parrotie de Perse

Hêtre de Perse ou arbre perroquet, mais aussi arbre de fer, les qualificatifs à mon encontre ne sont pas rares, mais le plus courant demeure parrotie de Perse. J’appartiens à la famille des hamamélidacées. Je suis un grand arbuste dont les ramifications poussent dès la base et qui se développe en un arbre de taille moyenne au branchage tortueux et étalé, parfois cultivé sous la forme d’un arbre-tige de taille moyenne. Je peux donc mesurer jusqu’à 5 à 10 mètres et parfois jusqu’à 20 mètres dans mon aire naturelle. Je suis surtout autant considéré et apprécié pour la beauté de mon feuillage en automne que pour celle de mon écorce très graphique.

Comme mon nom l’indique, je suis originaire de Perse, à savoir le nord de l’Iran et le sud-est de l’Azerbaïdjan.

Mon écorce est gris clair tacheté de brun violacé. Elle se desquame par plaques, dégageant ainsi des zones jaunes. Mes jeunes rameaux vert-brun à fine pubescence développent des lenticelles. Mon bois est très dur et très nerveux, m’ayant valu le nom vernaculaire d’« arbre de fer ». Résistant à l’eau, à la pourriture et aux insectes, il est donc difficile à travailler mais il a été utilisé́ dans la construction, comme charbon de bois, pour la fabrication de manches de couteau, de bateaux, de sculptures, du mobilier et est parfois teint en noir pour imiter l’ébène.

Mes feuilles caduques, elliptiques et brillantes sont asymétriques avec la moitié supérieure du contour du limbe irrégulièrement ondulée. Elles mesurent de 6 à 10 centimètres de long. Elles sont vert clair brillant devenant remarquables à l’automne, en prenant des couleurs mêlant le vert, le jaune, l’orange, le cramoisi et le pourpre. Ces couleurs flamboyantes sont visibles dès le mois d’août jusqu’à la fin de l’automne.

Ma floraison en février-mars concerne surtout les sujets plus âgés. Ces petites fleurs sans pétales se distinguent par leurs étamines rouge vif entourées de bractées brunes et tomenteuses, apparaissant à la fin de l’hiver avant ma feuillaison. En pleine floraison, je suis encore glabre et offre alors un spectacle exceptionnel.

La floraison est suivie de fruits rouges ou orange corniculés (ayant la forme d’une petite corne, d’un cornet) d’environ 1 centimètre, ressemblant à des noix.

• C’est à l’occasion de sa première ascension du Mont Ararat (où se serait posée l’Arche de Noé après le déluge) que F. W. Parrot découvrit cet arbre dans les forêts près de la mer Caspienne.
• Transplanté depuis le jardin de la Faculté de médecine au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris en 1900, le parrotie de Perse du jardin des Plantes est l’un des plus beaux spécimens d’Europe occidentale.
• Des études polliniques ont révélé que le parrotie de Perse était autrefois beaucoup plus répandu en Europe. A ce titre, il est considéré aujourd’hui comme un véritable fossile vivant.
• Le parrotie est l’arbre ayant inspiré le nom de l’association loi 1901 créée en 2001, « L’Arbre de fer », pour assurer la protection et la promotion de l’environnement naturel du domaine de Grignon à Thiverval-Grignon (Yvelines).

J’ai été planté en 2017 dans le square Normandie, lors de sa création. Je suis une cépée de 3 troncs située dans la lisière côté rue de Normandie, entre deux cépées 4 troncs de merisiers des oiseaux et un frêne doré (Fraxinus excelsior ‘Jaspidea’). A mon pied, poussent des plantes comme acanthes, fatsias du Japon, ophiopogons noirs, sorbarias… Il y aussi un rare garrya à feuilles elliptiques (Garrya elliptica). Les sujets femelles de cet arbuste à feuillage persistant donnent en hiver de grands chatons pendants, très décoratifs, de 20 centimètres. Dans ce square, ils sont en plusieurs exemplaires, dont un très beau sujet contre la clôture à l’angle des rues Emile Deschanel et de Normandie. Pour revenir à moi, je surplombe justement la noue de cette rue soulignant l’élégante clôture du square côté trottoir, plantée de laîches et de narcisses. Côté square, 4 autres cépées de parroties de Perse longent aussi cette clôture de la rue de Normandie. Dans le square, face à moi, une petite terrasse en platelage bois en forme de segment circulaire accueille un banc pour profiter de la vue sur le centre du square avec ses trois pins parasols (Pinus pinea) et les deux bateaux des aires de jeux. En effet, en lien avec la rue éponyme, ce square a été aménagé avec cette région comme source d’inspiration et en particulier la mer. Celle-ci est évoquée à travers les jeux, le sol souple, les clôtures, les bancs, les corbeilles de propreté…

• A Courbevoie, un bel alignement de parroties de Perse sur tige est visible rue Ficatier.
• A Courbevoie encore, plusieurs cépées de parroties de Perse marquent l’entrée du gymnase des Renardières dans la rue de Strasbourg.
• Parmi les jardins courbevoisiens, deux parroties de Perse font partie de la palette végétale du parc de Bécon.
• Enfin, à Courbevoie toujours, dans le sud du parc Freudenstadt, récompensé pour son aménagement avec une Victoire du Paysage 2022 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain ville village », il y a aussi des parroties de Perse et, à proximité, d’autres plantés de manière plus ponctuelle, dans la rue de l’Alma.
• A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), de belles cépées de parroties de Perse ponctuent l’allée Marc Chagall.
• Dans le jardin des Plantes (Paris), un parrotie de Perse est situé devant la prairie de fauche, près du Grand Amphithéâtre du Muséum.
• Le 8 avril 2024, la ville de Metz (Moselle) a reçu le label « Ensemble remarquable arboré » par l’association A.R.B.R.E.S (Arbres Remarquables : Bilan, Recherche, Etudes et Sauvegarde) pour la qualité des espèces se trouvant au square Simon-Louis Frères, ceci en particulier pour trois arbres : un chêne tordu, un épicéa et un parrotie de Perse.
• Deux beaux parroties de Perse sont à apprécier dans la partie sud du jardin botanique de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin).