• Nom commun
    robinier faux-acacia
    Nom latin
    Robinia pseudoacacia
    Site
    Parvis de l’Abbé Pierre
  • Situés à l’entrée du presbytère sur le parvis de l’Abbé Pierre, deux robiniers apportent avec leur feuillage vert jaunâtre beaucoup de luminosité aux abords de l’église Saint-Pierre Saint- Paul.

  • Généralités

    Souvent appelé à tort « acacia », je préfère être dénommé « robinier » ou bien encore « robinier faux-acacia ». Un acacia peut désigner en fait un grand nombre de plantes dont la plus connue est le mimosa. Il faut cependant bien avouer que nous ne nous ressemblons pas vraiment. Cette ressemblance n’est liée qu’au fait que nos fruits ont des formes de gousse et que nous disposons chacun d’épines. Nous faisons cependant partie de la même famille, celle des fabacées. Grâce à ma pousse rapide, je peux rapidement atteindre 25 mètres. En Europe, où je me suis naturalisé, je forme, en qualité d’arbre pionnier, des bois secondaires importants et j’envahis les lisières forestières et les clairières. En outre, plus le terrain est mauvais, plus je drageonne, c’est pourquoi je suis considéré comme une espèce envahissante.

  • Chorologie

    Je suis originaire de la région des Appalaches, à l’est de l’Amérique du Nord. J’ai été importé en France en 1601 par Jean Robin (1550-1629), arboriste des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII. C’est à ce même Jean Robin et à son fils Vespasien Robin (1579-1662) que je fais doublement référence depuis que le naturaliste Carl von Linné (1707-1778) m’a baptisé afin de faire oublier l’erreur d’appellation « acacia » qui me colle encore à l’écorce.

  • Ecorce

    Profondément sillonnée, mon écorce est très épaisse. Mes vigoureux rameaux comportent des épines d’autant plus puissantes que je suis jeune, ainsi mes branches âgées sont peu épineuses. Mon bois jaunâtre est compact, très dur et quasiment imputrescible. Pour ces propriétés, il est souvent utilisé pour réaliser des piquets, mais aussi des ganivelles, ces clôtures ajourées en lattes assemblées entre elles par du fil de fer torsadé, souvent utilisées pour délimiter les massifs de jeunes plantations dans les jardins de la ville. Considéré comme une essence très durable et sans traitement particulier, mon bois remplace parfaitement les bois précieux exotiques, notamment pour fabriquer des équipements ludiques ornant les aires de jeux de certains jardins comme les squares Brunettes Krüger, Château du Loir et du Cayla. Facile à travailler, il était aussi utilisé en charronnerie (fabrication et réparation de charrettes) et sert toujours pour la réalisation de meubles de jardin et d’équipements extérieurs.

  • Feuilles

    Mes feuilles caduques composées imparipennées, avec de 9 à 23 folioles ovales, sont de couleur vert moyen et prennent une belle couleur jaune à l’automne. Deux épines aigües flanquent le pétiole de part et d’autre de leur point d’insertion sur mes branches. Plutôt qu’à celles d’un acacia, il est plus courant de confondre mes feuilles avec celles d’un sophora du Japon, à l’instar de celui du jardin de la bibliothèque principale, lui aussi identifiable par flashcode.

  • Fleurs

    En mai et juin, je produis des grappes pendantes de 12 à 20 centimètres de fleurs blanches mellifères à odeur de fleurs d’oranger. En gastronomie, elles sont consommées en beignets en utilisant de jeunes grappes trempées dans une pâte à beignet légère, ensuite frites dans l’huile chaude avant d’être saupoudrées de sucre. Mon cultivar ‘Casque rouge’ est réputé pour sa floraison rose pourpré foncé, également agréablement odorante.

  • Fruits

    Très reconnaissables car semblables à des haricots plats, mes fruits forment des gousses aplaties brunes longues de 8 à 10 centimètres.

