• Nom commun
    olivier
    Nom latin
    Olea europaea
    Site
    2 bis, boulevard Saint-Denis
  • Situé devant une brasserie, cet olivier est dédié à la mémoire d’une cliente disparue de cet établissement. Symbole de paix, il est surtout à considérer comme un arbre fruitier donnant les olives et, avec un savoir-faire ancestral de l'huile.

  • Généralités

    Prenant la forme de buissons, arbustes ou arbres, je suis l’olivier, membre de la famille des oléacées. Je peux atteindre 15 à 20 mètres de hauteur et surtout vivre plusieurs siècles. Je suis très rameux, avec un tronc noueux et trapu. Grâce à lui et en prenant de l’âge, ma silhouette devient reconnaissable entre toutes, tortueuse et décorative. Je suis associé aux olives, à l’huile d’olive, au bois d’olivier et bien sûr à la paix.

  • Chorologie

    Je suis originaire de l’Asie Mineure (sud du Caucase et de la Syrie) et suis présent sur le pourtour méditerranéen depuis plus de 20 000 ans.

  • Ecorce

    Mon écorce est brune et crevassée. Mes rameaux sont parsemés d’écailles peltées (dont le pétiole est fixé au milieu du limbe). Mon bois jaune clair, veiné, présentant des fibres irrégulières, est dur et dense. Il était utilisé comme bois de chauffage et de construction, mais aujourd’hui, il est plutôt recherché pour le tournage, l’ébénisterie et la sculpture. Il donne en outre un beau poli. Les objets en bois d’olivier sont nombreux et notamment des ustensiles de cuisine très résistants. Pour tailler ceux-ci, mon bois doit sécher pendant une durée de deux ans minimum afin d'être parfaitement sec pour être travaillé.

  • Feuilles

    Mon feuillage est persistant. Plus ou moins étroites, longues de 3 à 9 centimètres, mes feuilles sont opposées, entières et elliptiques, coriaces et parsemées de poils écailleux. Elles sont enroulées sur les bords. Ce feuillage est vert foncé luisant sur la face supérieure et vert clair argenté avec une nervure médiane saillante sur la face inférieure. Vivant en moyenne trois ans, puis jaunissant, mes feuilles tombent principalement en été.

  • Fleurs

    Mes fleurs groupées en panicules axillaires sont blanches ou jaunâtres. Elles apparaissent d’avril à juin. Dans ma famille, nous sommes auto-fertiles. Aussi, mon propre pollen peut féconder mes propres ovaires.

  • Fruits

    Mes fruits, les fameuses olives, sont des drupes charnues à noyau dur, longues de 5 millimètres à 4 centimètres, devenant noires à maturité. Les olives noires et vertes proviennent bien de la même variété. Ce sont simplement des fruits identiques cueillis à des périodes différentes. En réalité, outre l’aspect évident de la couleur qui n’est pas la même, il s’agit juste d’une question de maturité des olives. Cette couleur verte est connue de tous sous le nom de « vert olive » (RAL 6003). Je peux produire de quinze à cinquante kilogrammes d’olives par récolte. Macérées, elles sont les compagnes habituelles des apéritifs. Je trouve ainsi l’occasion de faire un clin d’œil au bar restaurant voisin. Mais c’est sans doute l’huile d’olive qui participe le plus à ma grande notoriété. Durant des millénaires, elle brûlait dans les lampes à huile méditerranéennes. En qualité d’huile alimentaire, elle est un des fondements de la cuisine méditerranéenne. L’huile d’olive est réalisée suivant quatre étapes : nettoyage et effeuillage / broyage et malaxage / décantation / centrifugeage. Parmi les différentes catégories d’huile sont distinguées les « huiles d’olive vierges », les « huiles d’olive raffinées », les « huiles d’olive composées d’huiles d’olive raffinées et d’huiles d’olive vierges », les « huiles de grignons d’olive brutes », les « huiles de grignons d’olive raffinées » et les « huiles de grignons d’olive ».

  • Anecdotes
    • Il existe en France sept appellations d’origine protégée (AOP) d’huile d’olive, selon la législation européenne : de Nyons, de la vallée des Baux-de-Provence, d’Aix-en-Provence, de Haute-Provence, de Nice, de Corse et de Nîmes.
    • Olive est le prénom de la femme du marin Popeye. Leur fils s’appelle Mimosa.
    • Dans la culture occidentale, le rameau d’olivier est un symbole de la paix ou de la victoire.
    • Dans la Bible (Livre de la Genèse, histoire de l’arche de Noé), est raconté que « Lorsque cesse enfin la pluie, Noé envoie chaque jour depuis son arche une colombe pour reconnaître les environs. » puis « la colombe revient à lui sur le soir ; (…) une feuille d’olivier arrachée était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur terre. » Dès ce moment fondateur, l’olivier devient le symbole de la réconciliation entre Yahvé et les hommes.
    • La « Colombe de la paix » (1949) est un dessin sur affiche de Pablo Picasso exposé au musée d’Art moderne de Paris. Sur ce dessin, la colombe tient dans son bec un rameau d’olivier.
    • Lieu saint associé au judaïsme, au christianisme et à l’islam, le fameux mont des Oliviers est situé sur une colline à l’est de Jérusalem (Israël). C’est ici qu’a eu lieu l’Ascension de Jésus au Ciel.
    • Dans la bible à nouveau, le jardin des Oliviers ou jardin de Gethsémani (« le pressoir d’olives » en araméen), situé sur ce même mont des Oliviers, est le lieu où le Christ priait et où il fut arrêté.
    • Dans le calendrier celtique, les natifs du 23 septembre ont pour arbre tutélaire l’olivier et se chargeraient avec désintéressement des tâches que personne ne veut accomplir. Rien ne serait trop difficile pour ceux voulant contribuer au bien-être de leur entourage.
    • En 1801, un arrêté du Consulat instaure l’habit vert, le costume des académiciens de l’Institut de France dont les broderies représentent des branches d’olivier. Pour mémoire, le film « L’aile ou la cuisse » (1976) de Claude Zidi a été tourné en partie à Courbevoie puisque le siège de « Tricatel » est situé dans la tour Manhattan à la Défense, place de l’Iris. Le titre de ce film fait justement référence à un choix à prendre pour les positions de deux motifs de la broderie du costume d’académicien de Charles Duchemin (le courbevoisien Louis de Funès).
    • Dans le domaine artistique, une toile de Vincent Van Gogh s’intitule « Champ d’oliviers » (1889).
    • Toujours dans le domaine artistique, une toile d’Auguste Renoir s’intitule « Oliviers dans le jardin des Collettes » (1910).
    • « La route de l’olivier en Baronnies » est un itinéraire de 90 kilomètres permettant de partir à la découverte de l’olive de Nyons et de son terroir. Unique au monde, l’olive de Nyons (Drôme), également appelée la « Tanche », est une variété d’olive de forme ovoïdale, pesant parfois jusqu’à 6 grammes et bénéficiant d’une AOP (Appellation d’Origine Protégée), gage de qualité depuis 1996.
    • Un terrain planté d’oliviers peut indifféremment s’appeler une oliveraie, une olivette ou une olivaie.
  • Cet arbre en particulier

