• Nom commun
    hêtre commun
    Nom latin
    Fagus sylvatica
    Site
    Parc Charras
  • Situé dans le parc Charras, en limite de la rue de Bezons, cet arbre est notamment remarquable grâce à ses troncs multiples à écorce grisâtre et lisse.

  • Généralités

    Avec mon allure élancée, mon tronc bien droit et ma couronne arrondie, je suis un habitué des forêts, surtout des futaies et plus rarement des taillis. Egalement appelé « fayard », « fau » ou « fouteau », je suis ainsi une essence forestière importante dans nos régions du nord de la France, en plaine et en moyenne montagne (jusqu’à 1 500 mètres). Je fais partie de la famille des fagacées. Je peux mesurer jusqu’à plus de 40 mètres et peux vivre de 110 à 300 ans. Ma capacité à être taillé me vaut notamment d’être retenu pour former des haies, à l’instar de celles dessinées par le paysagiste belge Jacques Wirtz (1924-2018) et délimitant les parcelles en forme de feuille de tulipier stylisée du festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher). Sur le plan paysager et comme variétés ornementales des parcs et jardins, ce sont souvent mes cultivars et formes naturelles qui me sont préférés.

    Parmi ceux-ci, figure le magnifique hêtre pourpre dont un sujet situé dans le parc De Lattre de Tassigny est également identifiable par flashcode. Le hêtre pleureur fait aussi partie des classiques des jardins historiques comme les deux classés remarquables » au sein du jardin japonais du parc de Boulogne - Edmond de Rothschild à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Un de mes plus beaux cultivars est celui dit « à feuilles de fougère » (Fagus sylvatica ‘Asplenifolia’) visible dans le jardin des plantes de Coutances (Manche).

  • Chorologie

    Je suis originaire d’Europe centrale.

  • Ecorce

    Mon écorce gris cendré et lisse est facilement reconnaissable même en hiver lorsque je n’ai plus de feuilles. Cet aspect gris et lisse n’est pas sans évoquer une patte d’éléphant. De couleur blanche, mon bois dur et homogène est utilisé en menuiserie, en ébénisterie, en bois de chauffage et comme charbon de très bonne qualité. Il sert également à la fabrication de pâte à papier et de palettes.

  • Feuilles

    Mesurant de 5 à 18 cm, mes feuilles caduques de couleur vert luisant ont un bord légèrement ondulé. Elles sont alternes, planes, ovales ou elliptiques. Elles sont coriaces, d’abord pubescentes puis glabres. Elles virent au jaune vif à l’automne. Je suis marcescent, c’est-à-dire que mes feuilles une fois séchées restent encore accrochées à mes branches une partie de l’hiver.

  • Fleurs

    Apparaissant en avril, mes fleurs de couleur jaune-vert, passant de fait relativement inaperçues, sont différenciées en chatons. Mes fleurs mâles sont globuleuses et pendent le long d’un pédoncule, tandis que mes fleurs femelles sont contenues dans des enveloppes placées à l’extrémité de mes pousses.

  • Fruits

    Groupés par deux dans des cupules hérissées de poils souples s’ouvrant par quatre valves, mes fruits dénommés faînes ont la peau brune, dure et vernissée. Jusqu’au XXe siècle, mes fruits fournissaient de l’huile et de la farine.

  • Anecdotes
    • Le faux de Verzy ou le hêtre tortillard est une variété naturelle de hêtre aux branches tortueuses à angle droit, et aux branches basses frôlant le sol où elles peuvent prendre racine (marcottage). Ces hêtres tortillards sont essentiellement établis en forêt de Verzy (Marne), mais d’autres colonies de tailles plus restreintes existent dans d’autres pays européens. Cette singularité de forme a une origine encore mystérieuse, même si les légendes liées à des sorcières et des maléfices ont désormais moins de crédit que la mutation spontanée.
    • Les éditions Fayard et même Fage ont toutes deux un nom évoquant le hêtre.
    • Plusieurs personnes ont du mal à différencier le charme du hêtre. Un moyen mnémotechnique est de retenir cette phrase « Le charme d’Adam c’est d’être à poil », permettant de se rappeler que les feuilles du charme ont des dents tandis que celles du hêtre ont des poils.
    • En Normandie et plus particulièrement en Pays de Caux, le paysage est souvent structuré par des « talus cauchois ». Il s’agit de levées de terres d’une largeur allant de 1,5 à 2,5 mètres, et de 60 centimètres à 1,30 mètre de haut. Ces talus sont plantés d’arbres de haut jet, généralement des hêtres. Ils servent à entourer une prairie plantée d’arbres fruitiers, dénommée « clos-masure » ou « cour-masure ».
  • Cet arbre en particulier

    Il a été planté dans les années 1970 dans le parc Charras. Ce parc a été réalisé à cette époque sur le site préalablement occupée par la caserne éponyme. Légèrement surélevé par rapport au trottoir de couleur rouge de la rue de Bezons située à proximité, ce hêtre multi-troncs est planté à l’arrière de potelets métalliques réunis par une chaîne et au-devant du monument rappelant que le complexe Charras « a été édifié sur l’emplacement de l’ancienne caserne des gardes suisses construite en exécution du décret royal de 1754 » et que « la porte monumentale et le fronton historique ont été transférés dans le parc de Bécon à Courbevoie ». Ce parc contient quelques autres hêtres communs. Sur l’écorce de ce hêtre du parc Charras, se remarque une amusante forme d’œil laissant imaginer que cet arbre observe les passants.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, un hêtre commun a été planté en 2016 dans le square Normandie.
    • Toujours à Courbevoie, des hêtres communs plus anciens sont à apprécier dans le square Brunettes Krüger ou dans le parc De Lattre de Tassigny.
    • Encore à Courbevoie, près de la fontaine du parc des Couronnes, se remarque par son port atypique un très bel exemplaire de hêtre pleureur. Il s’agit d’un cultivar pleureur (Fagus sylvatica ‘Pendula’) dont les branches peuvent retomber jusqu’au sol.
    • Plusieurs hêtres sont plantés à La Défense. Bien que plantés sur dalle, ces arbres se sont plutôt bien adaptés à cet environnement particulier. Il y a ainsi dans le square des Saisons, quatre hêtres pourpres et un hêtre pleureur. Il y a aussi un groupe de trois hêtres pleureurs dans le jardin des Reflets. Plus rare encore, il y a un double alignement de hêtres pleureurs sur la place Henri Regnault, plantés sur un tapis de camérisiers et quelques autres aux abords de la sculpture « Les lieux du corps » (1983) de Léonardo Delfino.
    • Un sujet plutôt exceptionnel est le « hêtre des Batailles » situé dans le bois du Reposoir à Châtel-Saint-Germain (Moselle) avec un tronc d’une circonférence de 4,90 mètres et de 22 mètres de hauteur.
    • Sans doute l’un des plus beaux arbres remarquables existants, le « hêtre du voyageur » est situé en forêt de Brocéliande à Paimpont (Ille-et-Vilaine) et dont les imposantes branches sont souvent comparées à un chandelier ou à la ramure d’un cerf.