• Nom commun
    Le marronnier d’Inde
    Nom latin
    Aesculus hippocastanum
    Site
    Square de l’Hôtel de ville
  • Situé square de l’Hôtel de ville, aux abords du cercle des Anciens combattants, ce marronnier d’Inde offre au printemps une belle floraison blanche et à l’automne des marrons d’Inde.

  • Généralités

    Clairement associé au paysage urbain, je suis un arbre bien connu des villes où je suis très utilisé comme arbre d’alignement ou pour agrémenter les cours d’écoles. Je suis aussi connu sous le nom de marronnier commun ou marronnier des chevaux. Cette dernière terminologie est la retranscription de mon nom latin hippocastanum. Hippos voulant dire « cheval » et castanea « châtaigne », dans la mesure où le châtaignier s’appelle Castanea sativa.

    Il semble effectivement qu’il y a longtemps les marrons étaient donnés en petites quantités comme nourriture aux chevaux (après un broyage et une cuisson afin d’éliminer les composés toxiques). Je fais partie de la famille des hippocastanacées. Mon utilisation comme arbre d’ornement est aujourd’hui réduite en raison de la progression d’une parasitose, la mineuse du marronnier, dont les dégâts sont visibles chaque année sur le feuillage des arbres. Cependant, j’ai longtemps été utilisé dans les alignements des parcs classiques car je supporte les élagages ce qui me conduit souvent d’être taillé « en rideau » ou en « marquise ».

  • Chorologie

    Mon nom est bien trompeur car je ne proviens nullement d’Inde, mais plutôt des Balkans et d’Asie mineure. J’aurais été introduit en France en 1615 via Constantinople où j’aurais été présent depuis 1557. A cette époque, tout ce qui était nouveau ou importé par la Compagnie des Indes recevait l’appellation « d’Inde ».

  • Ecorce

    Mon tronc est robuste et droit, d’où mon utilisation courante comme arbre d’alignement. Mon écorce est brun rougeâtre, lisse puis se fissurant dans le sens de sa longueur avec la maturité. Je suis ainsi assez facilement reconnaissable grâce à cette écorce et surtout à la taille importante de mes bourgeons (1,50 à 2 centimètres de long) alors même que je n’ai pas encore de feuilles. Mon bois présente peu de qualité mais est cependant utilisé pour la fabrication de planches de caisses d’emballage et pour la pyrogravure.

  • Feuilles

    Mes feuilles caractéristiques sont caduques, opposées et grandes (30 à 50 centimètres de long). Elles sont composées de 7 folioles dentées. Au sujet de leur taille, il est à signaler que dans son ouvrage « Je vois des jardins partout », Didier Decoin (Jean-Claude Lattès, 2012), membre de l’Académie Goncourt, précise que dans son enfance les feuilles palmées des marronniers du boulevard Richard Wallace (Paris) lui évoquaient les palmiers d’Alexandrie et, du même coup, il comparait les marrons s’éclatant sur le trottoir à des dattes gorgées de sucre.

    La mineuse du marronnier est un petit lépidoptère (Cameraria ohridella) occasionnant très tôt dans l’année le dessèchement des feuilles des marronniers. Si elle ne m’est pas fatale, elle me fatigue. La seule préconisation efficace serait de brûler mes feuilles mortes pour limiter les pontes, mais la proximité de parcs et boisements ne permet pas de traitement efficace en raison du nombre de feuilles concernées et de la taille des arbres.

    Perturbé, je perds alors mes feuilles plus tôt. Aussi, il n’est pas rare en fin d’été de voir certains sujets de ma famille refaire des feuilles et refleurir ! Le marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea) et le marronnier à fleurs doubles (Aesculus hippocastanum ‘Baumannii’) sont plus résistants et, à ce titre, aujourd’hui privilégiés pour les nouvelles plantations. Un marronnier à fleurs rouges de la rue Jean-Pierre Timbaud est d’ailleurs aussi identifiable par flashcode.

  • Fleurs

    Mes fleurs apparaissent en avril sous la forme de thyrses dressées. Elles sont de couleur blanche tachetées de rouge ou de jaune. Une forme arbustive est aussi à découvrir, le pavier blanc (Aesculus parviflora), dont plusieurs exemplaires contribuent à agrémenter le paysage du jardin des Tournelles.

