• Nom commun
    érable à feuilles de frêne panachées
    Nom latin
    Acer negundo 'Variegatum'
    Site
    Square des Boudoux
  • Situé dans le square des Boudoux, à gauche en entrant, cet arbre est facilement reconnaissable à ses fruits en forme d’hélice et à ses feuilles marginées de blanc.

  • Généralités

    Comme tous les érables, j’appartiens à la famille des sapindacées (autrefois des acéracées) et suis dioïque (pieds mâles et pieds femelles). Le nom latin de mon genre « Acer » signifie « pointu » en référence vraisemblable aux feuilles aux lobes pointus de certaines des espèces de ma famille. Quant au nom de ma propre espèce, « negundo », il serait issu de « nurgundi », un mot sanskrit ou bengali désignant un arbre dont les feuilles ressemblent à celles du gattilier de Chine (Vitex). Je suis parfois appelé « érable américain » en raison de mes origines, mais aussi « érable à giguère » au Canada, peut-être par déformation du nom « érable argilière » qu’utilisaient les Français de l’Illinois, en 1814. Le genre « Acer » comprend plus de 200 espèces et sous-espèces. Pour la plupart, les érables sont caducs avec quelques semi- persistants ou persistants. Ma particularité est de disposer d’un feuillage dit « panaché », marginé de blanc. Situé sur la place des Trois frères Rocquigny, un érable à feuilles de frêne (Acer negundo), « type » celui-ci, est d’ailleurs également identifiable par flashcode.

  • Chorologie

    Je suis originaire d’Amérique du Nord et ai été introduit en France dans les années 1750 par le comte de la Galissonnière, marin, gouverneur intérimaire de la « Nouvelle-France » (Acadie, Canada et Louisiane) et botaniste. Depuis je fais partie du paysage des villes. Je suis désormais naturalisé dans le sud de l’Europe notamment le long des fleuves et rivières, Cependant, je suis aussi considéré comme une espèce invasive en France et en Europe. En effet, préférant les sols frais, riches et bien drainés, je colonise notamment les ripisylves (formations végétales bordant un cours d’eau) des sols sablo-limoneux. Je prends alors la place des peuplements de saules et peupliers. Mon système racinaire étant peu profond, j’empêche la stabilisation des berges. C’est donc en ville que je suis le plus adapté où je suis souvent utilisé pour les plantations d’alignement en raison de ma taille modeste (hauteur : 8 mètres). Les érables à feuilles de frêne panachées comme moi sont souvent utilisés en plantations d’alignement en bordure de rue en raison de ma résistance à la pollution. Comme il est toujours possible de le voir encore dans certaines villes, j’ai souvent été planté au cours des années 1960-1970 en alternance avec des pruniers myrobolans de Pissard (Prunus cerasifera ‘Pissardii’). Heureusement, ce goût pour les contrastes violents de couleurs est aujourd’hui passé de mode. Un prunier myrobolan de Pissard situé à l’entrée du Centre omnisports Docteur Jean Blot (19, rue Pierre Brossolette) est d’ailleurs également identifiable par flashcode.

  • Ecorce

    De couleur gris clair, mon écorce rugueuse est sillonnée de vert. Elle a tendance à se fissurer avec l’âge. En Amérique du Nord, mon bois est utilisé comme bois de tournage.

  • Feuilles

    Constituées de 3 à 7 folioles opposées et disposées par deux comme chez tous les érables, mes feuilles caduques sont dites « composées pennées » et de couleur vert clair irrégulièrement marginées de blanc, parfois entièrement blanches, d’autres sont entièrement vertes. Mon feuillage prend à l’automne une couleur jaune. Mes feuilles mesurent chacune 5 à 10 centimètres de long et sont soutenues par un pétiole court. Ces feuilles composées ressemblent un peu à celle du frêne, d’où mon nom commun.

  • Fleurs

    En raison de mon caractère dioïque, les arbres de mon espèce ont deux types de fleurs (pieds mâles ou femelles). Apparaissant au printemps, avant l’apparition du feuillage, les fleurs femelles sont vert jaunâtre en grappes plumeuses pendantes très nectarifères. Tandis que les fleurs mâles sont rouges, en bouquets épais.

  • Fruits

    Comme chez tous les érables, mes fruits sont des disamares (fruits secs à deux ailes). Ces fruits, un ensemble de deux akènes jumeaux, équipés chacun d’une ailette membraneuse permettent la dispersion par le vent, par rotation semblable à celle d’un rotor d’hélicoptère. Mes akènes mesurent environ 3 à 4 centimètres et sont soudées suivant un angle d’environ 60° et regroupées par grappes pendantes. A titre d’information, les fruits du frêne sont différents, car il s’agit de samares, dans la mesure où ils sont non groupés. Les enfants aiment s’amuser avec mes fruits qu’ils baptisent « hélicoptères » soit en les lançant en l’air pour profiter de leur tourbillonnement d’hélice lorsqu’ils retombent vers le sol, soit en les ouvrant légèrement et en se les collant sur le nez pour en faire des pince-nez originaux.

  • Anecdotes
    • Cet arbre a été introduit en Angleterre par l’évêque Henry Compton en 1688, mais ce n’est seulement que dans les années 1750 qu'il est connu en France.
    • Il est à noter que dans la symbolique populaire, les « noces d’érable » correspondent à 58 ans de mariage. Une broutille pour qui sait qu’un érable à feuilles de frêne peut atteindre l’âge respectable de 90 ans.
  • Cet arbre en particulier

    Situé à droite en entrant dans le square des Boudoux, juste devant l’aire de jeux, tout comme un second sujet aussi visible à l’angle nord-ouest de ce jardin, j’ai été planté dans les années 1980. Situé au nord du parvis de l’Abbé Pierre, ce square longiforme a été réaménagé de 2011 à 2012 afin de renouveler ses aires de jeux et son offre ludique. Il est riche de 19 variétés de plantes, parmi lesquelles, deux autres arbres sont également identifiables par flashcode : un catalpa de Caroline et un sureau noir. Sa palette végétale est déclinée à travers l’ensemble des massifs de la place Hérold. Ces deux érables à feuilles de frêne panachées, grâce à la luminosité de leur feuillage contrastant avec l’ombre créée par les tilleuls et hêtres de l’entrée, incitent à pénétrer dans le square.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, un autre érable à feuilles de frêne panachées est notamment visible à l’angle de la rue de l’Hôtel de ville et de la rue Massenet et fait partie de l’aménagement global de la place Hérold et du parvis de l’Abbé Pierre récompensé par l’obtention d’une Victoire du paysage 2018 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain ».
    • Toujours à Courbevoie, plusieurs érables à feuilles de frêne panachées sont aussi présents dans la lisière nord du parc de Bécon, longeant le boulevard Saint-Denis.
    • Encore à Courbevoie, un alignement de trois érables à feuilles de frêne panachées est à voir dans la rue Volta prolongée.
    • A Courbevoie toujours, est visible un érable à feuilles de frêne panachées situé à l’entrée du square Jean Mermoz (côté place Mermoz).
    • Un autre érable à feuilles de frêne panachées courbevoisien est situé dans un massif à l’angle de la rue Fallet et du quai du Maréchal Joffre (devant le centre culturel Joffre).
    • Des alignements alternant érables à feuilles de frêne panachées et pruniers myrobolan de Pissard font toujours partie des classiques des alignements de rues comme par exemple rue de Fitzelin à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) ou avenue de Saint-Germain à Marly-le-Roi (Yvelines).