pin parasol

Grand conifère méditerranéen, je suis très ornemental grâce à ma silhouette caractéristique en parasol, à l’origine de mon nom vernaculaire. Dans ma jeunesse, mon port est davantage sphérique. Je suis aussi appelé pin d’Italie ou pin franc, essentiellement en Gironde et Charente-Maritime. Tout comme le cyprès de Provence, à l’instar de ceux situés dans le parc Nelson Mandela, je suis un des emblèmes des paysages méditerranéens. Mon tronc vertical est souvent incliné à cause du vent. J’atteins une hauteur de 15 à 20 mètres pour une couronne s’étalant sur 10 mètres de large.

Je suis originaire du pourtour méditerranéen, du Portugal à la Syrie, où je suis souvent associé au chêne vert (Quercus ilex) et au pin d’Alep (Pinus halepensis).

Très craquelée, mon écorce est brun rougeâtre avec des nuances grises, se transformant en plaques grisâtres caractéristiques de mon vieillissement. Léger et souple, mon bois est utilisable en menuiserie et en charpenterie, notamment dans la construction maritime.

Mes feuilles sont des aiguilles persistantes disposées en écouvillons assez peu piquantes, géminées (réunies par paires) et disposées radialement autour de la branche. Elles sont de couleur uniforme vert glauque.

Mes fleurs sont des cônes mâles ou femelles apparaissant en mai-juin. Les cônes mâles sont brun orangé, ovoïdes et groupés à la base des jeunes pousses. Quant aux cônes femelles, ils sont vert jaunâtre, solitaires et de petite taille avant fécondation.

Mes pseudo-fruits sont appelés « pignes » en français méridional. Globuleux et de grande taille (environ 10 centimètres, de large et de long), mes pommes de pins mettent trois ans en moyenne pour atteindre leur maturité. Leurs écailles présentent côté extérieur un écusson doté d’une petite protubérance arrondie. Elles s’écartent pour libérer les pignons, désignant de grosses graines à amande comestible, les fameux pignons de pin. Ceux-ci sont utilisés en pâtisserie, en garniture de salades ou encore dans des plats en sauce de type tajine et de nombreuses recettes.

• En Poitou et Aunis, après la révocation de l’édit de Nantes, la présence d’un pin parasol signalait un foyer protestant. Au cimetière, dans le Sud-Ouest et le Languedoc, il pouvait marquer la présence de tombes protestantes.
• Située à l’ouest de la ville d’Antibes (Alpes-Maritimes), sur le versant ouest de la crête, à mi-chemin de l’ancien village de pêcheurs de Golfe-Juan (où Napoléon Ier débarqua en 1815), s’étend une zone aux nombreux pins parasols, appréciée des Antibois pour se promener et pique-niquer à l’ombre de ces conifères. Ce lieu est à l’origine du nom « Antibes-Juan-les-Pins »
• Le chanteur, auteur-compositeur, Georges Brassens (1921-1981) voulait être enterré à Sète (Hérault) sur la plage de la Corniche sous un pin parasol. Il mentionne cette volonté dans la chanson « Supplique pour être enterré à la plage de Sète » (1966). Un pin parasol a été planté au cimetière Le Py derrière sa sépulture, entre deux cyprès de Provence pour le 15e anniversaire de sa mort.
• Le « pin de Bertaud » ou « pin Bertaud » était un pin parasol remarquable se trouvant dans le quartier éponyme à Gassin (Var). Curiosité touristique, il a notamment été peint par Paul Signac (1863-1935) et André Quellier (1925-2010), cité par Jean Aicard (1848-1921) dans « Maurin des Maures » (1908) et reproduit sur de nombreuses cartes postales.
• Dans le cadre de l’édition 2024 du « Voyage de Nantes », l’artiste taïwanaise Yuhsin U Chang a imaginé dans le square Maurice Schwob à Nantes (Loire-Atlantique), l’œuvre « Un Pinus pinea en l’an 2252 ». Il s’agit d’une réelle « tranche d’arbre », suspendue et traversée par le tronc et les branches d’un pin parasol du square. Epousant la forme de l’arbre, cette « tranche » tient compte de l’inclinaison du pin, dans un réel esprit de fusion. Elle représente le diamètre que ce pin parasol pourrait atteindre à l’issue de sa vie.
• Dans le domaine artistique encore, une toile de Paul Signac s’intitule « Saint-Tropez, les pins parasols aux Canebiers » (1897).
• Dans le jardin de la villa Noailles à Hyères-les-Palmiers (Var), c’est depuis la grande terrasse solarium jouxtant la piscine recouverte de verre que s’apprécie le mieux le grand pin parasol du jardin dont la noble architecture naturelle complète le modernisme de la villa Noailles de l’architecte Robert Mallet-Stevens.
• Outre leur emploi dans les salades composées, les pignons de pin rentrent surtout dans la composition du fameux pesto. Compagne des plats de pâtes, cette spécialité de la cuisine italienne est préparée à partir d’ingrédients réduits au pilon : basilic frais, parmesan, ail, huile d’olive, sel et pignons de pin !
• Les pignons de pin avaient autrefois la réputation d’être aphrodisiaques.

Je suis situé dans la partie basse du parc de Bécon, à l’est de l’ancien bassin, en symétrie de mon frère. Je dispose d’un tronc unique bien droit, tandis que lui a une grande branche s’étant développée vers le nord. A nous deux, nous marquons l’emprise de l’ancienne cour d’entrée du château aujourd’hui disparu. A mes côtés, prend place un terrain multisport devant le fronton de l’ancienne caserne Charras. Ce parc fait l’objet d’une restauration en cours. Dans ce même parc, cinq autres arbres sont identifiables par flashcode : un acajou de Chine à jeunes feuilles rose vif virant au crème, puis vert brillant, un figuier, un mûrier du ver à soie, un prunier myrobolan de Pissard et un robinier faux-acacia nain tortueux.

• A Courbevoie, trois pins parasols marquent l’espace central du square Normandie au sein de trois îlots plantés et ceinturés de banquettes de bois.
• Toujours à Courbevoie, un pin parasol est à remarquer dans le cimetière des Fauvelles.
• Il est possible de voir un pin parasol dans l’arboretum de Paris, labellisé « jardin remarquable ».
• Le jardin du château de la Mogère à Montpellier (Hérault) est emblématique par ses pins parasols. Le logo de ce château reprend justement la silhouette d’un pin parasol.