• Nom commun
    cerisier du Tibet
    Nom latin
    Prunus serrula
    Site
    Cimetière des Fauvelles
  • Située dans la division I du cimetière des Fauvelles, cette cépée à plusieurs branches apporte de la couleur tout au long de l’année en complément des cèdres de l’Atlas plantés à ses côtés. Elle fait partie des 680 arbres plantés en 2005 dans ce cimetière

  • Généralités

    Dénommé cerisier du Tibet ou plus rarement cerisier à bois acajou, je fais partie de la famille des rosacées. De taille moyenne, je suis un petit arbre d’environ 6 à 9 mètres au port naturellement arrondi et fourni. Dans mon environnement naturel, je peux même atteindre une hauteur et une envergure de 15 mètres. Je suis habituellement greffé sur du merisier (Prunus avium). Mon port ramifié et ouvert et surtout l’extraordinaire esthétique de mon écorce sont la raison de mon succès dans de nombreux jardins.

  • Chorologie

    Je suis originaire de Chine occidentale, où j’ai été répertorié par le botaniste français Adrien Franchet en 1890 puis introduit en Europe par l’anglais Edward Adrian Wilson en 1908.

  • Ecorce

    De couleur caramel ou brun acajou, mon écorce est considérée par beaucoup comme magnifique. Avec son aspect brillant, elle apporte une note de couleur au cours des hivers. Elle est marquée de bandes de lenticelles horizontales brun clair. S’exfoliant en longues lanières, elle offre alors une nouvelle écorce lustrée, tel un décor un peu surréaliste en été comme en hiver. Mon bois est notamment utilisé comme panneau de revêtement mural.

  • Feuilles

    Dès le mois d’avril, apparaissent mes feuilles caduques oblongues, pédonculées, légèrement pendantes et souples. Alternes, de 8 à 12 centimètres de long, elles ont des nervures marquées et de forme élancée. D’abord vert tendre, la couleur de mes feuilles virera progressivement vers le vert foncé, avant de prendre en automne des couleurs rouge orangé. Le contour de leur limbe est finement et régulièrement denté. D’ailleurs, le nom de mon espèce, serrula, signifie « petite scie » en latin et fait référence à ces dents fines et aiguës de mon feuillage.

  • Fleurs

    Bien que considéré peu florifère, je porte d’avril à mai une multitude de bouquets aux délicates et discrètes fleurs blanc crème. Composées de 5 pétales blancs, entourant des étamines dorées et dressées, elles sont disposées en fascicules par groupes de 2 à 4. Mes fleurs mesurent environ 2 centimètres de long.

  • Fruits

    Mes fruits sont des drupes non comestibles. Ovales, d’un diamètre d’environ 1 centimètre, mes cerises sont de couleur verte puis noire à reflets rouges. Elles sont attractives pour les oiseaux. Cependant, les espèces de culture donnent rarement des fruits.

  • Anecdotes
    • En Extrême-Orient, le cerisier est devenu un symbole d’harmonie, de beauté, de féminité ou encore de bonheur.
    • Afin de mettre davantage en valeur l’écorce du cerisier du Tibet, il est recommandé de la brosser très régulièrement pour retirer les mousses s’y développant et ternissant son aspect décoratif.
    • Le cerisier du Tibet a été découvert lors d’une expédition en Chine par le botaniste britannique Ernest Henry Wilson (1876-1930), dit « le Chinois », passionné qui, dans sa carrière, ne recensa pas moins d’une soixantaine d’espèces de cerisiers, principalement découverts au pays du Soleil levant.
  • Cet arbre en particulier

