- Nom commun prunier myrobolan de PissardNom latinPrunus cerasifera 'Pissardii'SiteParc de Bécon
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Situé en de nombreux endroits du parc de Bécon, ce prunier, parfois malaimé en raison de la couleur foncée de son feuillage, a cependant une très belle floraison rose et a, comme ce parc, une histoire liée à l’exposition universelle de 1878.
- Généralités
Classique des parcs et jardins, je suis un arbre de la famille des rosacées à port arrondi et suis parfois épineux. Dès la fin de l’hiver ou au tout début du printemps, je suis un des premiers arbres à fleurir puis à me couvrir de feuilles. Ma durée de vie est d’environ 80 ans et je peux atteindre la taille de 5 à 15 mètres de hauteur.
Comme il est toujours possible de le voir encore dans certaines villes, j’ai souvent été planté au cours des années 1960-1970 en alternance avec des érables à feuilles de frêne panachées (Acer negundo ‘Variegatum’). Heureusement, ce goût pour les contrastes violents de couleurs est aujourd’hui passé de mode. Un érable à feuilles de frêne panachées situé à l’entrée du square des Boudoux est d’ailleurs également identifiable par flashcode.
- Chorologie
Je suis issu d’une ancienne obtention (1880) due à une mutation du prunier myrobolan en provenance d’Azerbaïdjan, introduite en France par Ernest François Pissard (jardinier du Shah d’Iran que ce dernier avait recruté pour son service lors de l’exposition universelle de 1878) et diffusée en France par les pépinières Croux à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).
- Ecorce
Mon écorce écailleuse est brun-rouge foncé, violacée, voire noirâtre.
- Feuilles
Mes jeunes feuilles caduques simples de formes elliptiques à ovales, finement dentelées, sont d’abord rouges, puis virent progressivement au pourpre foncé. Le revers de couleur pourpre foncé également caractérise la forme ‘Pissardii’. Mes feuilles mesurent de 2 à 7 centimètres.
- Fleurs
En mars - avril, mes fleurs en coupes roses apparaissent sur mes rameaux nus juste avant mes feuilles. Ma floraison mellifère d’un rose très lumineux prend encore plus d’intensité au moment où mes feuilles commencent à pousser.
- Fruits
Mes petites prunes rouge foncé de 2 à 3 centimètres sont globuleuses, juteuses et sucrées.
- Anecdotes
- Le prunier myrobolan est utilisé comme porte-greffe pour différents types de pruniers (Reine Claude, quetsche, mirabelle…).
- Le terme « myrobolan » provient du grec et signifie littéralement « gland parfumé ». Un dérivé de cette appellation via le latin a donné le mot « mirabelle ».
- L’exposition universelle de 1878, au cours de laquelle le jardinier Ernest François Pissard a été recruté par le Shah d’Iran, est aussi liée à l’histoire de Courbevoie puisque c’est de celle-ci que sont issus le pavillon des Indes et le pavillon de Suède et de Norvège, tous deux reconstruits dans le parc de Bécon.
- Dans le film "L’arbre, le maire et la médiathèque" (1993) d’Eric Rohmer, l’instituteur Marc Rossignol interprété par Fabrice Luchini exècre les cerisiers myrobolans qu'il qualifie ainsi : "Comble de l'horreur, des arbres rouges, rabougris, tu sais ces espèces, ces espèces de Prunius même pas rouges, d'un violet sinistre couleur de cadavre.".
- Cet arbre en particulier
J’adopte une forme de cépée à 4 troncs et suis situé à l’est de l’allée centrale du parc de Bécon, dite le « plateau central », bordée de cerisiers des collines du Japon à port évasé (Prunus serrulata ‘Kanzan’). Je me trouve face au local des gardiens du parc, rénové en 2024, et à côté d’un très bel arbre de Judée dont le tronc au fil du temps a poussé à l’horizontale. Je fais partie d’un alignement de trois cépées de prunier myrobolan de Pissard, côté nord (boulevard Saint-Denis), et fais face à une autre cépée, côté sud (local des gardiens). Ensemble, nous formons une sorte d’arche à l’allée se dirigeant vers les récentes aires de jeux, tandis que de l’autre côté du « plateau central », quatre autres cépées de prunier myrobolan de Pissard font la symétrie et une autre arche. En raison de mon lien avec l’exposition universelle de 1878 où Ernest François Pissard avait été récupéré par le Shah d’Iran, je suis très fier d’être planté dans le parc de Bécon où ont été reconstruits deux pavillons de cette même exposition. Il s’agit du pavillon des Indes et du pavillon de Suède et de Norvège. Dans ce même parc, d’autres cépées sont présentes dans les sous-bois et en particulier trois, alignées le long de la clôture du musée Roybet Fould face à la grande aire de jeux. Cinq autres arbres de ce parc sont identifiables par flashcode : un acajou de Chine à jeunes feuilles rose vif virant au crème, puis vert brillant, un figuier, un mûrier du ver à soie, un pin parasol et un robinier faux-acacia nain tortueux.
- A Courbevoie et en France
- A Courbevoie, deux cépées de plusieurs troncs de prunier myrobolan de Pissard ont été plantées en 1980 dans les jardinières ornées de millepertuis couvre-sol, d’orangers du Mexique, de sauges, de spirées… Elles cadrent l’escalier d’entrée du Centre omnisports Docteur Jean Blot.
- A Courbevoie encore, des pruniers myrobolans de Pissard dans des massifs plantés soulignent, côté trottoir, la place des Fauvelles.
- Toujours à Courbevoie, un alignement monospécifique de pruniers myrobolans de Pissard est à apprécier chemin des Ecoliers. Leur couleur pourpre associée à celle des feuilles des robiniers faux acacias à feuillage jaune d’or (Robinia pseudoacacia ‘Frisia’) y apporte une réelle touche colorée dans ce chemin, en particulier les jours de beau temps.
prunier myrobolan de Pissard




