• Nom commun
    micocoulier de Provence
    Nom latin
    Celtis australis
    Site
    Rue Carle-Hébert
  • Un ensemble de cinq micocouliers de Provence forme un alignement entre les numéros 19 et 27 de la rue Carle-Hébert dont les hauts troncs gris clair et lisses rendent ces arbres aisément reconnaissables.

  • Généralités

    Je suis un arbre d’ornement caduc apprécié dans le paysage méditerranéen où je peux vivre jusqu’à 600 ans. Au fur et à mesure de mon développement, je prends un port arrondi et étalé et peux atteindre 15 à 25 mètres en hauteur et 8 à 10 mètres en diamètre dans mon milieu d’origine. J’appartiens à la famille des cannabacées. Je vis aisément jusqu’à 500 ans. Il existe 70 espèces de micocouliers de par le monde. Je recherche la lumière et les sols profonds. J’ai besoin de chaleur et résiste bien à la sécheresse. Je crains cependant les gelées et peux mourir à -12 °C. C’est pourquoi je me fais rare dans les régions septentrionales. Je suis de plus en plus planté pour mon ombre fraîche et dense. Mes racines sont profondes, de ce fait je ne détériore pas les trottoirs !

  • Chorologie

    Mon pays d’origine est l’Europe du Sud et l’Asie mineure. Je me trouve toujours à faible altitude.

  • Ecorce

    Observez et touchez mon écorce ; elle ressemble à celle du hêtre commun, comme celui identifiable par flashcode dans le parc Charras : grise et marquée de protubérances.

    Mon bois, blanc et dur, est suffisamment souple pour servir à de nombreux artisanats : manches, cannes et fouets à Sorède près de Perpignan (Pyrénées-Orientales), fourches à Sauve (Gard). Ces ustensiles et outils sont oubliés depuis que votre vie est moins rurale. Les tonneliers se servaient également de mon bois pour cercler les tonneaux. De ma résine, de mon écorce et de mes racines, était tirée autrefois une teinture jaune.

  • Feuilles

    Mon feuillage est caduc. Regardez, ma feuille ressemble un peu à celle de l’ortie et elle en a sa consistance. C’est pourquoi mon nom en anglais est « nettle tree » (« ortie arbre » !). Ma feuille est ovale et allongée avec un long bout pointu, dentée et légèrement asymétrique Elle est vert foncé sur le dessus, vert grisâtre et velue sur le dessous. Autrefois, mon feuillage servait comme fourrage. Mes feuilles ont des vertus médicinales.

    Au cours de l’été, apparaissent parfois sur mes feuilles vertes des marbrures et des zones jaunes. Si une affection causée par un phytoplasme (bactérie) est suspectée, ce problème n’est pas totalement élucidé, mais semble sans gravité sur ma santé. Cette dépigmentation apporte cependant un attrait esthétique à mon feuillage.

  • Fleurs

    Mes fleurs sont hermaphrodites (elles possèdent à la fois des organes mâles et femelles). Ma floraison a lieu de mars à avril, mais elle est très discrète. Mes fleurs apparaissent sous les feuilles.

  • Fruits

    Ressemblant à de toutes petites cerises, mes fruits à noyau sont de petites boules rondes mesurant jusqu’à 12 millimètres et dénommés micocoules. Ils sont d’abord verts puis deviennent rouges et presque noirs en murissant à l’automne. Ils sont attachés aux rameaux par un long pédoncule et restent sur l’arbre après la chute des feuilles. Ils ont une saveur fade et sucrée et sont consommés par les oiseaux. Les graines contiennent une huile douce. Autrefois, les humains faisaient macérer mes micocoules dans de l’alcool pour en faire un digestif.

  • Anecdotes
    • Pour les peuples de l’Antiquité, le micocoulier était un arbre sacré. Les prêtresses offraient leur chevelure qu’elles avaient coupée en offrande (par exemple le micocoulier près du temple de Diane à Rome). Les urnes funéraires étaient confectionnées à partir du bois de ses racines. Les Gaulois trouvaient en lui des vertus de force éternelle.
    • En occitan, il est nommé « fanabreguier » (« arbre du temple »). Le suffixe « bréguier » renvoie à « brogilum », mot gaulois signifiant « bois d’arbres sacrés ».
    • Actuellement en Provence et en Languedoc, il n’est pas rare d’observer un bouquet de ces arbres près d’une très vielle église, comme la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers (Hérault) ou encore l’église Saint-Julien de Montredon à Salinelles (Gard), elle-même construite sur un temple romain. De plus, vu sa hauteur, l’arbre servait de clocher d’où étaient accrochées des cloches sur ses plus hautes branches. Il est dit qu’il chassait le diable et le mauvais sort.
  • Cet arbre en particulier

    Ce micocoulier de Provence, avec les quatre autres le jouxtant, forment un alignement sur le trottoir nord de la rue Carle-Hébert, entre les numéros 19 et 27. En raison de leur rareté en région francilienne et de leurs dimensions, ils sont classés « remarquables » (hauteur : 14 mètres et envergure : 6 mètres). Ils prolongent la perspective de l’allée Jacques-Henri Lartigue.

    La rue Carle-Hébert n’est pas dédiée à une seule personnalité. Il s’agit en effet de deux pompiers courbevoisiens, Auguste Carle et Joseph Hébert, ayant péri dans un incendie, provoqué par un obus tiré depuis le Mont-Valérien le 17 avril 1871, pendant la Commune de Paris. Dans cette même rue, sont à signaler deux autres alignements d’arbres également rares dans ces conditions de plantations sur trottoirs : des zelkovas du Japon côté est et des noisetiers de Byzance côté ouest.

    Ce micocoulier de Provence est le premier de l’alignement (côté rue Auguste Beau). Sur l’écorce de l’une de ses branches, se remarque une amusante forme d’œil laissant imaginer que cet arbre observe les passants.

  • A Courbevoie et en France
    • A Courbevoie, plusieurs micocouliers de Provence sont visibles autant sur la rue de l’Alma que rue de Colombes. Ils font partie de l’aménagement global de la place Hérold et du parvis de l’Abbé Pierre récompensé par l’obtention d’une Victoire du paysage 2018 de bronze.
    • Toujours à Courbevoie, dans le haut du glacis est du parc de Bécon, un micocoulier de Provence (hauteur : 10 mètres et envergure : 9 mètres) est classé « remarquable », facilement identifiable grâce à une plaque en lave émaillée d’identification apposée à son pied.
    • Depuis plusieurs années, les platanes de l’avenue Charles de Gaulle à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ont été remplacés par des micocouliers de Provence.
    • A Nîmes (Gard), le square de la Bouquerie est caractérisé par plusieurs micocouliers de Provence.
    • Un superbe micocoulier de Provence marque l’entrée du jardin des plantes de Montpellier (Hérault). En 2010, il mesurait déjà 25 mètres de haut et 4,6 mètres de circonférence.
    • A Alençon (Orne), la place du Commandant Daniel Desmeulles est plantée depuis l’hiver 1997-1998 de micocouliers de Provence.