• Nom commun
    févier d’Amérique sans épines
    Nom latin
    Gleditsia triacanthos 'Inermis'
    Site
    Square du Capricorne
  • Situé dans le square du Capricorne, ce févier d’Amérique sans épines pousse à proximité de l’alignement de platanes taillés en rideaux de la rue de l’Alma.

  • Généralités

    Appartenant à la famille des fabacées, le genre Gleditsia compte environ 12 espèces (Amérique du Nord et du Sud, Asie de l’Est, Afrique tropicale). Sous ma forme type, mon tronc et mes branches présentent des bouquets d’épines ramifiées marron rouge très acérées, de 5 à 20 centimètres de long, les rendant assez impressionnantes. Plusieurs exemplaires de févier épineux sont notamment visibles dans le jardin de Diane du château de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

    Je suis sa forme inerme, c’est-à-dire sans épines : le Gleditsia triacanthos ‘Inermis’. C’est pourquoi je suis souvent utilisé dans l’espace public. Je forme rapidement une couronne large à l’ombrage agréable, léger et mouvant. Rustique et résistant à la pollution, je supporte également le sec, la chaleur et les sols pauvres. Je suis devenu courant dans nos jardins d’Europe centrale et surtout méridionale. Mon port est large et conique, tandis que mes branches sont étalées. Je peux atteindre 10 mètres. Mes rameaux poussent en zigzag, car mes bourgeons terminaux avortent. Ma longévité est de 120 à 150 ans. Mes racines sont profondes et très étalées. Je précise qu’il existe aussi des cultivars à feuilles dorées ou bronze très ornementaux.

  • Chorologie

    Le févier d’Amérique est une espèce présente dans le centre des Etats-Unis, du nord au sud. Son aire est limitée à l’ouest par le Kansas et le Nebraska, à l’est par une ligne partant du Mississippi et passant par l’est du Tennessee jusqu’en Pennsylvanie. A l’état sauvage, il est capable d’atteindre 42 mètres et présente une ramure ouverte évasée et gracile offrant une ombre légère. Quant à moi, le Gleditsia triacanthos ‘Inermis’, je suis une variation naturelle de l’espèce trouvée en 1789 en Amérique du Nord.

  • Ecorce

    Mon écorce verte devient brune avec des lenticelles orange. Sur mon tronc et mes vieilles branches grises, elle se gerce en vieillissant jusqu’à former des crêtes écailleuses. Mon tronc porte souvent des rejets.

    Mon bois brun rougeâtre est dur, dense à grains fins, résistant à la carie (maladie fongique) et facile à travailler. Il est utilisé pour faire des poteaux, des traverses de chemin de fer, parfois des meubles.

  • Feuilles

    Au printemps, je me fais remarquer grâce à la finesse de mon feuillage doré. Mes feuilles composées, mesurant jusqu’à 20 centimètres, apparaissent tardivement. Mes folioles mesurent environ 3 centimètres de long. En été, mon feuillage est vert tendre, virant ensuite au jaune d’or à l’automne avant de chuter précocement. Ce feuillage alterne, brillant et vert sombre a la particularité d’être de 2 types. Les feuilles naissant au débourrement sur les rameaux nains et à la base des rameaux longs sont pennées, composées de 14 à 30 folioles, tandis que les feuilles apparaissant pendant la saison de végétation sont composées et bipennées. Leur rachis se divise en 4 à 7 paires de rachéoles portant les foliolules. Ces feuilles rappelant les frondes des fougères mesurent de 25 à 40 centimètres de long.

  • Fleurs

    Mon espèce est monoïque, mes fleurs mâles et femelles distinctes éclosent en juin sur des rameaux souvent différents de l’année précédente. Les chatons mâles jaunâtres forment de longues grappes de 5 centimètres tandis que les fleurs femelles verdâtres paraissent en grappes de quelques fleurs, dont chacune mesure 0,5 centimètre. La pollinisation se fait par les insectes.

  • Fruits

    Ma variété ‘Inermis’ ne fructifie pas. En revanche, le févier d’Amérique type a bien des fruits.

    Ils sont en forme de gros haricots et, contrairement à ses fleurs, sont très voyants. Ce sont des gousses plates et spiralées de 25 à 45 centimètres sur 3,5 de large, apparaissant rougeâtres en été puis se teintant d’acajou en octobre. Elles contiennent des graines noires de 7 à 10 millimètres et tombent sans s’ouvrir en hiver.

