• Nom commun
    if commun
    Nom latin
    Taxus baccata
    Site
    Parc du Vieux cimetière
  • Arbre habitué des cimetières, cet if commun trouve tout naturellement sa place dans le parc du Vieux cimetière, à la fois lieu de sépultures et surtout arboretum. Avec leur feuillage persistant, 14 ifs se remarquent tout au long de l’année.

  • Généralités

    Je m’appelle if commun ou if à baies et fais partie de la famille des taxacées. Je suis un conifère persistant à croissance lente à port conique large pouvant atteindre environ 15 mètres de haut. Ma pousse est lente (environ 30 centimètres de hauteur et 2 millimètres de diamètre par an). Supportant très bien la taille, je me suis imposé comme un classique de l’art topiaire (art de tailler les arbres et arbustes et à leur donner différentes formes géométriques, ornementales ou fantaisistes). Je suis donc souvent utilisé comme plante ornementale pour mon feuillage persistant attrayant et ma capacité à former des haies denses et des topiaires. Je dois dans ce cas être régulièrement taillé pour contrôler ma croissance et maintenir ma forme architecturale comme des cônes, pyramides, pièces d’échec, colonnes... Je suis donc aussi particulièrement adapté pour être conduit en haies taillées comme ce fut le cas à l’origine dans le parc Diderot avec des lignes d’ifs communs épousant la forte pente du terrain. Pour des questions de facilité d’entretien, elles ont été remplacées en 2016 par des bandes de lierres sur des armatures métalliques soulignant la grande cascade de part et d’autre, en épousant à leur tour la pente du terrain et en rythmant ainsi les pentes engazonnées. Je suis souvent associé à la mort et à l’immortalité. Ainsi, en Europe, je suis communément planté dans les cimetières, symbolisant l’éternité et le lien entre les vivants et les morts, mais aussi sous le prétexte d’avoir la vertu de faire fuir les animaux. Je suis donc devenu un « habitué » des cimetières, comme ici à Courbevoie.

  • Chorologie

    Je suis originaire de la partie occidentale de l’écozone paléarctique : Europe, Caucase, Afrique du Nord (jusqu’au Sahel septentrional), Madère, Proche-Orient, nord de l’Iran, Asie (Japon, Corée, Mandchourie) et Amérique du Nord.

  • Ecorce

    Mon écorce est brun rougeâtre, se desquamant en petites écailles avec l’âge. Comme mes feuilles, elle contient des substances toxiques utilisées dans la médecine traditionnelle pour leurs propriétés anticancéreuses et cardiotoniques. Dense et durable, mon bois est utilisé pour la fabrication de meubles, d’ustensiles et d’instruments de musique.

  • Feuilles

    Mes feuilles persistantes en aiguilles aplaties sont vert foncé luisant. Elles sont marquées de 2 bandes blanches sur leur face inférieure. Elles sont disposées de manière très régulière à plat le long de mes rameaux horizontaux. Mes jeunes pousses sont de couleur vert clair lumineux.

  • Fleurs

    Mes petites fleurs discrètes, en cônes et de couleur vert jaunâtre, apparaissent de mars à avril.

  • Fruits

    Les plants femelles produisent des arilles charnus rouge vif mûrissant à l’automne. Ces baies entourent une graine toxique. En effet, bien que la drupe soit sucrée, cette graine brun-noir, visible à travers l’orifice de cette drupe, est dangereuse. Heureusement la nature faisant bien les choses, cette graine ayant un goût amer, en cas d’ingestion, est souvent recrachée.

