• Nom commun
    arbre à liège de l'Amour
    Nom latin
    Phellodendron amurense
    Site
    Parc du Vieux cimetière
  • Situé dans le centre du parc du Vieux cimetière, cet arbre est particulièrement intéressant pour sa rareté et pour son écorce devant produire du liège avec l’âge.

  • Généralités

    Si mon nom évoquant l’amour peut laisser divaguer les imaginations, il s’agit en fait du fleuve Amour. Long de 4 354 kilomètres et séparant la Mandchourie de la Sibérie, celui-ci prend sa source dans le nord-est de la Chine pour se jeter dans l’océan Pacifique, dans le détroit de Tatarie, face à l’île de Sakhaline (Russie). C’est donc ma région d’origine. Quant à la notion de liège, c’est qu’effectivement mon écorce est subéreuse. D’ailleurs, ma dénomination est issue de deux mots grecs : phellós (« liège ») et déndron (« arbre »). Je suis aussi appelé « phellodendron de l’amour » ou « arbre liège de Chine ». Je fais partie de la famille des rutacées. Parfois considéré plutôt arbuste qu’arbre, j’adopte cependant un port assez large. D’ailleurs, ma croissance est rapide pour atteindre des dimensions autant en hauteur qu’en largeur allant de 10 à 12 mètres. Je suis un arbre dioïque (les fleurs mâles et les fleurs femelles de mon espèce se trouvent sur des pieds séparés). Je suis encore assez peu planté dans les villes.

  • Chorologie

    Je suis originaire du nord-est de l’Asie (nord de la Chine, Corées et Japon), en particulier là où coule le fleuve Amour. C’est pour mon liège que j’ai été introduit en Europe en 1856.

  • Ecorce

    Remarquable, décorative, liégeuse et profondément cannelée, mon écorce est de couleur brun doré clair au cours de mes jeunes années puis gris-brun avec la maturité. Cette écorce est légèrement spongieuse au toucher. Mon tronc peut atteindre environ 50 à 60 centimètres de diamètre, mais avant de pouvoir réellement parler de liège, il faut bien attendre mes 15 ans, voire davantage. J’ai pour cette raison longtemps été cultivé pour utiliser mon liège.

  • Feuilles

    Mes feuilles opposées et composées sont constituées de 7 à 11 folioles ovales d’environ 5 à 9 centimètres de long, pour former des feuilles de 25 à 40 centimètres de long. D’un beau vert foncé brillant, elles sont elliptiques, aiguës au sommet. Lorsque mes feuilles sont froissées, elles dégagent une odeur aromatique (térébenthine). En automne, elles jaunissent mais tombent assez tôt dans la saison.

  • Fleurs

    Vers le mois de juin, ma floraison est discrète. Pour celui prenant le temps de m’observer, il verra tout de même mes fleurs vert-jaune disposées en longs corymbes. Elles sont mellifères.

  • Fruits

    En début-milieu d’été, notre fructification est extrêmement abondante pour les arbres femelles. Nos fruits sont des baies rondes, virant du rouge noirâtre au noir et pouvant rester sur nous jusqu’au début de l’hiver. Cependant, il faut parfois se méfier des fruits de l’amour ! En effet, disposés en grappes, ils ne sont pas comestibles pour l’homme alors qu’ils attirent les oiseaux. Une aubaine pour le parc du Vieux cimetière, labellisé refuge LPO par la Ligue pour la Protection des Oiseaux.

  • Anecdotes
    • Dans la médecine traditionnelle chinoise, indienne et japonaise, son écorce était appréciée pour son utilisation (jaunisse, sueurs nocturnes, démangeaisons d’eczéma…).
    • Dans la Chine ancienne, son écorce jaune intérieure a été utilisée pour réaliser un colorant spécial et pour fabriquer du papier jaune pour les documents gouvernementaux et religieux.
  • Cet arbre en particulier

    Cet arbre à liège de l’Amour a été planté en 2011 dans le parc du Vieux cimetière. Créé en 1783, ce cimetière est caractérisé par un aspect romantique. La Ville de Courbevoie a engagé sa réhabilitation de 2009 à 2012 afin de le conserver en qualité de lieu de repos et de recueillement. S’il n’y a plus d’inhumations, il est bien un lieu de passage apprécié entre la rue Lambrechts et le boulevard Saint-Denis, dans lequel les sépultures contribuent pleinement au cadre paysager. Ce parc se transforme au fil des années en un arboretum au sein duquel cinq autres arbres sont identifiables par flashcode : charme commun, chitalpa de Tachkent, frêne du Caucase à feuillage automnal pourpre, margousier et séquoia pleureur. La direction des espaces verts et de l’environnement l’entretient dans une démarche de gestion différenciée respectueuse de la biodiversité (fauche tardive, plantation de vivaces…). Cet arbre à liège de l’Amour est planté au sein d’une petite prairie de forme trapézoïdale fauchée une seule fois par an. Cette méthode de tonte différenciée permet de favoriser la biodiversité dans ce site, comme en témoigne de façon intéressante la présence de plusieurs orchidées sauvages : les orchis pyramidaux (Anacamptis pyramidalis) dont la belle floraison rose vif s’apprécie d’avril à juillet. L’andain (bande ou meule de fourrage laissée sur le sol après la fauche) réalisé avec la fauche de l’année précédente en est un indice significatif. En plus de moi, au sein de cette prairie poussent également quatre autres arbres : un très grand cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), un séquoia pleureur, un tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera) et un chitalpa de Tachkent. Cet arbre à liège de l’Amour a un tronc droit et ses premières branches sont placées à environ 2 mètres du sol. Exemplaire unique dans le secteur, il est pour l’instant difficile de dire s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle.

  • A Courbevoie et en France
    • Etant un arbre encore assez peu planté, à part celui-ci, il n’y a pas d’autres arbres à liège de l’Amour dans les jardins publics de Courbevoie.
    • A Paris, il est cependant possible de voir quelques arbres à liège de l’Amour, notamment au parc Monceau, au parc Montsouris ou encore au cimetière du Père Lachaise.
    • Un exemplaire d’arbre à liège de l’Amour est visible dans le square Camoufle à Metz (Moselle).
    • Un autre exemplaire d’arbre à liège de l’Amour est visible à l’arboretum d’Auxerre (Yonne).