    Les boutures réalisées à partir de rameaux portant uniquement des fleurs mâles donnent des arbres à fleurs mâles, ne portant donc pas de graines. C’est pourquoi, la plupart des cultivars comme le Gleditsia triacanthos ‘Inermis’, comme moi, ne forment pas de gousses !

  • Anecdotes
    • Mon feuillage très riche en protéines sert de fourrage, frais ou ensilé, en Afrique, Amérique du Sud et Australie. L’arbre peut ainsi être cultivé pendant 1 an, puis fauché. Les gousses fraîches riches en pulpe sont données au bétail, servent de colorant à l’industrie textile et de médicaments pour soigner les maladies pulmonaires en Afrique du Sud. Les graines torréfiées sont un succédané de café comme le caroubier qui appartient à la même famille. Certaines variétés ont été sélectionnées aux Etats-Unis pour leurs fruits riches en sucres qui auraient la saveur du melon.
    • Dans la pharmacopée africaine (Afrique du Sud), la pulpe du fruit est utilisée pour traiter certaines maladies pulmonaires. Les feuilles et les gousses des Gleditsia contiennent de la triacanthine, à la toxicité peu élevée. Cette substance a une action tonicardiaque, mais moindre que la caféine.
    • Le nom de genre Gleditsia lui a été donné en 1753 par Carl von Linné (1707-1778) en l’honneur du botaniste allemand J. G. Gleditsch (1714-1786) ayant beaucoup œuvré pour la connaissance de la sexualité des plantes et ayant été directeur du jardin botanique de Berlin (Allemagne). Triacanthos vient du grec et signifie « à 3 aiguilles », car les aiguilles présentent un minimum de 3 pointes.
  • Cet arbre en particulier

    D’une hauteur de 4 mètres, ce févier d’Amérique sans épines a été planté vers 2010 dans le square du Capricorne, aménagé aux abords directs des immeubles « Le Capricorne » et « Le Bélier » (ces deux bâtiments associés aux tours « Les Gémeaux », « Le Verseau », « Le Sagittaire » et « Les Poissons » forment l’ensemble architectural « Le Zodiaque »). Il est souligné au nord (rue de l’Alma) et au sud (rue Baudin) par deux alignements de platanes taillés en rideau. Il est surtout planté de sophoras du Japon, de catalpas de Caroline et de quelques pins noirs. La strate arbustive comprend des aucubas, cognassiers du Japon, cotonéasters, hortensias… Une rivière sèche plantée notamment de fougères souligne l’immeuble « Le Capricorne » sur sa façade nord. Il est à remarquer que la brique est une constante dans le traitement des sols et des maçonneries du square. Sa rénovation est prévue dans le cadre des travaux de réaménagement en cours de l’avenue Gambetta. Ce févier se remarque surtout depuis le trottoir nord de la rue de l’Alma.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, dans la promenade Saint-Nicolas, un févier d’Amérique a été planté le 7 décembre 2015 à l’occasion de la campagne « Un arbre pour le climat » initiée dans le cadre de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques, dite « COP21 ».
    • Toujours à Courbevoie, la strate arborée du square Deschanel est uniquement composée de féviers d’Amérique.
    • Encore à Courbevoie, deux féviers d’Amérique sont à remarquer dans le parc Freudenstadt.
    • Toujours à Courbevoie, un févier d’Amérique a été planté en 2018 dans l’espace réservé aux chiens à l’angle des rues Jean-Baptiste Charcot et Carpeaux. Il s’agit d’un arbre transplanté depuis le square de la Balance jusqu’ici, en raison du chantier de construction de la Halle Charras.
    • D’autres féviers d’Amérique sont visibles à Courbevoie dans le jardin des Tournelles.
    • Des féviers d’Amérique sont également visibles à Courbevoie dans le jardin des Fauvelles.
    • A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), un alignement de féviers d’Amérique à feuillage doré (Gleditsia triacanthos ‘Inermis Sunburst’) est à apprécier sur le quai du Point du jour.
    • A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) encore, se remarque dans le parc des Glacières un assez rare févier d’Amérique à feuillage rouge bronze (Gleditsia triacanthos ‘Ruby Lace’).
    • A Suresnes (Hauts-de-Seine), un févier d’Amérique est présent dans le parc du Mont-Valérien près du Mémorial.
    • A Versailles (Yvelines), un alignement de féviers d’Amérique souligne le trottoir ouest de l’avenue de l’Europe, à l’arrière de la Grande écurie.
    • A Domont (Val-d’Oise), la rue de l’Indépendance est plantée de 36 féviers d’Amérique à port compact et conique (Gleditsia triacanthos ‘Skyline’).