  • Anecdotes
    • Pour mémoire, toutes les parties de l’if commun sont toxiques par ingestion pour les humains, les ovins, les bovins et les caprins, sauf la partie rouge du fruit (attention la graine qu’elle enserre est, elle, bien toxique).
    • Un peuplement d’ifs communs s’appelle une ivaie.
    • Dans le calendrier celtique, les natifs du 3 au 11 novembre ont pour arbre tutélaire l’if commun et mèneraient leurs combats professionnels et personnels avec détermination et confiance.
    • Dans le calendrier républicain, l’if commun était le nom attribué au 18e jour du mois de pluviôse.
    • Depuis les Gaulois, l’if commun (et parfois même son ombre) était réputé en tant que poison mortel.
    • Pour les Celtes, je suis l’arbre de la connaissance et le pilier cosmique. Le natif de l’if relie le monde d’en haut et celui d’en bas.
    • Depuis novembre 2024, le château de Versailles (Yvelines) a lancé l’opération « Adoptez une topiaire du parterre du Midi » afin de restaurer ce parterre orné d’ifs communs en forme de cônes.
    • L’if commun est une source majeure du Taxol® (paclitaxel), une molécule utilisée dans le traitement de certains cancers, notamment les cancers du sein et de l’ovaire. Ces molécules actives sont utilisées pour bloquer la division des cellules cancéreuses. Ainsi dans ce dessein, les déchets de taille des ifs communs sont parfois récoltés par une société spécialisée auprès de particuliers, de gestionnaires de parcs et jardins des villes et de propriétaires de châteaux.
    • L’art topiaire est à apprécier parmi les plus grands jardins classiques de France avec des topiaires célèbres comme les vases en if commun du parc de Versailles (Yvelines), les 300 grands arbustes de buis et d’ifs communs régulièrement taillés dans les jardins de Vaux-le-Vicomte à Maincy (Seine-et-Marne), sans oublier les jardins du manoir d’Eyrignac à Salignac (Dordogne) et leur célèbre allée des charmes (1966), longue de 100 mètres avec une enfilade de colonnes d’ifs communs entrelacées par des charmes taillés en spirale.
    • Le jardin de Powis Castle à Welshpool (Pays de Galles) est notamment connu pour l’immense haie d’ifs communs marquant l’extrémité des terrasses. Ces ifs communs atteignent actuellement près d’une dizaine de mètres de haut.
    • De nombreux chevaux de corbillard ont été victimes d’intoxication, en consommant les baies des ifs communs des cimetières qu’ils mangeaient par ennui lorsqu’ils étaient laissés attachés à̀ l’entrée de ces cimetières pendant les cérémonies. Il était autrefois question d’une « intoxication du cheval de corbillard ». C’est surtout ainsi que la toxicité de l’if commun pour les chevaux a été découverte.
    • Appelé if d’Irlande, l’if fastigié (Taxus baccata ‘Fastigiata’) est colonnaire avec des rameaux dressés à croissance lente. Trois ifs d’Irlande ont d’ailleurs été d’ailleurs été plantés en avril 2025 en remplacement de trois cyprès de Provence, au niveau de l’accès courbevoisien de la station de métro « Esplanade de la Défense » (ligne 1). Ils accompagnent avec trois cyprès de Provence les six personnages en bronze se tenant debout du groupe sculpté intitulé « Les Hommes de la cité »  (1950). Installé en 1995, ces sculptures sont dues à France et Hugues Siptrott.
    • Dans la saga « Harry Potter » de J. K. Rowling, la baguette originelle de Voldemort est en bois d’if commun.
    • Les deux ifs communs incontournables restent sans aucun doute les deux ifs millénaires de la Haye-de-Routot (Eure), situés dans le cimetière de l’église Notre-Dame. Ces derniers, âgés d’environ 1 500 ans, ont été creusés naturellement au fil du temps. L’un est devenu une chapelle dédiée à Sainte-Anne, tandis que l’autre a été transformé en oratoire voué à Notre-Dame de Lourdes.
  • Cet arbre en particulier

    Je suis situé dans la partie sud du parc du Vieux cimetière, aux abords d’un massif bicolore de bruyères d’hiver. Dans ce même lieu, 13 autres ifs communs sont aussi à apprécier, mais sous la forme de tables taillées au carré dans le nord du cimetière, rappelant la présence des tombes, mais sous un aspect végétal. Au fil des années, ce parc est devenu un arboretum. Géré dans une démarche de gestion différenciée respectueuse de la biodiversité, ce cimetière dont l’allée principale est soulignée par deux haies de charmes de chaque côté et rythmée par plusieurs arceaux, en charme également. Il est aussi riche d’orchidées sauvages, de tulipes botaniques, d’une haie d’essences locales et surtout d’une très belle collection d’arbres. Dans celle-ci, huit autres arbres sont aussi identifiables par flashcode : un arbre à liège de l’Amour, un charme commun, un chitalpa de Tachkent, un frêne du Caucase à feuillage automnal pourpre, un margousier, un marronnier jaune, un oranger des Osages et un séquoia pleureur.

