Bien au-delà d’un lieu de recueillement, le cimetière des Fauvelles peut être perçu comme un véritable jardin, voire plusieurs, car il renferme les méconnus jardins du Souvenir et des Cavurnes.

Un cimetière, c’est aussi un jardin

Regroupant quelque 12 000 tombes sur une superficie de 6,6 hectares, le cimetière des Fauvelles est potentiellement le plus grand espace vert de la ville. Il fut construit sur un terrain acquis en 1886 au lieu-dit « Les Fauvelles » pour remplacer le vieux cimetière devenu trop petit. De facture classique d’un cimetière de banlieue parisienne, il est organisé selon un plan géométrique. Les voiries sont plantées de vivaces, tandis que les allées inter-tombes sont ensemencées dans un sol consolidé grâce à des stabilisateurs de gravier en forme de « nids d’abeille ».

Arletty repose dans une « atmosphère » verte et fleurie

La plus célèbre des personnes inhumées ici est sans doute l’actrice et chanteuse native de Courbevoie Arletty (1898-1992), célèbre notamment pour sa réplique culte « « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » dans le film « Hôtel du Nord » de Marcel Carné (1938). Au sein de la composition classique du cimetière, se remarque la place ronde marquant l’intersection entre l’allée Transversale et l’allée du Monument. Elle est justement marquée au centre par le monument aux morts surmonté d’une statue d’un poilu de Georges Bareau et agrémenté du fleurissement saisonnier mis en place et entretenu par les jardiniers de la Ville. En périphérie, soulignés par un alignement circulaire de charmes fastigiés, quatre murs courbes estampillés « Pro patria » supportent les plaques gravées des noms des victimes, tout en faisant référence aux batailles. 
Dans la partie ouest du cimetière, les stèles du carré des Victimes civiles de la Société Photosonor sont alignées sur un gazon et fleuries grâce à des bandes plantées de vivaces comme anémones du Japon, euphorbes, hellébores, iris à feuillage panaché, plantes des savetiers… Au nord de la place du Monument en direction de l’allée du Nord, le carré militaire est agrémenté de plantes vivaces comme les gauras et les orpins et de bulbeuses comme les muscaris. Trois autres espaces sont à apprécier comme la partie paysagère des columbariums. En granit rose, ceux-ci sont organisés en arcs de cercle notamment implantés autour de placettes engazonnées marquées en leur centre par la plantation d’un arbre comme un tulipier de Virginie. Des massifs d’arbustes en forme libre complètent la composition (lauriers-tins, orangers du Mexique, photinias, spirées…) avec ponctuellement des touches de pivoines. Deuxième espace à remarquer, le jardin du Souvenir situé au nord du cimetière dans la division 33. Il est organisé sous la forme d’une grande pièce de gazon ronde autour d’une élégante grille en acier marquant le lieu de dispersion des cendres. Dans celle-ci, le lettrage des mots « JARDIN DU SOUVENIR » est dessiné par l’herbe passant à travers cette grille. Le troisième et dernier espace à apprécier est le jardin des Cavurnes réalisé en 2020 au pied de savonniers dans le carré du Couchant. Dans celui-ci, le long d’une allée sinueuse en gravillons poussent des buis, des bruyères, des anémones pulsatiles, des phlox mousses et des verveines nodulaires (Phyla nodiflora) aux abords des cavurnes, ces petites sépultures enterrées destinées à accueillir une ou plusieurs urnes funéraires. Elles sont implantées dans des carrés en pétales d’ardoise.

Une palette végétale

Afin de garantir une présence végétale tout au long de l’année, se remarquent parmi les arbres des conifères comme les 37 cèdres de l’Atlas et un très beau pin parasol (division 10). Au nombre des arbres à fleurs, les spécialistes apprécieront les pommiers d’ornement, les merisiers des oiseaux à fleurs doubles, les cerisiers du Tibet, les cerisiers des collines du Japon, les poiriers à feuilles de saule, les poiriers du Père Callery, les arbres de Judée, les érables champêtres, les bouleaux verruqueux, les chênes chevelus de Bourgogne, les féviers d’Amérique, les tilleuls palissés... Un de ces arbres, une cépée de cerisier du Tibet, est identifiable par un flashcode.
Les tranchées drainantes sont plantées de vivaces comme brunelle, camomille des teinturiers, coréopsis, géranium vivace, hémérocalle, iris intermédiaire, œillet mignardise, onagre, orpin d’automne, tritoma… Quelques graminées complètent la composition en apportant du volume comme les sesléries d’automne.
Parmi les autres plantes à remarquer, outre les buis dans les emplacements inoccupés entre des tombes et les ifs taillés au carré, plantes traditionnellement utilisées dans les cimetières, figurent 2 000 rosiers. Des vignes vierges transfigurent chaque automne le mur de clôture grâce à la couleur rouge de leur feuillage. Chaque printemps, plus de 15 000 bulbes égayent le site dont les crocus violets soulignant les tombes du carré militaire et les grands narcisses à coupe large à coronule orange et pétales extérieurs jaunes dans les tranchées drainantes.

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