Désormais dédié à la ville libanaise jumelée avec Courbevoie, ce square sert autant de parvis au Centre culturel, à la Crèche Front de Seine et au Cercle des Anciens combattants que de lieu de mémoire avec ses stèles commémoratives.

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Une belle place accordée à la nature face à l’hôtel de ville

Méritant d’être visité, ce square fait face à la mairie dont il est séparé par la rue de l’Hôtel de ville. Il constitue une sorte d’oasis face à l’ancienne mairie. Il faut prendre le temps d’emprunter son allée haute afin de se rendre compte, en observant au loin les tours de la Défense, de l’importance de la nature dans la Ville de Courbevoie à un kilomètre seulement de distance du quartier d’affaires, en arrière-plan d’un très beau platane commun. La lisière nord est plantée d’un massif composé d’alstromères, de cheveux d’ange, de coquelicots, de fusains d’Europe, de galanes, de lilas de Chine, de rosiers à fleurs rose clair et d’autres rose soutenu, et de grandes pervenches d’où émergent des amélanchiers du Canada, tandis que sur la grille de clôture s’étalent une bignone à fleurs rouges et une glycine de Chine s’échappant de la propriété voisine. Ce square prend surtout place devant le centre culturel de la ville, bâtiment en forme d’étoile et dont l’escalier en colimaçon extérieur est doté d’une rampe décorée d’une mosaïque représentant des oiseaux de couleurs. Au fond du square, sont à remarquer sur la clôture des plantes grimpantes comme des rosiers à fleurs doubles roses et d’autres blanc rosé, des clématites du père David (Clematis armandii) au feuillage persistant et surtout d’un jasmin étoilé couvrant tout un mur. Réaménagé en 2015 avec la suppression du terrain de basket, le fond de ce square est désormais colonisé par des acanthes poussant au pied d’une cépée de bouleau verruqueux, de bambous sacrés et de sumacs de Virginie. Il est aussi à remarquer au printemps la floraison d’un camélia rouge rappelant la couleur de la façade du Lycée d’Enseignement Professionnel Paul Painlevé. A proximité de ce dernier, au sud d’un alignement de quatre platanes communs, à l’arrière d’un parterre de pelouse, se remarque l’entrée de la crèche Front de Seine.

Un paysage en dénivelé avec un riche patrimoine arboré

Sur le plan paysager, différentes ambiances sont appréciables. En premier lieu, l’entrée sur rue du square est plantée d’un érable du Japon à feuillage rouge et de plusieurs plantes de terre de bruyère. Une longue rocaille permet de fleurir la différence de niveau entre l’allée principale avec les monuments et celle conduisant à la crèche et au LEP. Elle est plantée d’un if commun, d’un magnolia à grandes fleurs et de plusieurs arbustes comme des bambous sacrés, des escallonias, des mahonies à port compact et feuilles lisses (Mahonia eurybracteata ‘Soft Caress’), sans oublier des vivaces et des fougères. Le talus du soubassement du Cercle des Anciens combattants est planté, quant à lui, d’euphorbes, fatsias du Japon, lauriers-roses, lins de Nouvelle-Zélande, pittospores... Plus loin, un parterre de gazon pousse sous un bouleau blanc de l’Himalaya et trois pins noirs. Sous la frondaison de ceux-ci, une prairie fleurie a été semée. Il est aussi à apprécier au pied de deux bouleaux de l’Himalaya et d’un cerisier du Japon la palette végétale (acanthes, anémones du Japon, hellébores, pittospores…) du talus longeant le chemin conduisant en contrebas jusqu’à l’entrée de l’école élémentaire Marcel Achard et à la rue Victor Hugo en direction de l’école maternelle Sonia Delaunay et du parc De Lattre de Tassigny. Derrière un massif de bambous, une ancienne fontaine due à l’architecte Nicolas Rosier intégrée à un escalier de briques permet de rejoindre l’allée Molière, première partie du parc De Lattre de Tassigny. Aux pieds de paulownias impériaux, prend place un petit bac à sable. Ce jardin est doté de bancs et d’une borne-fontaine.

Ce square mérite surtout d’être apprécié pour la diversité de son patrimoine arboré. En effet, il est riche aux abords du Cercle des Anciens combattants d’un marronnier d’Inde classé remarquable et identifiable par un flashcode comme six autres arbres de ce jardin : un bouleau blanc de l’Himalaya, un cèdre de l'Atlas, un cèdre du Liban, un chêne pédoncule ou d'Angleterre, un peuplier blanc de Hollande et un pin noir au port penché soutenu par un étayage métallique noir. Il y a aussi un érable plane pourpre, un cèdre bleu de l’Atlas pleureur, un frêne pleureur, un très beau hêtre pourpre, un parrotie de Perse et une belle cépée de tilleul à petites feuilles à jeunes rameaux orange (Tilia cordata ‘Winter Orange’).

Un square perpétuant les mémoires historique, cinématographique et internationale

Ce square est un lieu de mémoire car en son sein prend place un espace commémoratif avec mâts porte-drapeau, plusieurs stèles commémoratives regroupées depuis 2017 permettant la tenue régulière de cérémonies : plaques en provenance de la caserne Charras en souvenir des 5e R.I., 93e R.I., 119e R.I., 319e R.I. et 20e R.I.T. et les monuments au Général de Lattre de Tassigny, à Jean Jaurès et au Général Leclerc. En contrebas de ces monuments agrémentés de deux grandes jardinières fleuries dont prennent soin les jardiniers de la ville, le bâtiment du Cercle des Anciens combattants renforce cette fonction mémorielle. Les stèles sont encadrées par deux cépées de cerisiers des collines du Japon à apprécier en particulier à chaque printemps lors de leur floraison.
Il est à noter pour les cinéphiles qu’une scène du film « Le chat » (1971) de Pierre Granier-Deferre avec Jean Gabin et Simone Signoret a été tournée dans ce lieu alors dénommé « square Jean Jaurès », mais il a été réaménagé depuis. Les images de cette scène dans laquelle les deux acteurs se regardent en chiens de faïence, chacun assis sur un banc, permettent d’appréhender l’esthétique un peu surannée de ce square dans les années 1970 avec son massif de mosaïculture au pied d’un bananier et avec une touffe d’herbe de la pampa émergeant de la pièce de gazon.
Dans une autre démarche de mémoire, deux arbres symboliques évoquent les amitiés de Courbevoie avec des villes jumelées : un chêne d’Angleterre a été planté le 17 novembre 2018 en présence de la maire du borough londonien d’Enfield (Angleterre), à l’occasion du centenaire de l’armistice et un cèdre du Liban offert et planté le 20 juin 2015 par Monsieur Antoun Maroun, maire de la Ville de Beit Mery (Liban). C’est à l’occasion des 10 ans de jumelage avec cette ville et de la plantation de ce cèdre que ce square se voit doté depuis le 13 juin 2025 de l’appellation complémentaire « jardin Beit Mery », la ville située à 16 kilomètres à l’est de Beyrouth.

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