tilleul de Mongolie

Egalement surnommé tilleul à feuilles de vigne et citronnier de Mongolie, j’ai été découvert par le missionnaire lazariste et éminent botaniste et zoologiste, Père David (1826-1900), en 1864 et introduit en occident en 1880. Je fais partie de la famille des malvacées. Je pousse entre 1 200 et 2 200 mètres d’altitude. De croissance lente à terme, mais vigoureux dans mon jeune âge, je suis un arbre de petit développement et peux atteindre une hauteur de 8 à 10 mètres. J’ai un port ovoïde et suis bien ramifié avec des branches souples. Retenez mon nom, je suis le tilleul de Mongolie, un arbre très décoratif, encore assez rare et, de ce fait, considéré comme arbre de collection. Je suis hélas encore assez peu planté dans les jardins.

Comme mes noms le laissent supposer, je viens de Mongolie, de l’est de la Russie et du nord de la Chine.

Mon écorce est brun grisâtre, assez longtemps lisse, puis cannelée. Mes jeunes rameaux sont minces et glabres, puis à maturité, deviennent brun rougeâtre et pendants. Mon bois est utilisé dans la construction de meubles, la sculpture et la fabrication d’instruments de musique.

Mes petites feuilles caduques sont ovales de 4 à 8 centimètres de long, avec 3 à 5 lobes et de grandes dents pointues irrégulières. Ressemblant à celles de la vigne, elles sont de couleur bronze, passant au vert brillant en été, puis au jaune éclatant à l’automne. Cette couleur me vaut le surnom de « citronnier de Mongolie »

Apparaissant en juin-juillet, mes inflorescences sont des cymes (grappes pendantes) de 6 à 12 fleurs avec une bractée (partie d’une fleur dont la forme est celle d’une feuille) et adnée (immédiatement soudée à une autre partie de la plante et semblant faire corps avec elle) au pédoncule. Elles sont très odorantes, de couleur jaune pâle et mellifères et attirent une grande variété d’insectes pollinisateurs, contribuant ainsi à la biodiversité de Courbevoie.

Tomenteux, mes fruits sont des akènes globuleux ayant un diamètre de 6 millimètres, groupés sur les bractées. Ils sont verts puis gris.

• Les tilleuls ont été largement utilisés pour abriter les assemblées des villageois tenues au sortir de la messe pour traiter des affaires de la paroisse.
• Sully, ministre d’Henri IV, a fait planter des tilleuls et ormes en nombre devant les portes des églises et sur la place principale des villages. De nombreux arbres dits « de Sully » subsistent encore dans les villes et villages de France. Aujourd’hui, une partie de ces arbres, dont des tilleuls à petites feuilles, sont répertoriés comme arbres remarquables à l’instar de ceux de Corrèze : tilleuls de Bonnefond, de Maussac et de Vitrac-sur-Montane.

J’ai été planté en 2024 dans le jardin aux Papillons. Je suis situé en partie basse du site, près du figuier (Ficus carica), dans ce jardin résolument différent de tous ceux de la ville. Je pousse dans une prairie fleurie installée sur le côté ouest de ce figuier poussant sur une petite butte. Cette prairie, comme le reste du jardin, est métamorphosée tous les printemps par la floraison de la multitude de narcisses plantés in situ. Parmi le patrimoine arboré du jardin aux Papillons sont à remarquer deux mimosas plantés au cours de l’hiver 2024-2025. Datant de 2011, ce jardin est caractérisé par un relief insoupçonné depuis son entrée, ses prairies fleuries, ses arbres fruitiers, sa vigne, ses herbes sauvages, son hôtel à insectes et ses chemins traités en prairie ou en broyat. Il est labellisé EcoJardin.

• A Courbevoie, un autre tilleul de Mongolie est à apprécier dans le parc du Vieux cimetière. Il a l’avantage d’être un « arbre majeur ». Ce qualificatif, inventé par le département des Hauts-de-Seine, définit un arbre planté dans des conditions optimales pour lui permettre de devenir un arbre remarquable dans les prochaines décennies. Un second arbre majeur courbevoisien est un micocoulier de Provence (Celtis australis), planté rue Eugène Caron.
• A Courbevoie encore, d’autres tilleuls identifiés par flashcodes sont à apprécier comme le tilleul argenté, le tilleul à grandes feuilles ou de Hollande, le tilleul d’Henry et le tilleul à petites feuilles.
• L’allée des Cygnes à Paris, située sur l’île éponyme, est ombragée par 322 arbres de 61 espèces différentes, comme des cédrèles, des érables, des frênes, des marronniers, des noyers, des peupliers, des saules et des tilleuls dont un de Mongolie.
• L’arboretum le Chemin de la découverte à Melle (Deux-Sèvres), labellisé « jardin remarquable », est détenteur d’une collection nationale de Tilia décernée par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS) et comprenant notamment le tilleul de Mongolie.
• L’arboretum de Chèvreloup au Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), labellisé « jardin remarquable », est détenteur d’une collection nationale de Tilia décernée par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS) et comprenant notamment le tilleul de Mongolie.
• 77 tilleuls différents composent le « tilletum » des jardins du château de la Motte-Tilly (Aube), labellisés « jardin remarquable », créé après la tempête de 1999 et reconnu comme « collection agréée tilletum » par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS).