• Nom commun
    orme à feuillage vert clair jaunissant à l’automne
    Nom latin
    Ulmus Resista® 'Sapporo Gold'
    Site
    Parc des Berges de Seine
  • Situé dans le parc des Berges de Seine, cet arbre contribue à la composition de la strate arborée et à la colorisation de la ville grâce à la teinte automnale jaune de son feuillage.

  • Généralités

    Arbre de haute futaie, mais aussi habitué des villes depuis François Ier et Henri IV, j’ai beaucoup servi pour la plantation des bosquets des parcs et jardins des grands châteaux. Hélas, mon emploi a dû cesser en raison des ravages de la graphiose, maladie fongique ayant décimé tous les ormes de vos campagnes et vos villes. La graphiose de l’orme, aussi nommée « maladie hollandaise de l’orme » (car la maladie a commencé à se répandre aux Pays-Bas), est causée par le champignon Ophiostoma ulmi et surtout transmise par un coléoptère, le scolyte de l’orme (Scolytus scolytus). Dans un premier temps, elle déforme les branches des arbres adultes, puis son feuillage se dessèche. Les stries noires parfois visibles sous l’écorce sont à l’origine du nom graphiose. Outre le scolyte, les contacts racinaires favorisent la propagation de la maladie.

    En l’absence de traitement trouvé, seuls les abattages sont préconisés et ont ainsi conduit à la disparition des ormes dans le paysage français. C’est pourquoi, depuis les années 1960, des recherches intenses ont lieu pour lui trouver des substituts. C’est donc mon cas, le cultivar Resista® ‘Sapporo Gold’ (également dénommé Ulmus ‘Sapporo Autumn Gold’ et Ulmus ‘New Horizon’). Je suis un des cultivars résistant à la maladie et, comme tous les ormes, je fais partie de la famille des ulmacées. Je suis vigoureux, j’ai une pousse rapide avec un port conique à branches dressées et je peux mesurer jusqu’à 20 mètres de haut.

  • Chorologie

    L’orme est originaire d’Europe occidentale d’où il a pratiquement disparu. Quant à moi, je suis un hybride naturel entre l’orme de Sibérie (Ulmus pumila) et l’orme du Japon (Ulmus davidiana var. japonica), repéré au jardin botanique de Sapporo (Japon). Après avoir subi de nombreux tests, avec l’appui de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et du Service de la Protection des Végétaux, je me suis révélé résistant au fléau de la graphiose. Sous ma dénomination Resista® , je figure aujourd’hui aux catalogues des pépiniéristes et suis de plus en plus présent dans les jardins publics.

  • Ecorce

    Mon écorce est d’abord lisse et gris argenté, puis elle devient fissurée avec la maturité, marquée de cannelures gris-noir. Mes rameaux sont bruns. Mon bois est un excellent bois d’œuvre, assez comparable à celui du chêne. Il a servi pour la fabrication de moyeux des roues à aubes de moulins à eau, comme pilotis et comme bois de marine.

  • Feuilles

    Comme toutes les feuilles des ormes, les miennes sont caduques et surtout facilement reconnaissables car elles ont la particularité d’être dissymétriques à la base. Cette particularité me permet de ne pas être confondu avec le charme dont les feuilles ressemblent aux miennes. Longues de 5 à 8 centimètres, mes feuilles ovales sont dentées, lisses et luisantes. Elles sont de couleur vert lumineux, ombrées de rouge dans leur jeunesse, mais un peu en fonction de l’exposition et de la température, virant de façon plus ou moins importante au jaune doré en automne, me valant le qualificatif de ‘Gold’ qui représente l’atout majeur de ma variété, en plus de ma résistance à la graphiose.

  • Fleurs

    Apparaissant en mars, avant ma feuillaison, mes fleurs sont assez peu remarquables et sont disposées en fascicules serrés. Apparaissant sur les rameaux de l’année précédente, elles sont sans pétales et de couleur pourpre.

