acacia de Constantinople

Au-delà de mon nom d’albizia, je m’appelle aussi arbre à soie, dormeur de la nuit ou mimosa de Constantinople (actuelle ville d’Istanbul en Turquie), mais plus couramment acacia de Constantinople. Je fais partie de la famille des fabacées. Ce nom d’Albizia est issu du nom du naturaliste florentin, le comte Filippo degli Albizzi, qui rapporta au XVIIIe siècle mes graines de Constantinople. Je n’arrive en France qu’en 1804, au jardin des Plantes à Paris. Dépassant rarement les 15 mètres de haut, j’adopte un port étalé avec des branches déployées se développant quasi à l’horizontale. Ma cime adopte une forme arrondie, presque de parasol.

Je suis originaire d’Asie et plus spécifiquement d’Iran, de Chine et du Japon. J’ai été répandu par l’homme sur presque tous les continents. Constantinople n’est donc pas dans mon aire d’origine.

Mon écorce gris foncé est lisse et mes rameaux sont vert olive. En Chine, mon écorce est employée comme solution naturelle pour apaiser l’humeur et améliorer le sommeil. Mon bois dur, jaune et marbré peut servir en menuiserie, en marqueterie et pour la fabrication de meubles et divers outils. Il répand une forte odeur d’ail à la coupe.

Semblables à celles du mimosa, mes feuilles plumeuses caduques sont vert pâle virant parfois sur le gris. Autrefois, en Chine, mes feuilles étaient séchées et utilisées comme un substitut au thé.

Mes fleurs sont comme des pompons floraux arrondis de couleur rose en juillet-août. L’aspect plumeux de leurs longues étamines roses leurs valent d’être associées à la soie. Mes fleurs sont toniques et digestives. Autrefois, en Chine, elles étaient consommées cuites et servies comme légumes.

Mes fruits ont la forme de longues gousses plates de 10 à 20 centimètres. Renfermant les graines, ces gousses sont vertes devenant brunes. Elles peuvent être marcescentes une partie de l’hiver.

• L’acacia de Constantinople est parfois appelé « arbre fantôme », en raison d’une légende : « Autrefois vivait une famille heureuse mais malheureusement une longue maladie s’abattit sur la maman appelée He Huan. Quand elle fut morte, elle refusa la réincarnation et préféra mettre son âme dans l’arbre devant sa maison afin de pouvoir rendre visite la nuit à son mari et ses deux enfants. Ainsi elle devint un arbre fantôme. ». Suivant un dicton, il serait possible d’apercevoir un défunt durant les sept jours suivant sa mort à condition de tenir une fleur d’albizia.
• Aux Etats-Unis d’Amérique et au Japon, l’acacia de Constantinople est considéré comme un arbre très invasif.

Je fais partie de l’alignement d’arbres de la rue de Colmar longeant la clôture de la promenade Saint-Nicolas. Cet alignement est composé d’arbres aux 40 écus (Ginkgo biloba) et d’acacias de Constantinople. Nous sommes trois, côte à côte, avec des orangers du Mexique (Choisya ternata) poussant à nos pieds. J’ai été planté en 1990 dans la promenade lors de son aménagement. D’autres acacias de Constantinople sont également plantés dans cette même promenade, constituant une sorte de mini forêt urbaine en pleine ville, riche d’alisiers, figuiers, mûriers, néfliers communs, platanes d’Orient, saules… C’est un véritable îlot de fraîcheur en plein centre-ville qui est encore méconnu de beaucoup car caché depuis la rue de Bezons et l’avenue Gambetta.

• A Courbevoie, des acacias de Constantinople sont plantés en alignement dans le terre-plein central de la rue Berthelot avec au pied des agapanthes (Agapanthus cv.), des calamagrostides à fleurs pointues (Calamagrostis acutiflora), des herbes aux diamants (Calamagrostis brachytricha), des valérianes des jardins (Centranthus ruber) et des avoines bleues (Helictotrichon sempervirens ‘Saphirsprudel’).
• Quatre acacias de Constantinople ornent la terrasse de l’orangerie du parc de Bécon.
• Un acacia de Constantinople est aussi planté dans le jardin des Tournelles, dans le boulingrin de l’allée nord.
• Toujours à Courbevoie, sont à signaler des acacias de Constantinople de la variété ‘Summer chocolate’ (feuillage pourpre) représentée par deux exemplaires dans le parc des Bruyères et un troisième dans le parc du Vieux cimetière.
• A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le square Bonaventure Leca est marqué par trois alignements d’acacias de Constantinople, à l’arrière de l’hôtel de ville.
• Un acacia de Constantinople est à remarquer dans le square Barye sur la pointe amont de l’Ile Saint-Louis à Paris.
• Etablis sur plus de 3 hectares, les jardins du domaine Albizia à Caumont-sur-Aure (Calvados) sont un ensemble de 12 jardins différents parmi lesquels la plus longue mixed border de Normandie (130 mètres de long sur 15 mètres de large).