arbre aux mouchoirs

Appelé aussi, selon les pays, arbre aux fantômes, arbre aux pochettes ou arbre aux pochettes d’argent, en raison de mes larges bractées blanches, ou encore arbre aux colombes, je suis un arbre de la famille des nyssacées. J’ai été récolté en 1869 par le missionnaire lazariste et éminent botaniste et zoologiste, Père David (1826-1900), à Moupine (Chine), dans la montagne à l’ouest de Chengdu. C’est à l’involucre ressemblant à̀ des pochettes ou des mouchoirs pendants que je dois mon nom vernaculaire d’arbre aux mouchoirs. De port conique puis s’arrondissant avec le temps, je suis un arbre atteignant 20 mètres de haut et je ne fleuris qu’après 15 à 20 ans de croissance. Je peux vivre jusqu’à 100 ans.

Bien qu’originaire de Chine, j’y suis aujourd’hui rare ou disparu de la plupart de ses régions. J’ai été introduit en France en 1897.

Mon écorce grise est marquée avec l’âge de quelques fissures verticales. Mes rameaux sont marron clair et rouge-marron. Mon bois est utilisé comme bois d’œuvre, en artisanat, en sculpture et dans la fabrication de jouets.

Portées par un pétiole rouge, bourgeonnant en bronze et rappelant celles du tilleul ou du mûrier, mes feuilles caduques sont vert foncé à nervures proéminentes et bordées de grandes dents pointues et feutrées en dessous. A l’automne, mon feuillage se pare de superbes teintes jaune orangé ou rouge avant de tomber.

Spectaculaire, ma floraison a lieu en avril-mai. Je porte alors au bout d’un long pédoncule de grandes bractées blanches de tailles inégales (celles du dessous, les plus grandes, pouvant mesurer de 16 à 20 centimètres de long), qui ne sont pas des fleurs au sens botanique du terme. En effet, mon inflorescence est un capitule globuleux de 2 centimètres de diamètre, porté par un pédoncule d’environ 7 centimètres. Mes fleurs sont mâles, femelles ou hermaphrodites, de tailles inégales. Souvent, elles sont toutes mâles dans une inflorescence. Un très léger parfum agréable se dégage de mes fleurs.

Ma fructification s’étale de mai à juin. Ressemblant à de petites noix, mes fruits sont des drupes globuleuses, de 4-5 centimètres de diamètre, vertes puis brunes à maturité, contenant 3 à 5 graines. Après la chute des feuilles, ils restent sur moi tout l’hiver. Lorsqu’ils tombent, leur pulpe peu abondante fait le régal des merles jusqu’au printemps. La graine qu’ils contiennent est assez grosse, allongée avec de gros sillons irréguliers sur toute sa longueur.

• Dans ses notes, le père David écrit simplement à propos de moi : « Arbre de 20 mètres, dressé, beau ».
• Je suis souvent associé à des sentiments de paix, de sérénité et de réconciliation.
• Dans certaines cultures, en raison de la blancheur immaculée de mes bractées, je suis également perçu comme un symbole d’innocence et de pureté.
• Prêtre basque, le père Armand David (1826-1900) est parti en Asie en qualité de missionnaire. Il y prélève graines et échantillons de plantes, parmi lesquelles ce fameux arbre aux mouchoirs en 1869. Parmi ses autres découvertes, figure le buddleia, l’Acer davidii (érable à peau de serpent bien présent à Courbevoie, comme dans le jardin des Trois sens et pas moins de 3 000 espèces envoyées. Sa découverte la plus illustre est un animal : le panda.

Je suis situé dans la partie haute de l’amphithéâtre de briques du parc des Pléiades. Un magnolia assure la symétrie par rapport à cet amphithéâtre, côté hôtel de ville. Cette symétrie concerne d’autres plantes comme les pittospores à petites feuilles vertes marginées de blanc, les magnolias étoilés sur une base végétale jaune constituée par des orangers du Mexique, des euphorbes et des jasmins d’hiver. Dans ce même parc des Pléiades, sept autres arbres sont identifiables par flashcode : un chêne chevelu de Bourgogne, un chêne vert, un pin pleureur de l’Himalaya, un platane commun, un séquoia toujours vert, un tilleul d’Henry et un tulipier de Virginie.

• A Courbevoie, cet arbre aux mouchoirs est le seul planté dans l’espace public.
• Un arbre aux mouchoirs fait partie de la palette végétale des jardins du musée Albert Kahn à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
• Un arbre aux mouchoirs est planté dans la partie sud-est du jardin du Luxembourg à Paris.
• Un arbre aux mouchoirs est aussi planté dans le jardin des plantes à Grenoble (Isère).
• C’est à l’arboretum National des Barres à Nogent-sur-Vernisson (Loiret) que fleurit en 1906 le premier arbre aux mouchoirs planté en Europe, issu du premier lot de graines de 1897.
• Deux arbres aux mouchoirs font partie des collections du jardin botanique Jean-Marie Pelt à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).