chicot du Canada

Je suis également appelé gymnocladier dioïque, gros févier, chicot févier, bonduc, arbre à café du Kentucky, arbre aux ossements ou arbre au bois de cerf. Comme le précise mon nom latin, je suis une plante dioïque et fais partie de la famille des fabacées. Je suis un arbre de moyenne à grande taille (jusqu’à 20 mètres de haut) avec une couronne ouverte et aérée grâce à de grosses branches charpentières peu ramifiées. Je peux vivre plus de 150 à 200 ans. Mon port et mes branches peu ramifiées me font ressembler, en hiver, à un arbre mort. Mon nom vernaculaire de chicot du Canada m’est dû en raison de cette apparence d’arbre mort une fois qu’il a perdu ses feuilles, un chicot définissant ce qui reste hors de terre d’un arbre coupé ou cassé par le vent.

Comme le laisse supposer mon appellation vernaculaire, je suis un arbre originaire d’Amérique du Nord (dans l’Etat de New York, en Ontario, en Pennsylvanie et dans le Michigan jusqu’en Arkansas et au Tennessee). Au Canada, en qualité d’arbre indigène, je ne me trouve que dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario, dans les comtés de Middlesex, d’Essex, de Kent et de Lambton, y compris sur certaines îles du lac Erié.

Mon écorce est grise ou gris-brun avec d’étroites crêtes écailleuses. Elle est parsemée de grosses cicatrices foliaires me rendant rugueux. Mes rameaux sont brun clair, couverts en hiver d’un enduit cireux (pruine) de couleur grise à bleu grisâtre. Rare et recherché, mon bois dense et durable, est utilisé en ébénisterie et menuiserie.

Mes feuilles caduques bipennées d’un mètre de long aux nombreuses folioles ovales de 7,5 centimètres de long sont non dentées, roses, devenant vert foncé dessus et bleutées en dessous. Elles sont les plus grandes feuilles des arbres à feuilles caduques. A l’automne, elles virent au jaune.

Apparaissant de la fin du printemps au début de l’été, mes fleurs sont groupées en inflorescences coniques. Les mâles mesurent 10 centimètres de long et les femelles 30 centimètres. Mes fleurs sont mellifères et attirent ainsi une grande variété d’insectes pollinisateurs, contribuant ainsi à la biodiversité de Courbevoie.

Mes fruits sont de grandes gousses coriaces, de couleur rouge-brun, pendantes de 25 centimètres de long, persistant sur moi assez longtemps. Mes graines et mes gousses sont toxiques. Néanmoins, une fois grillées, mes graines servaient autrefois à préparer du café, d’où mon appellation d’arbre à café du Kentucky.

• Exempt de maladies et résistant bien au vent, le chicot du Canada est de fait bien adapté, non seulement aux parcs et aux grands jardins, mais aussi aux places, aux rues et aux avenues. Il est donc une plantation d’avenir, comme la ville de Courbevoie l’a pris en compte en en plantant dans le parc Freudenstadt.
• Le chicot du Canada a déjà été évalué comme une espèce menacée en Ontario, plus grande province du Canada, après le Québec, lors de l’entrée en vigueur de la loi sur les espèces en voie de disparition en 2008.
• Le chicot du Canada fournit un site de nidification aux oiseaux. Cependant, ses graines étant toxiques, elles ne peuvent pas être consommées par la faune.

Planté en 2021 dans le parc Freudenstadt, lors de son réaménagement, je suis situé la lisière nord, côté trottoir aux abords de l’avenue Gambetta. Récompensé pour son aménagement avec une Victoire du Paysage 2022 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain ville village », ce parc est très vivant grâce à sa grande aire de jeux, mais est aussi remarquable pour sa grande fontaine sèche animée par 226 jets. Dans une volonté de rajouter de nombreux arbres en ce lieu, véritable cœur de la ville, la strate arborée est très riche. Il est à signaler en particulier des cerisiers à fleurs, copalmes d’Amérique, charmes-houblons, érables de Freeman, féviers d’Amérique, hêtres, hêtre pourpre, merisiers des oiseaux, parroties de Perse, sorbiers des oiseleurs, platanes communs, cèdres de l’Atlas et pins noirs. Il y a même un arbre particulier, un chêne pédonculé (Quercus robur) planté le 30 septembre 2023 par les maires de Courbevoie et de Freudenstadt pour marquer les liens d’amitié avec cette ville allemande depuis 1961.

• A Courbevoie, un chicot du Canada est visible dans le jardin des Fauvelles
• A Courbevoie encore, un chicot du Canada a été planté dans le jardin du centre culturel Haussmann.
• L’arboretum du parc Raymond Sibille à Antony (Hauts-de-Seine) comprend un chicot du Canada.
• Un chicot du Canada est classé remarquable dans square Robert Schuman à Paris.
• Il est possible de voir un chicot du Canada dans l’arboretum de Paris, labellisé « jardin remarquable ».
• A Vincennes (Val-de-Marne), des chicots du Canada ont été plantés en alignement dans les années 1980 rue Charles Pathé.
• Dans le patrimoine du jardin botanique de Metz à Montigny-lès-Metz (Moselle), figure aussi un chicot du Canada.