néflier commun

Parfois nommé mêlier, néflier des bois, néflier d’Allemagne ou aubépine d’Allemagne, je suis le néflier commun. Je suis un petit arbre fruitier faisant partie de la famille des rosacées, je mesure jusqu’à 8 mètres. Mes grosses branches charpentières forment, à la longue, une couronne tortueuse.

Malgré ce que laisse entendre mon nom latin, je ne suis pas originaire d’Allemagne mais d’Asie Mineure. En effet, cette appellation fait référence à la provenance de l’échantillon reçu par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) lorsqu’il s’est attaché à définir la nomenclature binominale toujours en vigueur. Je suis cultivé depuis l’an 1000 avant J.-C. Je fus ramené en Europe par les Romains. Je suis aujourd’hui indigène en France et dans une bonne partie de l’Europe.

Mon écorce est brun clair se fissurant en petites écailles à terme. Avec le temps, elle devient lisse et gris clair. Mes jeunes rameaux sont bruns et cotonneux. Mon bois très dur est utilisé dans la fabrication de manches d’outil.

Mes grandes feuilles caduques ovales, légèrement dentées, mesurent entre 8 et 12 centimètres de long. Elles sont vert foncé durant la saison de croissance, pour virer au jaune doré, puis au rouge à l’automne.

Apparaissant en mai-juin, mes fleurs solitaires blanches en forme de coupe mesurent environ de 4 à 5 centimètres de diamètre.

Appelés nèfles, mes fruits apparaissent en octobre-novembre. Ces petites baies rondes ou légèrement ovales sont brunes et surtout dures. Celles-ci mesurent environ 4 centimètres de diamètre. Comestibles, elles doivent être récoltées à l’automne après leur blettissement, à savoir être ramollies après les premières gelées, afin de développer leur saveur douce et acidulée. Riches en vitamine C, elles sont souvent utilisées en compotes, confitures ou gelées.

• Le néflier commun (Mespilus germanica) n’est pas à confondre avec le néflier du Japon (Eriobotrya japonica). Le premier donne des fruits fermes, recouverts d’une peau brun-roux, à la chair astringente. Il se consomme après les premières gelées. Le second donne des sortes de petites prunes jaune-orange à la pulpe acidulée et juteuse et aux noyaux renfermant de l’acide cyanhydrique, apportant un peu d’amertume.
• En l’an 795, le néflier commun figurait parmi les espèces recommandées par Charlemagne dans le capitulaire De Villis. Ce premier texte « officiel » sur ce que doit être un jardin a été proposé aux intendants et grands détenteurs de domaines par celui qui est surnommé « l’empereur à la barbe fleuri ».
• Le proverbe « Avec le temps et paille, les nèfles mûrissent », signifie qu’il est possible de venir à bout de bien de choses avec du soin et de la patience.
• L’expression « Des nèfles » signifie une réponse négative et ironique à une demande jugée excessive.

Planté côté sud dans le jardin des Reflets, je fais partie d’un alignement en arc de cercle de 5 arbres fruitiers adossés au mur de couleur vert pistache du bâtiment « Vision 80 ». Sur la gauche, le premier arbre est un noisetier (Corylus avellana) et à droite se succèdent un prunier de Damas (Prunus domestica), un griottier de Montmorency (Prunus cerasus ‘Griotte de Montmorency’) et un pommier sauvage (Malus sylvestris). A nos pieds poussent des fougères et des hellébores fétides. Devant nous, s’étale une pelouse traversée par un chemin en pas japonais relayant l’entrée du square jusqu’au jardin potager. Géré par Paris La Défense, ce jardin des Reflets, labellisé « EcoJardin », a été conçu suivant un dessin géométrique évoquant le cycle de la vie. Axé sur les plantes alimentaires, il est riche d’arbres fruitiers, d’arbustes à petits fruits et de plantes médicinales. Sont à remarquer en particulier ses jardins partagés et la cabane sur laquelle sont listées toutes les plantes du jardin dont moi-même. L’arbre les plus remarquable du jardin demeure un grand hêtre pleureur dont la silhouette caractéristique donne au site toute son identité esthétique, avec à son pied une table de pique-nique.

• A Courbevoie, 9 néfliers communs font partie de la strate arborée de la promenade Saint-Nicolas .
• A Courbevoie toujours, un néflier commun est planté dans la forêt nourricière du square Volta.
• Des néfliers sont visibles dans le square de la Tour Saint-Jacques (Paris).
• Au centre du jardin du Prieuré Quimper - Locmaria à Quimper (Finistère), labellisé « jardin remarquable », prend place un néflier commun.
• Des néfliers communs sont plantés dans le verger de Paradis des jardins du château du Rivau à Lémeré (Indre-et-Loire), labellisés « jardin remarquable ».
• Depuis 1990, Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) est le premier village arboretum de France. Plus de 2 000 arbres et 320 espèces différentes ont été identifiées et répertoriées sur l’ensemble de son territoire dont un néflier commun.