savonnier

Que je sois nommé simple savonnier, savonnier de Chine ou encore bois de Panama, je suis un arbre de taille modérée, mais de croissance rapide (environ 50 centimètres par an) pour atteindre la taille de 10 à 12 mètres à maturité. Appartenant à la famille des sapindacées, j’ai une couronne ovoïde me conférant un port largement étalé. Mes branches sont tortueuses. Grâce à ma floraison lumineuse et spectaculaire, je suis devenu un arbre ornemental des régions tempérées pour cet aspect esthétique. Cette floraison me vaut aussi les noms d’arbre aux lanternes, de lampions de Chine, de mimosa d’été et chez nos voisins britanniques « goldenrain tree », à savoir« arbre pluie d’or ».

Je suis originaire de Chine et de Corée. J’ai été découvert par Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville (1706-1757) en 1750, puis introduit en France en 1789 à l’arboretum Louis de Vilmorin à Verrières-le-Buisson (Essonne).

Facilement reconnaissable, mon écorce de couleur brune à brun pâle se fissure avec la maturité. Utilisée en Asie pour faire du savon naturel, la saponine présente dans mon écorce et dans mes fruits est responsable de mon nom de « savonnier ». A priori, mon bois n’est pas utilisé.

Plutôt élégantes, mesurant une quarantaine de centimètres de long, mes feuilles caduques sont pennées ou en partie bipennées. Elles sont constituées de 7 à 15 folioles lobées ou dentelées. D’abord rose-rouge, elles prennent rapidement une couleur vert moyen, pour devenir à l’automne franchement orangées.

De juin à juillet, je me couvre de panicules dressées, de forme conique de 20 à 40 centimètres de long, de fleurs de couleur jaune citron à centre rouge, à quatre pétales. Elles sont appréciées des abeilles.

Persistant sur moi jusqu’au printemps suivant, mes fruits vert pâle puis bruns adoptent une forme de lampions ou de petites vessies de 4 à 6 centimètres de long. A maturité, ils s’ouvrent pour libérer de grosses graines sphériques noires (4 à 7 millimètres de diamètre).

• En Chine, le savonnier ornait les tombes de mandarins.
• Le savonnier est déclaré comme plante invasive dans certaines régions comme la Floride.

Ce savonnier ainsi qu’un autre ont été plantés dans les années 2000 dans le jardin des Tournelles dans lequel trois autres arbres sont également identifiables par flashcode : un cèdre bleu de l’Atlas fastigié, un cornouiller du Japon et un troène de Californie. Celui-ci a été imaginé par l’agence paysagiste de Philippe Thébaud (TUP), également intervenu pour la conception du square Nokovitch et désormais intégrée dans l’agence Land’Act, lauréate du concours en 2018 pour la réhabilitation du parc de Bécon.

Ce jardin traversant a été imaginé sur un terrain libéré par les usines Thomson en 1999. Il est organisé suivant deux allées principales se croisant en une place ronde marquée en son centre par trois

sculptures du sculpteur Ivan Theimer, les colonnes « à déchiffrer » (2002). Succession d’espaces de jeux et de repos, ce jardin est marqué par des pots géants plantés d’ifs taillés en boules, des portiques avec treillages, des chambres végétalisées et une palette végétale recherchée comprenant notamment de très beaux paviers blancs (Aesculus parviflora). Ce jardin est raccordé à celui de la bibliothèque principale. Ces deux savonniers situés au niveau des aires de jeux apportent, grâce à leur port tortueux, une rupture par rapport à la rigidité des portiques avec treillages voisins. De plus, la floraison jaune lumineux apporte de la luminosité dans un espace mi-ombragé.

• Outre les savonniers de ce jardin, sont à remarquer, toujours dans le quartier Cœur de ville, des savonniers plantés depuis le début de l’année 2019 dans la plupart des bacs à orangerie de la rue Pierre Lhomme.
• Toujours à Courbevoie, un sujet isolé est aussi à apprécier dans la frange ouest du parc du Vieux cimetière, labellisé refuge LPO par la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
• Présentant de jeunes rameaux rose corail, un cultivar ‘Coral sun’ a été planté au début de l’année 2019 dans un massif de la place des Trois frères Lebeuf à Courbevoie.
• Un très beau double alignement de cépées de savonnier agrémente l’avenue de Verdun, en limite d’Issy-les-Moulineaux et Meudon (Hauts-de-Seine). Dans sa continuité, le rond-point de l’avenue de Verdun à Meudon est aussi ceinturé de cépées de savonnier.