  • Fruits

    Mes fruits lisses et de couleur acajou sont protégés par une capsule dénommée bogue et couverte de quelques aiguillons mais peu piquants, en comparaison avec la bogue du châtaignier. Contrairement à celle-ci, la mienne s’ouvre pour laisser s’échapper en octobre un fruit unique, au grand dam des automobilistes et personnes éprouvant des difficultés à marcher et pour le plus grand plaisir des enfants qui s’en servent souvent comme projectile. Le fruit du marronnier d’Inde (le « marron d’Inde ») n’est pas comestible.

    Ce qui est appelé marron est en fait une châtaigne. Par conséquence, ce que tout le monde appelle des « marrons glacés » sont en fait des « châtaignes glacées ». Du même coup, les vendeurs de marrons chauds sont en réalité des « vendeurs de châtaignes chaudes » ! En revanche, en argot populaire, un marron et une châtaigne signifient bien un coup porté et font donc aussi mal l’un que l’autre.

  • Anecdotes
    • Il est prétendu que conserver en permanence dans sa poche le premier marron tombé ou, selon certains, trouvé près d’une chapelle, préserverait des rhumatismes et maux de reins. Sur le plan de la symbolique, les marronniers sont considérés comme des arbres protecteurs et bienfaisants. La feuille, quant à elle, a inspiré les artistes et notamment dans l’art Nouveau et plus spécialement l’Ecole de Nancy (Eugène Vallin, Georges Biet, Paul Guth, Daum, Louis Guingot…).
    • Il existe aussi une sorte de marronnier, bien connu des journalistes. En effet, un « marronnier » désigne un événement occasionnant un article récurrent (le muguet du 1 er mai, la rentrée scolaire, les sapins de Noël…). L’origine de cette appellation végétale serait due à un journaliste d’un grand quotidien national dont les fenêtres donnaient sur le jardin des Tuileries (Paris). Dans celui-ci, un marronnier déployait systématiquement ses feuilles une quinzaine de jours avant les autres. Ce décalage saisonnier fut alors régulièrement observé par son entourage. Le « marronnier » était né et passait à la postérité.
  • Cet arbre en particulier

    Ce marronnier assez majestueux a été planté vers 1930 dans le square de l’Hôtel de ville, aux abords immédiats du cercle des Anciens combattants. Ce jardin a été réaménagé en 2015 (suppression du terrain de basket) puis en 2017. Situé au pied du Centre culturel de la ville, ce square mérite d’être visité car il constitue une sorte d’oasis face à l’ancienne mairie. Il faut prendre le temps de

    sillonner ses allées afin de se rendre compte, en observant au loin les tours de La Défense, de l’importance de la nature dans la ville de Courbevoie à un kilomètre seulement de distance du quartier d’affaires.

     

    En outre, ce square est un lieu de mémoire car en son sein sont érigés le cercle des Anciens combattants et surtout plusieurs stèles commémoratives regroupées permettant la tenue régulière de cérémonies. Dans ce même square, six autres arbres sont également identifiables par flashcode : un bouleau blanc de l’Himalaya, un cèdre de l’Atlas, un cèdre du Liban, un chêne pédonculé, un peuplier blanc de Hollande et un pin noir. Pour apprécier au mieux ce marronnier, il est nécessaire de pénétrer dans le square car son importance est un peu dissimulée depuis la rue. C’est évidemment au moment de sa floraison qu’il est le plus majestueux.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, un marronnier d’Inde (hauteur : 17 mètres et envergure : 19 mètres) est labellisé « remarquable » dans un jardin privé (rue de la Montagne).
    • Encore à Courbevoie, un autre marronnier d’Inde (hauteur : 20 mètres et envergure : 20 mètres) est labellisé « remarquable » dans le square Jean Mermoz. A ses côtés, plusieurs autres composent la strate arborée de ce square et notamment un mail, faisant office de belvédère depuis lequel est appréciable une vue sur le pont de Levallois.
    • Un très beau sujet courbevoisien est également visible dans le jardin de la bibliothèque principale, à l’angle de la rue de Colombes et de celle du président Krüger. En alignements, sont aussi à signaler ceux de rues comme Adolphe Lalyre (taillés en rideau) ou encore dans les cours d’école, à l’instar de celle de l’école primaire Jean Mermoz.
    • Au sein du département des Hauts-de-Seine, l’un des plus beaux marronniers est celui du parc de Boulogne - Edmond de Rothschild à Boulogne-Billancourt situé sur la pelouse devant le château et classé « arbre remarquable ».
    • Il est aussi à signaler le double alignement de 97 marronniers d’Inde de l’allée Bernard Lecache dans le parc Henri Barbusse à Issy-les-Moulineaux, également classé « remarquable ».