À l’État, la commande des vaccins, aux communes, le reste

Jusqu’à cette année, les Français payaient leurs impôts nationaux pour leur sécurité, leur justice, leur santé... Et ils s’acquittaient de leurs impôts locaux pour leurs routes, leurs crèches, leurs écoles... 2020 a marqué un tournant historique de ce point de vue. Que cela soit pour les masques au printemps dernier (dépense avancée par les communes et remboursée pour moitié par l’État) ou pour la création de centres de vaccination aujourd’hui, le schéma est le même : ce sont désormais les impôts locaux de nos concitoyens qui financent leur santé.

Certes – et c’est bien le moins –, l’État commande les vaccins, mais les communes font le reste, à savoir : la mise à disposition et l’aménagement des locaux, le recrutement des équipes médicales sur site, l’intégralité de la logistique (ce sont les communes qui vont chercher les vaccins, pas l’État qui les conduit aux communes), l’achat d’adrénaline en cas de choc anaphylactique, l’achat d’aiguilles pour piquer – contrairement à ce qu’a pu affirmer le gouvernement (!), l’achat de sérum physiologique pour diluer le vaccin, etc. Accessoirement, ces dépenses financées sur les deniers des Courbevoisiens profiteront aux habitants d’autres communes qui auront – et nous nous en réjouissons – le droit de se faire vacciner à Courbevoie.

Il faut noter qu’aucune commune, aucun maire de France n’a refusé cette nouvelle obligation. Mais nous, élus de la majorité municipale, considérons comme étant de notre devoir d’informer nos concitoyens de ces décevantes arrière-cuisines. La France est l’un des pays les plus administrés du monde, notamment au niveau étatique. Alors que la France compte de nombreux hauts fonctionnaires, l’État a tout de même fait appel à un cabinet de conseil privé pour établir sa stratégie de crise. Notre pays est également l’un des plus imposés du monde. Malgré cela, l’État n’est pas en mesure de fournir le matériel nécessaire à l’injection des vaccins.

Cela étant, pour conclure sur une note très positive, nos concitoyens peuvent définitivement compter sur les agents et les élus de la Ville pour trouver des solutions. Il faut ainsi saluer la prouesse d’avoir mis sur pied un centre de vaccination durable en seulement quelques jours : des manutentionnaires à monsieur le maire, en passant par les cadres de la Ville, nous, élus de la majorité, sommes fiers de cet effort collectif qui redonnerait foi en l’action publique au plus déçu des macronistes.

Philippe Pouthé, conseiller municipal délégué à la santé publique et au conseil local de santé