    Je suis situé au début du boulevard Saint-Denis, face au bar restaurant « Niagara café », auquel mon histoire est liée. Prénommée Patricia, une cliente d’origine mexicaine habituée de cet établissement avait pour rêve de voir planter dans une jardinière en briques de la terrasse du café un olivier. De sa table, où elle venait manger tous les dimanches en fauteuil roulant, elle pourrait ainsi le voir. Le patron du « Niagara café », a doublement exaucé son souhait en plantant non seulement cet olivier, mais aussi une dizaine d’autres en parallèle en Algérie. Cette cliente aujourd’hui disparue a ainsi pu voir cet olivier depuis 2014 lors de ses déjeuners dominicaux. Depuis, l’olivier a été cédé à la ville de Courbevoie car sa jardinière était devenue trop exiguë pour ses racines. Il a donc été réimplanté dans la pelouse devant la façade, non loin d’une cépée de tulipier (Liriodendron tulipifera). Hélas, cette replantation n’a pas été suffisante pour qu’il se ressaisisse. C’est donc moi qui le remplace depuis 2025 et qui dorénavant ai la responsabilité de perpétuer la mémoire de Patricia en ce lieu. Je suis une cépée de trois troncs poussant dans le gazon animé au printemps par la floraison des narcisses et devant une haie champêtre avec osmanthe, rosiers et bruyère d’hiver. Cet espace où je suis planté fait partie de l’ensemble de la place Hérold, du parvis de l’Appel du 1er février 1954 et de la rue Massenet, réaménagé en 2014-2017. Ce projet a permis d’inverser la proportion entre le végétal et le minéral, passant ainsi de 40 % à 60 % de surface plantée. Cet aménagement a été récompensé par une Victoire du Paysage 2018 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain ».

  • A Courbevoie et en France
    • À Courbevoie, dans le quartier d’affaires de la Défense, rue François Rabelais, au pied de la tour Egée (1999), sont plantés dans 12 grandes jardinières carrées recouvertes de dalles en granit gris des palmiers au tronc dénudé (Trachycarpus fortunei ‘Elegans’), des goyaviers du Brésil (Feijoa sellowiana), des pistachiers lentisques (Pistacia lentiscus) et des oliviers.
    • Toujours à la Défense, le parvis de la tour Cœur Défense , où sont situés les bureaux de l’établissement public local Paris La Défense, est marqué par plusieurs oliviers plantés en jardinières.
    • Un olivier est à voir dans le jardin de la bibliothèque Paul Marmottan à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), depuis la grille de la rue Salomon Reinach. En qualité de grand connaisseur de l’Italie et plus particulièrement du Grand-duché de Toscane, Paul Marmottan (1856-1932) a voué une véritable passion historique à Elisa Bacciochi (1777-1820), sœur de Napoléon Ier. Il a imaginé ce lieu dans cet état d’esprit. Plus tard, la ville de Boulogne-Billancourt a renforcé cette référence italienne dans ce jardin en y plantant huit cyprès de Provence et un olivier.
    • A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), plusieurs oliviers sont à apprécier dans le square de Macerata. Toujours dans cette ville, ce sont aussi des oliviers qui ornent le rond-point Victor Hugo et celui de la place du Président Robert Schuman.
    • Le rond-point sur le quai de Stalingrad, au niveau de l’intersection avec la rue de Vaugirard, marquant la limite entre Meudon (Hauts-de-Seine) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), est planté de trois oliviers.
    • Véritable conservatoire de l’olivier, le jardin des Oliviers à Sanary-sur-Mer (Var) abrite une oliveraie de plus de 500 oliviers de 113 variétés différentes, évoquant les multiples cultures traditionnelles.
    • A Garches (Hauts-de-Seine), le rond-point de la Gare est planté de 5 oliviers en cépées.
    • Classé à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1955, le parc du Pian à Menton (Alpes-Maritimes) est une exceptionnelle oliveraie aménagée en restanques face à la mer.
    • Labellisé depuis 2016 « arbre remarquable de France », l’olivier millénaire de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes) est considéré comme le plus vieil arbre de France (environ 2 200 ans).