Des iris bien placés
Gérée par Paris La Défense, la place de l’Iris prend place au pied des tours Manhattan square Manhattan, Saint-Gobain, CB 21 et la résidence Neuilly Défense. C’est un espace public animé réaménagé en 2021 par l’agence d’urbanisme et d’architecture Urbanica avec l’agence paysagiste SLG. Cette place est marquée en son centre par un puits de lumière donnant sur niveau -1. Autour de ce puits circulaire, 20 jardinières carrées avec cépées de cerisiers du Japon avec au pied des vergerettes de Karvinsky (Erigeron karvinskianus), des graminées et des iris des jardins, échelonnent les floraisons dans l’année. Au pied de la tour Manhattan, une longue jardinière courbe rythmée par un alignement d’érables champêtres, longe un passage menant à la tour D2. Y poussent des arbres à gentianes (Solanum rantonnetii), des roses trémières, des iris des jardins... Le sol de la place est en dalles de béton architectonique à joints secs. Ce même béton de couleur pierre sert aussi de banquettes et de jardinières avec des planches de bois pour assises.
Imaginé par les architectes Gaston Tolila et Nicholas Gilliland, le Pavillon de l’Iris la Défense est doté de façades d’une trame d’élégante ossature en bois massif. Il accueille le restaurant (vente à emporter et sur place) « La Famille Iris Courbevoie », le bar à salades « Mister garden » et l’accès au parking public Iris 1. L’offre de restauration est complétée côté ouest avec la brasserie « Le Nouveau monde ».
Sur le plan végétal, les jardinières sont essentiellement plantées de renouées orientales, santolines, sauges, eulalies... La strate arbustive est assurée par des arbres à papillons, des cornouillers, des hortensias, des millepertuis, des noisetiers communs, des orangers du Mexique, des romarins, des spirées… Pour les arbres, en plus des cerisiers, se remarquent des arbres de Judée, des érables champêtres, des parroties de Perse, des pommiers, des saules, des tamaris et des pruniers myrobolans de Pissard en alignement devant l’immeuble Neuilly Défense.
Au printemps, la place de l’Iris est à voir pour ses nombreux… iris des jardins dans les couleurs bleues, mauves, rouges...
Au pied de la tour CB 21 (ancienne tour Gan), est à apprécier un très bel alignement de cépées d’arbres de Judée particulièrement attractif lors de sa floraison printanière rose vif, au pied desquelles poussent des montbretias rouges, hémérocalles orange et tritomas jaunes.
Dans la longue jardinière face à ces arbres de Judée, pousse au pied de deux pins sylvestres un couvert arbustif de cornouillers, complété par des vivaces comme sauges, spirées, vergerettes de Karvinsky et bien sûr iris des jardins.
Au pied de la tour de logements Manhattan square, une toiture végétalisée, dite L’entrepont Iris, est plantée, au pied d’un cèdre, d’euphorbes, de millepertuis, d’orangers du Mexique, de sauges, de santolines et de spirées, sans oublier les vergerettes de Karvinsky semblant s’étaler sur le sol minéral. Depuis cet emplacement, la vue se dégage sur le groupe de hêtres pleureurs du jardin des Reflets.
Trois œuvres d’art
En qualité de musée d’œuvres d’art en plein air, titre attribué à la Défense, la place de l’Iris accueille trois d’entre elles. Tout d’abord, « Le Somnambule » (1983) d’Henri de Miller, prenant place au sommet du Pavillon de l’Iris la Défense. L’œuvre la plus emblématique est le « Moretti». Il est dû à Raymond Moretti (1931-2005) qui avait de 1973 à 2005 son atelier dans les sous-sols de la Défense où il travaillait sur son œuvre phare, « Le Monstre » (30 mètres de long sur 13 mètres de large et 8 mètres de haut). Quant au « Moretti », il s’agit d’une cheminée d’aération de 32 mètres transformée en œuvre d’art insolite, grâce à un habillage de 672 tubes en fibre de verre de 2 à 30 centimètres de diamètre, peints de 19 couleurs différentes. Elle est à juste titre irisée ! La dernière œuvre est « Cube Sphère Gold » (2021) de Cyril Lancelin. Imaginée pour la 4e édition des « Extatiques » (2021), exposition d’art contemporain en plein air, elle prenait alors place au cœur de l’Esplanade de la Défense, avant de trouver son actuel emplacement, au pied de la tour Saint-Gobain au niveau de la passerelle de l’Iris.
Toujours dans le domaine de l’art, la place a plusieurs fois été le cadre de tournages, comme la mini-série de science-fiction « Le mutant » (1978) de Bernard Toublanc-Michel ou le film « L’aile ou la cuisse » (1976) de Claude Zidi dans lequel la tour Manhattan n’est autre que le siège de la société Tricatel, ennemie de Charles Duchemin interprété par Louis de Funès, acteur natif de Courbevoie !
En qualité d’espace ouvert en permanence, la place est aussi à apprécier pour son paysage nocturne. En complément des lampadaires, un halo lumineux valorise la trémie circulaire du puits de lumière et des rubans de LED intégrés sous les bancs illuminent leur pied en insufflant une atmosphère cosy. Enfin, des gobos de motifs triangulaires blancs, jaunes ou transparents sont à apprécier sur le parvis de la tour Saint-Gobain, rappelant les designs des tours environnantes.
Conviviale, cette place est ainsi à considérer comme un lieu idéal pour une pause déjeuner ou se promener le soir après le travail. Grâce à son côté végétal et à son entretien, elle est labellisée « EcoJardin » depuis 2022.
Fleur symbole de la foi, l’espoir, la sagesse, la bravoure et l’admiration, l’iris a donné son nom à cette place de l’Iris. Avec les immeubles alentours, ce secteur de l’esplanade Nord de la Défense se nomme aussi quartier Iris, les cinq autres étant Reflets, Corolles, Vosges, Alsace et Saisons. Enfin, la passerelle de l’Iris est l’ouvrage d’art reliant la place à l’immeuble Les Miroirs avec au centre de sa cour centrale la belle « Mosaïque » (1981) de Michel Deverne, réalisée sur des cheminées d’aération. Au début de la passerelle, est à apprécier un autre élégant habillage plus contemporain, celui de la cheminée de la chaufferie de la tour Saint-Gobain, décoratif et de couleur inox.