• Nom commun
    séquoia pleureur
    Nom latin
    Sequoiadendron giganteum 'Pendulum'
    Site
    Parc du Vieux cimetière
  • Situé au milieu du parc du Vieux cimetière, côté est, ce conifère attire l’attention en raison de sa forme atypique et surprenante.

  • Généralités

    Parmi les conifères, je suis vraiment une plante à la silhouette originale et au port graphique remarquable de loin. J’appartiens à la famille des taxodiacées, mais contrairement à mon parent, le séquoia géant, qui peut friser dans son milieu naturel les 95 mètres, je ne dépasse guère les 12 mètres avec un port pleureur et retombant. Comme pour lui, mon nom actuel est un hommage donné par le botaniste autrichien Stephan Endlicher (1804-1849) au chef indien See Quayah (vers 1770-1843) également connu sous le nom de George Guess, inventeur de l’alphabet cherokee.

    Comme chaque sujet de ma variété, c’est avec ma maturité que je vais développer une forme propre qui me caractérisera grâce à mes branches retombantes ressemblant à des franges de rideau. En fait, mon tronc finit par se courber sous mon propre poids et retomber, c’est alors qu’un de mes rameaux le remplace comme flèche verticale. Ce processus conduit à me donner cette forme irrégulière me caractérisant. Il est donc certain que d’ici quelques années, j’adopterai sans doute une silhouette unique. Il va cependant falloir être patient pour l’apprécier car je croîs moyennement rapidement (je peux atteindre 4 mètres de hauteur en 10 ans et n’atteindre durant le même laps de temps qu’un seul mètre de largeur).

  • Chorologie

    Le séquoia géant est originaire des forêts montagneuses de Californie (Etats-Unis). Quant à moi, je suis issu d’une obtention horticole de 1863 due à la pépinière Lalande à Nantes (Loire-Atlantique).

  • Ecorce

    Comme celle de mon parent, le séquoia géant, mon épaisse écorce brun rougeâtre est marquée par de nombreux sillons. Elle est, comme la sienne, fibreuse et spongieuse. C’est pour cette raison que le séquoia géant est surnommé l’« arbre du boxeur ». En effet, les boxeurs américains l’utiliseraient pour s’entraîner sans se blesser. En fait, cette caractéristique me permet notamment de résister aux incendies de forêts. Sur le plan de mon utilisation, mon bois rouge et résistant sert à réaliser des poteaux, des clôtures, des piquets, des crayons…

  • Feuilles

    Mon feuillage persistant prend la forme caractéristique d’aiguilles pointues d’une longueur de 4 à 10 millimètres organisées en spirales autour de la tige. Ces aiguilles sont de couleur bleu-gris puis vert foncé brillant.

  • Fleurs

    Mes fleurs mâles et femelles sont séparées et les cônes n’atteignent leur maturité qu’au bout de deux ans. Plutôt insignifiantes, elles apparaissent en mars - avril, sous la forme de très petits chatons mâles ovoïdes jaunâtres, tandis que les fleurs femelles ont la forme de petits cônes ovoïdes verts d’une longueur d’un centimètre.

  • Fruits

    Cônes ovoïdes de 4 à 7 centimètres, mes fruits mûrissent en deux ans. Ils sont constitués d’écailles en forme de losanges aplatis et ont une couleur passant du vert au brun. Une des particularités des fruits du séquoia géant réside dans sa relation au feu. En effet, lors des incendies de forêts, seuls les séquoias adultes sont protégés grâce à leur écorce fibreuse. De plus, la chaleur dégagée lors de ces feux permet l’ouverture de ses cônes. La dispersion des graines survient alors au moment où le sol est idéal pour la germination (débarrassé des buissons entravant auparavant leur pousse).

  • Anecdotes
    • La gemmothérapie (littéralement « médecine des bourgeons ») utilise mes jeunes pousses en raison de leur richesse en vitamines, oligo-éléments et minéraux. Elles sont ainsi recommandées pour favoriser la reconstruction osseuse et pour lutter contre l’arthrose et le vieillissement.
    • Bien que planté en 1880 et surnommé par ses détracteurs, « horrible manche à balais » en raison de son port atypique, le séquoia pleureur du parking-relais du 16, rue des Bordiers à Tours (Indre-et-Loire) a été sauvé de l’abattage grâce à une pétition en 2001. Il a été désigné en 2011 par l’association nationale A.R.B.R.E.S. comme « arbre remarquable ».
  • Cet arbre en particulier

    Il a été planté en 2011 dans le parc du Vieux cimetière, labellisé refuge LPO par la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Créé en 1783, ce cimetière est caractérisé par un aspect romantique. La Ville de Courbevoie a engagé sa réhabilitation de 2009 à 2012 afin de le conserver en qualité de lieu de repos et de recueillement. S’il n’y a plus d’inhumations, il est bien un lieu de passage apprécié entre la rue Lambrechts et le boulevard Saint-Denis, dans lequel les sépultures contribuent pleinement au cadre paysager. Ce parc se transforme au fil des années en un arboretum au sein duquel cinq autres arbres sont identifiables par flashcode : arbre à liège de l'Amour, charme commun, chitalpa de Tachkent, frêne du Caucase à feuillage automnal pourpre et margousier.

    Ce conifère est planté au sein d’une petite prairie de forme trapézoïdale fauchée une seule fois par an. Cette méthode de tonte différenciée permet de favoriser la biodiversité dans ce site, comme en témoigne de façon intéressante la présence de plusieurs orchidées sauvages : les orchis pyramidaux (Anacamptis pyramidalis) dont la belle floraison rose vif s’apprécie d’avril à juillet. L’andain (bande ou meule de fourrage laissée sur le sol après la fauche) réalisé avec la fauche de l’année précédente en est un indice significatif. En plus de ce séquoia pleureur, au sein de cette prairie poussent également quatre autres arbres : un très grand cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), un tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera), un chitalpa de Tachkent et un arbre à liège de l'Amour.

  • A Courbevoie et en France
    • Il n’y a pas d’autres séquoias pleureurs dans les jardins publics de Courbevoie. En revanche, trois séquoias géants (Sequoiadendron giganteum) marquent avec élégance l’intersection des rues Segoffin et du square Henri Regnault avec le boulevard circulaire.
    • D’autres sont visibles en Ile-de-France et notamment un dans le square des Papillons à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) où il est adossé à une pergola en bois.
    • A Nantes (Loire-Atlantique), dans le square Elisa Mercœur, remarquable pour son aire de jeux comprenant une structure ludique en forme de dragon dû à l’architecte et artiste japonais Kinya Maruyama, se remarque un original séquoia pleureur dont les branches sont soutenues par trois tuteurs.
    • Le plus spectaculaire séquoia pleureur de France est sans doute celui du parc Sainte-Marie à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est situé près de la Maison de la Nature et adopte une silhouette ténébreuse aux allures de « grand méchant loup » ou de vampire. Bref, il est un support idéal pour tous ceux ayant une imagination fertile.