tilleul argenté

Ma résistance à la sécheresse et à la pollution et mon port très régulier me valent d’être présent dans bien des villes et notamment à Courbevoie. Je suis aussi considéré comme le tilleul dont la croissance est la plus rapide. Je suis très souvent employé comme arbre d’alignement, soit en port libre, soit taillé en plateau rideau, comme c’est le cas pour le double alignement de tilleuls voisin (avenue Joffre à La Garenne-Colombes). Dénommé également « tilleul de Hongrie », je suis le tilleul argenté et fais partie de la famille des tiliacées. Doté d’un tronc droit et puissant, je peux atteindre la hauteur respectable de 35 mètres et bénéficie d’une grande longévité (théoriquement supérieure à 800 ans). Parmi les tilleuls argentés célèbres, figure le « tilleul d’Eminescu », âgé de 500 ans et situé dans le parc Copou à Iași (Roumanie). Il doit sa célébrité au poète romantique roumain Mihai Eminescu (1850-1889), qui aurait écrit les meilleurs de ses travaux sous cet arbre. De cette anecdote, ce tilleul a obtenu un statut de monument naturel et depuis, de nombreux tilleuls ont été plantés pour orner et ombrager les rues de la ville moldave et en sont devenus le symbole végétal.

Je suis originaire de l’est du bassin méditerranéen, poussant sur les rives de la mer Noire et dans le Caucase. J’aurais été introduit depuis la Hongrie jusqu’en Angleterre en 1767. Ce n’est que vers 1794 que je suis introduit au jardin des Plantes (Paris).

Mon écorce est gris clair et légèrement cannelée avec la maturité tandis que mes jeunes rameaux sont gris verdâtre et tomenteux avant de devenir glabres et verts. Mon bois est peu exploité, sauf en sculpture ou pour fabriquer de petits objets.

De forme plus ou moins arrondie (légèrement acuminée et à base cordiforme) et mesurant de 5 à 12 centimètres, mes feuilles fortement dentées sont vert foncé mat, mais leur revers est cotonneux et gris argenté. Cette face inférieure de mes feuilles est à l’origine de mon nom vernaculaire. En bonus, le caractère tomenteux de mes feuilles me rend plutôt insensible aux attaques de pucerons. Ce même caractère est à l’origine de ma dénomination scientifique : tomentosa. A l’automne, mon feuillage vire au jaune puis tombe plutôt tardivement.

Fin juillet, mes fleurs mellifères très odorantes parfument mes alentours. De couleur jaune pâle, elles sont composées de corymbes pendants constitués de 6 à 10 fleurs. Mes bractées foliacées à pédoncule court mesurent environ 5 centimètres de long. Une fois séchées, mes fleurs sont utilisées en tisane bien connue pour ses vertus sédatives.

Comme mes fleurs, mes fruits de formes ovoïdes et de couleur vert pâle sont accompagnés d’une bractée foliacée favorisant leur dispersion par le vent afin de se disséminer.

• Le macérat glycériné de Tilia tomentosa est réalisé à partir de bourgeons de ce tilleul. L’utilisation de ce médicament homéopathique est recommandée pour lutter contre le stress, la nervosité et les troubles du sommeil.
• Contrairement à d’autres variétés, il n’est pas rare de constater des hécatombes d’abeilles au pied des tilleuls argentés en fleurs. En effet, le nectar de tilleul argenté renferme une teneur variable en mannose (sucre simple isomère du glucose), devant être transformé en glucose avant d’être utilisé par l’abeille pour son métabolisme. Hélas, celle-ci manquant de l’enzyme capable de réaliser cette transformation, le mannose devenant toxique, entraîne la paralysie puis la mort de l’abeille en quelques heures.

Il a été planté dans les années 1970. Marquant l’entrée de ville depuis La Garenne-Colombes, il prend place à l’angle des rues Jean-Pierre Timbaud et Pierre Brossolette. La première rue est dédiée au fondeur et syndicaliste Jean-Pierre Timbaud (1904-1941), appartenant à la Confédération générale du travail, fusillé comme otage en représailles à l’attentat du 20 octobre 1941 contre le Feldkommandant Karl Hotz.

La seconde rend hommage au journaliste, homme politique et résistant français Pierre Brossolette (1903-1944). Ce tilleul adopte une silhouette bien graphique, grâce à un houppier bien dense, marquant sa présence. Elle est due à un solide tronc trapu, se divisant à 2 mètres du sol en cinq belles charpentières assez verticales. Ce tilleul est planté dans un massif arbustif composé de camérisiers, photinias, lavandes, coronilles, rosiers, petites pervenches… A proximité de ce tilleul, se trouve un alignement d’érables argentés dans la rue Pierre Brossolette, également identifiable par flashcode.

• A Courbevoie, à quelque 120 mètres de cet arbre, un autre beau tilleul argenté est visible à l’entrée du 175-181 de la rue Jean-Pierre Timbaud.
• Dans Courbevoie, est aussi à signaler un bosquet dans le parc des Pléiades à proximité de la sortie nord (escalier de la rue du Verseau).
• Encore à Courbevoie, sur le parvis de l’Abbé Pierre, dont l’aménagement global avec celui de la place Hérold a été récompensé par l’obtention d’une Victoire du paysage 2018 de bronze dans la catégorie « Espace public urbain », se remarque au sud de la façade de l’église Saint-Pierre Saint-Paul, un tilleul argenté devant le numéro 2 de ce même parvis. Le nom de celui-ci est confirmé in situ car découpé dans le métal de sa grille d’arbre noire apposée à son pied.
• Sont aussi à remarquer des alignements courbevoisiens de tilleuls argentés taillés en « plateau rideau » comme celui de la rue Lambrechts, ceux de la place de la Gare de Courbevoie ou encore ceux de la promenade basse du parc de Bécon.
• Toujours dans le plus grand parc courbevoisien, un tilleul argenté est planté dans le glacis est, côté musée Roybet Fould, comme l’atteste la plaque en lave émaillée d’identification apposée à son pied.
• A Courbevoie, dans le quartier du Faubourg de l’Arche, l’« Allée des Tilleuls » est plantée de tilleuls à petites feuilles (Tilia cordata) palissés.
• A Metz (Moselle), le jardin de l’Esplanade est longé de chaque côté par deux mails de tilleuls argentés.