  • Anecdotes
    • L’erreur de dénomination botanique me concernant perdure et notamment en gastronomie. En effet, mon miel n’est jamais commercialisé sous mon nom, mais sous l’appellation de « miel d’acacia ». Il en demeure que c’est un miel de qualité.
    • Mis à part mes fleurs, toutes mes parties sont toxiques par ingestion, autant pour les humains que pour le bétail.
  • Cet arbre en particulier

    Avec son voisin, ces deux robiniers ont été plantés dans les années 1970 de part et d’autre de la porte d’entrée du presbytère, à la gauche de l’église Saint-Pierre Saint-Paul. Ils sont ainsi placés en lisière est du parvis de l’Abbé Pierre. Celui-ci est dédié au fondateur d’Emmaüs. C’est en effet au cours du sermon d’une des six messes qu’il célèbre le dimanche 31 janvier 1954 en l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie que vient à Henri Grouès, dit « l’abbé Pierre » (1912-2007), l’idée de lancer un appel au peuple à la solidarité envers les sans-logis. Ereinté, il reste dormir chez son ami Georges Verpraet (1922 ?-2010), journaliste cofondateur de l’association Emmaüs, rue de l’Hôtel de ville, à proximité de la place Hérold d’où il rédige le texte de son célèbre appel qui sera lancé dès le lendemain, 1er février 1954, sur les ondes de Radio Luxembourg et qui commençait par ces mots : « Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée... ». Le lien avec Courbevoie est d’autant plus important que l’abbé Pierre, à la fin de cette même journée du 31 janvier 1954, avait rencontré avec le maire de la ville, Marius Guerre (de 1947 à 1954), les associations locales dans la salle des Mariages de l’hôtel de ville, aboutissant à l’ouverture d’un nouveau centre d’aide d’urgence aux sans-abris, cité dans son appel. Dans un très beau message de remerciements adressé à la Ville, l’abbé Pierre précise « Merci Courbevoie, grâce à votre élan unanime, en deux heures a été ouvert le deuxième centre fraternel de dépannage de la région parisienne. ». Réalisé de 2015 à 2017, l’aménagement global de la place Hérold et du parvis de l’Abbé Pierre a été récompensé par l’obtention d’une Victoire du paysage 2018 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain ». Ce prix récompense notamment l’inversion des proportions du végétal par rapport au minéral, étant ainsi passées depuis 2017 de 40 à 60 %. Quant aux deux robiniers, ils contrastent avec la façade blanche de l’église et sont plantés dans une banquette végétale soulignant le côté est du parvis.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, au niveau du haut du talus de la rue Massenet, figure un autre robinier, à proximité immédiate d’un ailante également identifiable par flashcode.
    • Plusieurs autres robiniers faux-acacias courbevoisiens sont aussi à apprécier dans les parcs de Bécon et des Couronnes.
    • Classé « arbre remarquable », le plus vieil arbre de Paris est le robinier faux-acacia (planté par Jean Robin en 1601) du square René Viviani, sur la rive gauche, face à Notre-Dame de Paris et l’île de la Cité. Issu des rejets de ce premier arbre, c’est cette fois-ci Vespasien Robin qui implante en 1636 un autre robinier au jardin des Plantes. Il est situé à proximité du bâtiment de la Galerie de botanique, au niveau de l’allée Becquerel en accédant par le numéro 18 de la rue Buffon. S’il est répandu de dire que ce robinier dit « de Robin » est le plus ancien arbre du jardin, ce n’est plus une vérité. En effet, le sujet d’origine est mort. Les branches visibles aujourd’hui sont en fait des rejets de souche et non l’arbre originel. Par conséquent, l’arbre le plus vieux du jardin des Plantes est plutôt le pistachier (Pistacia vera) planté vers 1770 dans l’actuel jardin alpin et ayant permis à Sébastien Vaillant (1669-1722) d’étudier et de démontrer scientifiquement en 1716 la sexualité chez les végétaux.