    Je prends place dans le sud du cimetière des Fauvelles parmi les tombes. J’ai été planté dans la section I, située entre l’allée Transversale et l’allée du Midi. Je suis une cépée à 3 troncs et multibranches, poussant entre un cèdre bleu de l’Atlas (Cedrus atlantica ‘Glauca’) et un cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica). Non loin de moi, poussent aussi un faux-cyprès (Chamaecyparis) élancé et un pittospore à petites feuilles vertes marginées de blanc (Pittosporum tenuifolium ‘Variegatum’). Au sud, au-delà du mur du cimetière recouvert de vigne vierge, je vois les immeubles d’habitation de l’avenue Puvis de Chavannes et, au nord, le récent quartier de Charlebourg à la Garenne-Colombes (ancien site PSA et entrepôt de la RATP). Ce cimetière a été réaménagé, paysagé et végétalisé en 2005. Dans ce cadre, il a été planté de 680 arbres répartis en 38 espèces différentes, dont moi-même. Il est surtout caractérisé par deux allées engazonnées parallèles à l’allée Transversale, plantées d’une alternance de cèdres bleus de l’Atlas et de cèdres de l’Atlas, marquant vraiment le lieu à toutes saisons car le feuillage de ces conifères est persistant. Quant à l’allée Transversale, proprement dite, elle est soulignée sur chacun de ses côtés par des tilleuls de Crimée (Tilia euchlora) palissés. Ce type de conduite très graphique permet notamment de végétaliser une voie étroite, tout en permettant le passage des corbillards. Les tilleuls palissés sont très courants en Belgique et plus rares en France. A leurs pieds, des tranchées fertiles composées d’un mélange terre/pierre longent ces allées. Elles sont désormais plantées de graminées, de vivaces et de milliers de bulbes. J’apprécie en particulier au printemps la floraison des narcisses. Les allées piétonnes ont été aménagées grâce à des stabilisateurs de gravier en plaques alvéolaires. Il est à noter que pas très loin de moi, dans la section G, se trouve la sépulture de l’actrice Arletty (1898-1992), née Léonie Bathiat à Courbevoie, de qui nous retenons la célèbre réplique issue du film « Hôtel du Nord » (1938) de Marcel Carné : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ». Le festival innovant pour un monde plus durable et juste, en harmonie avec la nature, « Atmosphères », créé en 2011 à Courbevoie et se déroulant chaque année en octobre, y fait référence avec son nom. Justement, j’invite à découvrir l’atmosphère du cimetière des Fauvelles, en particulier certains espaces insoupçonnés comme le jardin du Souvenir, le colombarium, le carré militaire, le carré des victimes de la société Photosonor et le charmant jardin des Cavurnes avec ses savonniers (Koelreuteria paniculata). Ce cimetière est labellisé « EcoJardin ».

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, un autre exemplaire de cerisier du Tibet est à apprécier place Sarrail, sous la forme d’une cépée à trois troncs ayant remplacé en 2025 la précédente, plantée en 2016, mais malheureusement attaquée par un champignon. Elle est située à l’angle des avenues Pasteur et de la Liberté. Cette place Sarrail est intéressante sur le plan paysager pour l’emploi des cépées et en particulier le chêne au pied de la passerelle du pôle multimodal de Bécon-les-Bruyères.
    • A Courbevoie encore, dans le récent square des Trois frères Enghels, ont été plantées trois jeunes cépées de cerisier du Tibet.
    • A Courbevoie toujours, un cerisier du Tibet fait partie du patrimoine arboré du parc des Bruyères.
    • Des cépées de cerisier du Tibet sont à apprécier dans le jardin Vivienne, dit « le jardin papyrifère », sorte de jardin-œuvre d’art sur le site Richelieu de la BnF à Paris.
    • Une belle cépée de cerisier du Tibet est aussi à apprécier devant le marché de Marly-le-Roi (Yvelines), à l’angle de la rue de Fontenelle et de l’allée des Epines.
    • Le jardin du Vastérival à Sainte-Marguerite-sur-Mer (Seine-Maritime) est à visiter et notamment pour y voir un hybride de cerisier du Tibet. En l’honneur de la créatrice de ce jardin emblématique, celui-ci a été baptisé du nom de celle-ci, la princesse Sturdza. Il se nomme donc le Prunus serrula ‘Princesse Sturdza’.