  • Fruits

    De couleur rouge verdâtre, mes fruits sont des akènes mesurant de 1,5 à 2 centimètres. Ils sont assez décoratifs car ces petites pastilles de couleur vert clair sont groupées en boules avant l’apparition du feuillage.

  • Anecdotes
    • Dans le calendrier républicain, l’orme est attribué au 12e jour du mois de ventose.
    • Les pilotis de Venise sont en orme ou en aulne.
  • Cet arbre en particulier

    Comme la plupart des autres arbres du parc des Berges de Seine, cet orme a été planté en 2012. Les travaux du conseil départemental se sont déroulés de 2012 à 2013. Ils ont permis de transformer les berges de Seine en espace paysager et de loisirs, une promenade piétonne accessible à vélo s’inscrivant pleinement dans le cadre de l’aménagement urbain impulsé par la Ville de Courbevoie, pour relier les quartiers éloignés à La Défense.

    Un parcours sportif et une table de ping-pong affirment la fonction de loisir du lieu. En outre, situé au pied de la passerelle de la roseraie, « Le pavillon Augustin », aux façades couvertes de plantes grimpantes, permet de se restaurer sur place. Avec l’alignement composé de peupliers, de trembles et de saules, les nombreuses cépées plantées sur le grand gazon composent en grande partie la strate arborée de cette promenade si appréciée des Courbevoisiens venant se détendre sur les berges de Seine, depuis la rue Ficatier jusqu’au pont de Courbevoie.

    Ce parc est chaque dimanche de juin, juillet et début août, le cadre de la manifestation « Dimanche en Seine ». Pour en revenir à cet orme, il est différent des autres cépées de la promenade. En effet, à l’exception d’un charme poussant à ses côtés, toutes ces cépées sont des zelkovas du Japon (Zelkova serrata). Son nom vernaculaire n’aide pas au premier regard à les distinguer puisque ces zelkovas sont aussi dénommés « ormes de Sibérie ». En réalité, leurs feuilles et écorces sont bien différentes. Les feuilles du zelkova sont acuminées, à 16 dents de chaque côté, devenant jaunes, orange ou rouges en automne et donc plus fines et plus pointues. Celles de l’orme sont donc plus larges, mais surtout dissymétriques à la base, même si sur le cultivar Resista® ‘Sapporo Gold’, il faut prêter un peu d’attention pour s’en rendre compte. En tous cas, comme le suggère son nom, ses feuilles deviennent jaune doré à l’automne. Quant à leurs écorces, elles diffèrent clairement : blanc grisâtre à brun grisâtre s’exfoliant en plaques pour révéler l’écorce interne orange pour le zelkova, lisse d’abord puis se fissurant profondément à maturité pour l’orme.

  • A Courbevoie et en France
    • Un autre orme à feuillage vert clair jaunissant à l’automne est à découvrir dans le parc du Vieux cimetière à Courbevoie.
    • A Courbevoie, il y a surtout d’autres variétés d’ormes et en particulier deux autres ormes résistant à la graphiose plantés en 2018 dans le cadre du réaménagement du square Villebois Mareuil : un orme résistant à la graphiose à port conique (Ulmus hollandica ‘Dodoens’) et un orme de Hollande à port pyramidal étalé (Ulmus hollandica ‘Lobel’).
    • Un cultivar intéressant est l’orme ‘Jacqueline Hilier’ (Ulmus x hollandica ‘Jacqueline Hilier’). Il est caractéristique par son aspect tourmenté, mais surtout par ses petites feuilles gaufrées. Un bel exemplaire est à apprécier à Courbevoie au sein du jardin du souvenir du cimetière des Fauvelles.
    • Dans les Hauts-de-Seine, sont à citer des ormes à feuillage vert clair jaunissant à l’automne dans le parc de Boulogne - Edmond de Rothschild et le square des Frères Farman, tous deux à Boulogne-Billancourt, mais aussi en alignement dans l’avenue Guy Môquet à Vanves.
    • A Nantes (Loire-Atlantique) des ormes à feuillage vert clair jaunissant à l’automne ont été plantés rue Gaëtan Rondeau devant le centre commercial Beaulieu sur l’île de Nantes.