  • A Courbevoie et en France
    • D’autres ifs communs sont plantés à Courbevoie, notamment dans le square Regnault avec une cépée au pied de la tour Gambetta et des tables d’ifs taillés aux entrées principales du square.
    • A Courbevoie encore, une belle cépée d’if commun est à remarquer dans le square de l’Hôtel de ville. Elle est située en contrebas des stèles commémoratives et d’une autre très belle cépée de cerisier du Japon à fleurs doubles roses et surtout à proximité immédiate du cèdre du Liban (Cedrus libani) identifiable par flashcode et surtout offert en 2015 par Monsieur Antoun Maroun, maire de la ville de Beit Mery (Liban).
    • Un autre if commun courbevoisien est à remarquer dans le parc Nelson Mandela.
    • Toujours à Courbevoie, la strate arborée du parc des Couronnes est riche de 8 ifs communs.
    • Courbevoie comporte aussi des ifs communs taillés en topiaires, notamment dans la partie est de la promenade des Pins (côté avenue de l’Arche), dans le premier jardin clos, de composition très géométrique, où ils sont taillés en pilastres et en ogives.
    • Les ifs du jardin des Tournelles sont aussi à citer car ils ponctuent les allées sous l’aspect de topiaires en forme de boules dans de grandes poteries.
    • Enfin et toujours à Courbevoie, de nombreux ifs communs font partie du patrimoine arboré du parc de Bécon et notamment certains taillés en cônes au niveau de la pergola en bas du mur de soutènement près du « Pavillon des Douceurs ». Toujours dans ce parc, deux autres ifs communs taillés en cône ornent les deux talus dans la partie basse de chaque côté de l’ancien bassin côté quai du Maréchal Joffre.
    • Dans le village japonais des jardins du musée départemental Albert Kahn à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est à remarquer près de la maison ouest sur pilotis, une étonnante rocaille de pierres, adossée au mur de la galerie, sur laquelle deux ifs communs étalent avec respect leurs racines.
    • Conçu par le paysagiste belge Jacques Wirtz (1924-2018), le jardin du Carrousel à Paris est caractérisé par 12 haies taillées d’ifs rayonnant depuis l’arc de triomphe du Carrousel.
    • De 23 mètres de diamètre, l’« if de Bossuet », situé dans les jardins du château de Champs à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), a été certifié « arbre remarquable » le 9 juin 2022 par l’association A.R.B.R.E.S (Arbres Remarquables : Bilan, Recherche, Etudes et Sauvegarde). Cet if commun a pour singularité son marcottage. En effet, l’arbre s’est scindé en deux, puis ses branches se sont enracinées, donnant naissance à plusieurs arbres périphériques à l’arbre originel, qui, selon la légende, aurait pu être planté par l’évêque Bossuet lui-même.
    • Campo-Santo, le cimetière de Forcalquier (Alpes de Haute-Provence) bénéficie depuis 1946 d’un classement départemental. Le site est célèbre pour son cloître de verdure, formé par ses allées d’ifs communs taillés. Des arcades ouvertes dans les haies abritent les tombes.
    • Dans le jardin des Retours à Rochefort (Charente Maritime), le labyrinthe des Batailles navales est composé d’ifs communs taillés en forme de vagues pour former une « houle végétale ».
    • Recensé comme le plus vieil arbre remarquable des Côtes-d’Armor, voire de Bretagne ou même de France, l’if commun de Saint-Maudez, avec ses 11 mètres de haut, 8,60 mètres de circonférence et 18 mètres d’envergure, est labellisé « arbre remarquable ».
    • Dans les jardins du château de la Ballue à Bazouges-la-Pérouse (Ille-et-Vilaine), labellisés « jardin remarquable » est à apprécier une allée de glycines appuyées sur des colonnes d’ifs communs. Toujours dans ces jardins, le « labyrinthe », planté de 1 500 ifs communs, est inspiré d’un modèle de Le Corbusier.
    • Un if commun de plus de 200 ans domine le cimetière d’Antrain-Val-Couesnon (Ille-et-Vilaine) avec ses18 mètres de haut et ses 17 mètres d’envergure.
    • Dans le parc du château de Villandry à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), labellisé « jardin remarquable » 162 ifs communs taillés en topiaires sont répartis dans les 3 jardins d’ornement : 72 dans le jardin d’Amour et des croix, 63 pour le jardin de la Musique et 27 dans le jardin des Simples.
    • Dans le parc du manoir de la Javelière à Montbarrois (Loiret), labellisé « jardin remarquable », la « haie folle » est une merveille de l’art topiaire, sculptée et agrémentée d’étranges figures au sein d’une haie d’ifs communs sur près de 100 mètres de long.
    • Sur la terrasse exotique, 60 ifs communs sont taillés en formes géométriques dans les jardins du château du Pin à Champtocé-sur-Loire (Maine-et-Loire), labellisés « jardin remarquable ».
    • Classé « arbre remarquable » le 1er septembre 2023 par l’association A.R.B.R.E.S (Arbres Remarquables : Bilan, Recherche, Etudes et Sauvegarde) depuis l’an 2000 et évalué à plus de 1 000 ans, l’if de Saint-Ursin à Saint-Jean-des-Champs (Manche) est le plus vieil if commun du département. Entièrement creux, son tronc de 9,30 mètres de circonférence protègerait les enfants contre les maladies.
    • Reconnu comme le plus ancien jardin « d’art topiaire monumental » de France, le bien nommé jardin des Ifs à Gerberoy (Oise), labellisé « jardin remarquable », abrite une collection unique d’ifs communs monumentaux taillés depuis 350 ans. Il est notamment riche de l’« if igloo », une sorte de grotte végétale ayant obtenu le prix du plus bel arbre de France dans le cadre du concours de « l’Arbre de l’année 2017 ».
    • Dans le parc du château d’Ambleville (Val-d’Oise), labellisé « jardin remarquable », le jardin du Soleil sur la terrasse supérieure est composé d’un échiquier géant, fleuri au printemps de 40 000 narcisses blancs et dont les pions sont formés par des ifs communs taillés.