• Nom commun
    arbre aux quarante écus
    Nom latin
    Ginkgo biloba
    Site
    Rue Sébastopol
  • Situé rue Sébastopol, près de la gare de Courbevoie, ce conifère constitue un signal fort depuis l’avenue Marceau et plus particulièrement en automne quand son feuillage prend une couleur or.

  • Généralités

    Arbre pas tout à fait comme les autres, appartenant à la famille des ginkgoacées, je suis un conifère atypique et ceci à plus d’un titre. Tout d’abord, je suis considéré comme « préhistorique » (des feuilles fossilisées ont en effet été retrouvées) et suis souvent classé parmi les cinq conifères caducs. La texture épaisse de ma feuille est aussi assez caractéristique. Ensuite, je suis dioïque, c’est-à-dire que les deux sexes ne coexistent pas sur le même arbre. Il y a donc des Ginkgo mâles et d’autres femelles. Je mesure de 20 à 50 mètres. Mon nom commun d’« arbre aux quarante écus » a pour origine la somme payée à Londres en 1780 par un botaniste amateur français passionné, M. de Pétigny, pour 5 plants de Ginkgo à un horticulteur pour environ 120 francs chacun, soit 40 écus. La magnifique coloration automnale de ses feuilles lui vaut aussi le nom d’arbre aux mille écus.

  • Chorologie

    Je suis originaire de Chine, puis répandu au Japon et en Corée. C’est le médecin et botaniste allemand Engelbert Kaempfer (1651-1716) qui rapporta des graines du Japon. Le premier exemplaire européen fut planté dans le jardin botanique d’Utrecht (Pays-Bas) en 1730. Quant au premier sujet français, il a été planté dans le jardin des plantes de Montpellier (Hérault) en 1778 où il est toujours visible.

  • Ecorce

    Mon écorce variant du brun au gris clair est lisse mais devient craquelée et fissurée au fil du temps.

  • Feuilles

    La forme bilobée de ma feuille (en forme d’éventail) est facilement reconnaissable et se retrouve autant dans les motifs d’art décoratif, en bijouterie, mais aussi sur des produits de cosmétique.

  • Fleurs

    Groupées en bouquets, les fleurs mâles font des chatons jaunes pendants, de 4 à 8 centimètres de long. Les fleurs femelles sont insignifiantes (sorte de petits filaments verts) mais produiront les fruits.

  • Fruits

    Plutôt élégants, les fruits portés uniquement par un sujet femelle sont sphériques (en réalité des ovules nus) de couleur dorée (comme des grosses mirabelles). Ils présentent l’inconvénient lorsqu’ils tombent à terre de pourrir en dégageant une odeur des plus nauséabondes (proche du beurre rance). Cependant, les Asiatiques consomment couramment les graines écorcées, une fois débarrassées de la chair malodorante et irritante. Riches en protéines et amidons, elles sont mangées crues ou cuites.

  • Anecdotes
    • Il est dit que j’ai survécu à Hiroshima. Plus exactement, le printemps suivant après l’explosion de la bombe atomique, une repousse a jailli d’un pied évidemment complètement calciné, tel un phœnix se relevant de ses cendres. Je suis donc un arbre dorénavant courant dans nos villes et considéré comme très résistant aux conditions urbaines et diverses contraintes (fraîcheur, sècheresse…)
    • Une des spécificités de l’arbre aux quarante écus réside en la production également d’excroissances dénommées chichis (« mamelles » en japonais). Ces racines aériennes poussant le long du tronc et des branches peuvent rejoindre le sol afin de former des racines et donner naissance à de nouveaux troncs et de nouvelles branches. Ces chichis sont cependant rares en France.
  • Cet arbre en particulier

    Il a dû être planté dans les années 1980 dans cette rue longeant la voie ferrée (entre l’avenue Marceau et la rue Jean-Pierre Timbaud). Cette même rue est plantée de plusieurs autres arbres comme bouleau, érable, marronnier, tilleul… Elle est dédiée à Sébastopol (« cité majestueuse » en grec), ville située au sud-ouest de la péninsule de Crimée. Elle est célébrée en France pour son siège victorieux par les alliés franco-britanniques (octobre 1854 à septembre 1855), point final de la guerre de Crimée (1853-1856) ayant abouti au passage de la Crimée de l’Ukraine à la Russie. A l’automne, le feuillage de l’arbre aux quarante écus prend une belle couleur or, le rendant encore bien plus visible depuis l’avenue Marceau et la place de la Gare de Courbevoie, d’autant plus que la perspective est soulignée par les deux alignements de tilleuls argentés taillés en « plateau rideau ». En ce lieu, ce Ginkgo a une majesté naturelle.

  • A Courbevoie et en France
    • Outre ce beau sujet, d’autres arbres aux quarante écus sont visibles à Courbevoie et notamment au cimetière des Fauvelles, au parc du Vieux cimetière, au jardin des Tournelles et dans le parc des Bruyères (près de l’entrée ouest du boulevard de la Paix).
    • Encore à Courbevoie, le parc des Couronnes est planté de quatre arbres aux quarante écus dont deux de part et d’autre de l’allée principale.
    • Toujours à Courbevoie, est aussi à signaler l’alignement de la voie longeant le parc Jacques Cartier sur son côté sud-ouest et soulignant la façade de l’immeuble de bureaux du 34, avenue Léonard de Vinci.
    • Encore à Courbevoie, un double alignement d’arbres aux quarante écus est à remarquer rue du Révérend Père Cloarec.
    • Au sein du territoire de Paris Ouest La Défense, l’îlot central de la rue Dailly à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) est planté d’un alignement d’arbres aux quarante écus.
    • Dans les Hauts-de-Seine, est aussi à signaler un sujet exceptionnel dans la résidence de Clinchamps à Ville-d’Avray.
    • ​Sur la section de l’autoroute A77 reliant Dordives (Loiret) à Cosne-Cours-sur-Loire (Nièvre), connue sous le nom d’« autoroute de l’Arbre », l’aire de repos dite « du Ginkgo » (sens Paris-Province) est dédiée à cet arbre.