Victor Hugo se livre en ce jardin
Ce jardin constitue le parvis de la bibliothèque principale. Il est en grande partie composé d’un sol en dalles et pavés de couleur claire afin de mettre en valeur l’architecture de briques et pierres de cette grande maison bourgeoise avec toiture à la mansarde aux lucarnes à frontons surmontées d’œils-de-bœuf. Elle fut construite dans un style néo-Louis XIII vers 1874 pour Romain Renouard, dit Larivière, créateur du magasin de nouveautés parisien « Le coin de la rue ». En grimpant les marches de l’escalier d’accès, les lecteurs ont accès à des rayons avec revues, documentaires, romans, BD, jeunesse et au 3e étage, cinéma et musique, tout en disposant du wifi gratuit. A noter que la décoration intérieure comporte notamment des corniches en stuc à scènes cynégétiques et deux plafonds peints dont un représentant un jardin.
A l’extérieur, au centre du parvis, prend place une sculpture en lien avec la littérature. Il s’agit d’un bronze haut de 3,50 mètres intitulé « La colonne du savoir » (2007) d’Arnaud Kasper, imaginé pour « donner envie de lire », selon les propos du sculpteur. Il s’agit d’une pile de livres surmontée d’un buste de Victor Hugo coiffé d’un livre ouvert. Quel lien avec notre ville ? Ce dernier a écrit à deux reprises sur Courbevoie. Tout d’abord dans « Choses vues » (1887), l’auteur des « Misérables » évoque la journée du 15 décembre 1840 lorsque les cendres de Napoléon Ier débarquent à Courbevoie avant d’être transportées aux Invalides. Ensuite, le 5 novembre 1847, il évoque encore Courbevoie en racontant l’idylle du duc d’Aumale, colonel à la caserne des Gardes suisses (Charras) avec Adèle Protat.
Un jardin avec des fleurs
Si la bibliothèque principale est installée depuis 1987 dans cette maison connue sous le nom de « château Larivière », celui-ci a ensuite porté les noms de « château des Fleurs » ou « château des Violettes », lorsqu’il abritait de 1902 à 1980 un pensionnat religieux destiné aux jeunes filles en difficulté y fabriquant alors des fleurs artificielles. Il est donc logique que son jardin comporte des fleurs, mais cette fois-ci bien réelles. C’est notamment le cas avec le parterre en forme de U dont les jardiniers de la Ville changent le fleurissement, à raison de deux fois par an, au pied de trois rince-bouteilles (Callistemon laevis). La partie végétale du jardin ne se limite pas à ce massif car il est surtout planté de plusieurs arbres comme l’alignement de tilleuls taillés en rideau côté rue du Président Krüger, le sophora du Japon identifiable par flashcode, les deux marronniers d’Inde, les trois ifs, le magnolia, l’érable plane pourpre et le très beau cornouiller des pagodes. La strate arbustive est composée de mahonies, de lauriers-tins, de viornes... Une haie basse en fusain du Japon à feuillage panaché délimite le gazon en limite nord du parvis. Une haie taillée en charmes marque la limite du jardin. Elle est complétée par deux autres charmes taillés cette fois-ci en forme d’ogive. Entre ces deux topiaires, un portillon permet de se rendre dans le jardin des Tournelles, à l’exception des dimanches et lundis, jours de fermeture de la bibliothèque.
La culture sort de la bibliothèque pour s’emparer du jardin
Il faut avoir la curiosité de contourner la bibliothèque par son côté nord et ainsi rejoindre la cour du Tribunal d’Instance et notamment pour apprécier deux beaux arbres, un copalme d’Amérique et un cerisier du Japon au pied de l’escalier à balustrade de la bibliothèque. Par le passé, la propriété de Romain Renouard-Larivière comportait un grand jardin allant de la rue de Colombes jusqu’à l’actuelle rue Jean-Pierre Timbaud et était alors riche d’un kiosque, d’une orangerie, d’un quinconce de tilleuls, d’une salle de verdure et de bassins.
Pour la petite histoire, il est à noter une animation temporaire amusante ayant eu lieu lors des Journées européennes du patrimoine de 2020 avec l’installation sonore et sensorielle « Pulsations » de Scenocosme qui permettait en posant son oreille contre le tronc de l’érable plane pourpre du jardin d’entrer en résonance avec cet arbre (respiration en forme de battements de cœur).
Régulièrement, la grille de clôture du jardin sert de support à des expositions temporaires et notamment à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Face à la bibliothèque, en traversant la rue de Colombes, se trouve l’Écollectif Briand avec un intéressant jardin intérieur. Au sud de la bibliothèque, il suffit de traverser la rue du Président Krüger pour apprécier le cadre du square Brunettes Krüger, des plus intéressants au printemps avec les floraisons des hellébores et des cerisiers et à l’automne avec la couleur des feuillages des copalmes d’Amérique.
Vidéos
Victor Hugo Monument Courbevoie Kasper sculpteur
Dans les publications municipales
« CourbevoieMAG n° 202 » (avril 2024, page 8) : « Des parcs et jardins à vivre et à partager ».