Etant dioïque, il y a des pieds mâles et pieds femelles dans ma famille. Je suis le seul représentant européen du genre Ficus regroupant près de six cents espèces, la plupart tropicales, dont le fameux figuier pleureur (Ficus benjamina), bien connu comme plante d’intérieur pour sa capacité à aimer les pièces très éclairées (sans soleil direct) ou utilisé pour les décorations florales éphémères lors de manifestations municipales par le service Gestion des jardins de Courbevoie.
    Poussant facilement avec un tronc souvent tortueux, je suis souvent visible dans les terrains en friche ou dans les fissures de mur. Je peux atteindre une hauteur variant de 5 et 10 mètres en étant souvent plus large que haut et je développe souvent des multi-troncs. Je peux même devenir vénérable car capable de vivre jusqu’à 300 ans.

  • Chorologie

    Je suis originaire du pourtour du bassin méditerranéen jusqu’à l’Asie centrale (Azerbaïdjan, Afghanistan, Iran et Pakistan). Ma culture s’est propagée dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde et ainsi je me suis plus ou moins naturalisé en Europe et en Amérique du Nord.

  • Ecorce

    Mon écorce grise est lisse, tandis que mes rameaux sont vert olive. Au XVIIIe siècle, mon bois pouvait servir pour fabriquer des vis de pressoir.

  • Feuilles

    Epaisses, pubescentes et souvent coriaces, mes feuilles caduques sont palmées et lobées. Elles possèdent 3 et plus souvent 5 lobes profondément découpés. Vert foncé dessus et plus clair dessous, elles deviennent jaunes en automne. Je précise qu’un latex blanc s’en écoule lorsqu’elles sont coupées. Utilisées en tisane, elles ont les propriétés d’améliorer la circulation sanguine, d’aider à la digestion, de réduire les symptômes de l’asthme et de la bronchite, de fluidifier le sang… Au XVIIIe siècle, une décoction de mes feuilles fraîches servait à teindre la laine en jaune d’or.

  • Fleurs

    Mes fleurs vertes éclosent en juin-juillet. La particularité de mes fleurs femelles, c’est qu’elles doivent être pollinisées par un seul petit insecte, le blastophage. Il est le seul à pouvoir polliniser mes fleurs et moi seul lui permet sa reproduction. En effet, les femelles blastophages entrent dans les fleurs du figuier mâle (par un petit orifice situé sur la petite figue verte) pour y pondre. Les larves en résultant se développent dans la figue. Les insectes adultes sortent chargés de pollen en juillet pour aller visiter les fleurs avoisinantes (des figuiers autant mâles que femelles). Ils fécondent ainsi des figues femelles qui donneront des fruits. Un bel exemple de symbiose !

  • Fruits

    Appelés figues, mes fruits sont, comme vous le savez sans doute, comestibles, mais ils ne sont pas des fruits sur le plan botanique. Il s’agit d’inflorescences nommées infrutescences. Celles-ci sont composées d’un réceptacle charnu contenant des petits fruits ressemblant à des graines. Selon les variétés de ma famille, nos fruits sont de dimensions allant de 4 à 6 centimètres de long et, à maturité, arborent des couleurs différentes (verdâtre, jaune, marron-rouge, violet plus ou moins foncé) et parfois bicolores ou striés.

  • Anecdotes
    • Le figuier est le premier arbre cité dans la Bible : « Ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes » (Genèse 3,7).
    • Il est couramment prétendu que Judas, après avoir trahi Jésus Christ, se serait pendu à un figuier, mais à vrai dire selon les versions il pourrait aussi s’agir d’un arbre de Judée, d’un pommier ou d’un sureau.
    • A partir de la Renaissance en Italie, la feuille de vigne est utilisée en art pour masquer les organes génitaux des humains dans les représentations de nus. Selon la Bible, il s’agirait plutôt d’une feuille de figuier (pour cacher la nudité d’Adam et Eve).
    • Dans le calendrier celtique, les natifs du 14 au 23 juin et du 12 au 21 décembre ont pour arbre tutélaire le figuier et seraient toujours prêts à rendre service, préféreraient rester à l’écart du tumulte. Leur délicatesse et leur grande sensibilité les amèneraient souvent à rechercher le calme pour laisser reposer leurs charges émotionnelles.
    • La figue était l’un des fruits préférés du roi Louis XIV, aussi le jardinier Jean-Baptiste de La Quintinie en cultivait dans des caisses d’orangerie au potager du Roi à Versailles (Yvelines) pour en avoir depuis juin jusqu’aux gelées. Elles étaient rentrées en hiver dans la Figuerie, œuvre de Jules Hardouin-Mansart.
    • La figue est un fruit apprécié pour ses qualités gustatives, qu’elle soit fraîche ou bien rôtie, en tarte ou en confiture.
    • Pour obtenir des figues séchées, les fruits sont ramassés très mûrs et légèrement déshydratés. Les figues sont ensuite séchées au soleil ou en fours ventilés durant quelques jours jusqu’à un mois. Ce procédé rend les figues plus concentrées en sucre.
    • Une chanson de Jean Ferrat s’intitule « A l’ombre bleue du figuier » (1972).
    • L’expression « mi-figue, mi-raisin » signifie plaisant d’un côté et désagréable de l’autre, en demi-teinte, mitigé. Elle trouve son origine au Moyen âge, quand les marchands ajoutaient des morceaux de figues, lourds et peu chers, dans les raisins secs afin de duper leurs clients. Il était alors question d’un mélange « moitié-figue, moitié-raisin ». Le mot « moitié » a été simplifié au XVIIIe siècle en « mi ».
    • L’autre figue de Provence est la figue blanche de Salernes surnommée le « figon ». Celui-ci, avec sa peau fine résistante à la cuisson, se prête particulièrement au confit. Cette spécialité trop méconnue est à découvrir.
    • « Le songe du figuier en flammes » (1999) est un recueil du poète et romancier chilien Luis Mizón (1942-2022). A Draguignan (Var), sur un mur peint à l’angle de la rue Jean Aicard et du boulevard de la Liberté en hommage à l’explorateur et savant provençal au Chili, Claude Gay (1800-1873), figure une citation extraite de cet écrit de Luis Mizón : « Voyageur presque transparent usé par l’habitude du retour. Egrène pour moi la vieille histoire. Raconte-moi tes années dures. A l’ombre d’un figuier où nichent des oiseaux de feu. »
    • « Le figuier » est le nom d’un restaurant oriental situé boulevard Saint-Denis à Courbevoie.
    • Sur le plan de la culture locale, la figue d’Argenteuil est une appellation regroupant deux variétés de figues issues de cultivars bifères (produisant deux récoltes par an) : la « blanche d’Argenteuil » et la « violette d’Argenteuil ». Elles ont fait la renommée horticole d’Argenteuil (Val-d’Oise).
       
  • Cet arbre en particulier

    Je suis situé dans le théâtre de verdure du parc de Bécon, mon pied pousse dans l’angle que forment le mur du centre horticole avec celui du soubassement de la terrasse de l’orangerie. Je suis donc parmi les arbres les mieux situés dans le massif haut du théâtre de verdure, dont j’apprécie les spectacles y étant donnés depuis 2022. Dans ce massif planté de céanothes, d’euphorbes et d’hellébores et camérisiers, j’apprécie la compagnie de quatre palmiers de Chine et de deux lilas des Indes. Membre de Resthever, le réseau européen des théâtres de verdure, ce théâtre a aussi été labellisé en 2024 « Patrimoine d’intérêt régional ». Ce parc fait l’objet d’une restauration en cours. Dans ce même parc, cinq autres arbres sont identifiables par flashcode : un acajou de Chine à jeunes feuilles rose vif virant au crème, puis vert brillant, un mûrier du ver à soie, un pin parasol, un prunier myrobolan de Pissard et un robinier faux-acacia nain tortueux.

  • A Courbevoie et en France
    • À Courbevoie, un très beau figuier est à apprécier à gauche en entrant dans le square des Boudoux.
    • À Courbevoie encore, la promenade Saint-Nicolas est riche de plusieurs figuiers.
    • Toujours à Courbevoie, dans la partie basse du jardin aux Papillons, un figuier est particulièrement mis en valeur.
    • Enfin à Courbevoie, dans l’allée des Vignerons, transformée dans le cadre d’un chantier participatif en promenade gourmande grâce à des arbres fruitiers, arbustes à petits fruits et plantes aromatiques, sont à apprécier deux figuiers.
    • Le figuier à l’origine du nom de la rue du Figuier à Paris semble dater du XIIIe siècle. Il est toujours visible de nos jours, à l’angle de la bien nommée rue du Figuier et de celle des Fauconniers, face à l’hôtel de Sens, abritant la bibliothèque Forney, spécialisée dans les beaux-arts, les arts décoratifs, les arts graphiques, les métiers d’art et leurs techniques, la mode, la publicité, le design…
    • Un figuier remarquable est également à apprécier dans le square Georges Cain à Paris.