Introduction

Les expositions universelles au XIXᵉ siècle

Les Expositions universelles sont des manifestations publiques internationales, destinées à présenter les dernières innovations techniques et industrielles mais également à mettre en valeur le savoir-faire, les spécialités et les spécificités de chaque pays exposant. 
 
La première Exposition est inaugurée, à Londres, en 1851. Impressionnée par l’exemple anglais, la France propose à son tour une exposition internationale qui ouvre ses portes, à Paris, en 1855. Quatre autres expositions succèdent, toutes marquées par un enjeu politique et diplomatique : 1867 célèbre les victoires militaires du Second Empire ; 1878 marque la naissance de la IIIᵉ République après les conflits de 1870-1871 ; 1889 commémore le centenaire de la Révolution Française. L’Exposition universelle de 1900 inscrit, quant à elle, la France dans les perspectives d’une nouvelle modernité. D’autres expositions internationales et manifestations thématiques se déroulent en France et dans le monde tout au long de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. 
 
Programmées sur des échéances très courtes, les Expositions universelles mobilisent les services de l’État, ceux de la ville de Paris et des pays exposants. Une commission supérieure des Expositions internationales est créée pour faciliter l’organisation, la gestion financière et la logistique de l’événement. Les critères d’accessibilité, de transports, de visibilité font rejeter les propositions d’installation de l’Exposition sur des communes limitrophes de Paris comme Boulogne, Vincennes, Saint-Cloud, Levallois ou Courbevoie… Bien que demeurées parisiennes, les Expositions s’accompagnent d’une politique d’aménagement urbain : restaurations de bâtiments anciens, constructions de gares, d’hôtels, de ponts, de parcs publics ainsi que de nouvelles avenues dans le prolongement des travaux du baron Haussmann.  
 
D’une durée de six mois en moyenne, de mai à novembre, les Expositions donnent lieu à d’imposantes cérémonies diplomatiques et protocolaires. La création d’un jury permet la distribution de récompenses, de prix et de médailles pour les fabricants et les artistes exposants. Chaque nation dispose d’un ou de plusieurs espaces, dans les galeries principales ou dans des pavillons individuels. En 1878, on inaugure la Rue des Nations, juxtaposition d’archétypes architecturaux représentants les grandes nations exposantes. L’accès à l’Exposition est soumis à l’achat d’un ticket dont le prix sera de 1 franc, avec l’objectif d’être accessible au plus grand nombre, notamment aux artisans et aux ouvriers.
« Avant 1855, à chaque exposition des produits de l’industrie française, on construisait à Paris un bâtiment provisoire destiné à abriter les produits exposés. Chaque fois on s’étonnait de voir dépenser des sommes considérables dans ces constructions éphémères, et bon nombre de projets avaient déjà été proposés pour la construction d’un bâtiment définitif. Mais la dépense,
qui n’effrayait pas les auteurs des projets, rebutait constamment le gouvernement, et aucune Compagnie n’avait songé à exploiter les expositions françaises, qui avaient toujours été gratuitement ouvertes au public. Les idées se modifièrent à cet égard lorsque la pensée d’une Exposition universelle, qui était née en France, dut se réaliser en Angleterre : la construction du Cristal - Palace de Hyde Park fut confiée à une Compagnie, qui fut autorisée à se couvrir de ses dépenses par la perception d’un droit d’entrée prélevé sur tous les visiteurs. »

RAPPORT DE LA COMMISSION DE 1867
 

Montages et remontages

Les cinq expositions parisiennes se déroulent au cœur de Paris, dans la vaste plaine du Trocadéro (colline de Chaillot), des Champs-Élysées et du Champ-de-Mars. Les constructions conçues pour être temporaires sont en bois, brique, plâtre, torchis, fer et fonte surmontées de décors en briques, stucs, staffs et céramiques. À partir de 1867 puis de façon récurrente, chaque pays construit un modèle d’architecture traditionnelle et parfois de véritables palais. À chaque fermeture, les édifices sont détruits afin de restituer les terrains à l’État et aux services des armées. Le caractère éphémère des architectures est un critère intrinsèque aux Expositions universelles. La commission d’organisation des Expositions anticipe ainsi la couverture des dépenses par des recettes estimées sur la revente des matériaux et la démolition des édifices. Le démontage complet des constructions peut néanmoins durer plusieurs semaines, voire des mois, laissant apparaître un triste chantier de désolation. 
 
De nombreuses voix critiquent l’aspect temporaire des constructions au regard du coût financier que représentent de telles manifestations. Dès 1867, l’opinion publique et la presse affirment la possibilité de conserver les palais mais également des pavillons pour un usage public (divers projets de musées). Un système d’enchères par adjudication se met en place, encouragé par l’État et la Ville de Paris. Plusieurs exemples de pavillons de sections étrangères confirment le rachat par des entrepreneurs privés français puis la revente à des particuliers comme à Courbevoie, La Garenne-Colombes, Meudon, Nogent-Sur-Marne, Maisons-Laffitte…
 

SAINT-CLOUD
Parc de Saint-Cloud (92210)
Groupe sculpté, ancien fronton du Palais de l’Industrie, par Elias Robert, La France couronnant de lauriers les Arts et l’Industrie.
 

Exposition universelle de 1867
 
BOULOGNE-BILLANCOURT
Église Notre-Dame-des-Menus, rue de l’Eglise (92100) - Maître-autel de style gothique.
 
ISSY-LES-MOULINEAUX 
Parc de l’île-Saint-Germain, 
170, quai de Stalingrad (92130)
La halle, chef d’œuvre des compagnons charpentiers, accueillait en 1867 l’annexe 
de la section agricole ; elle abrite aujourd’hui le poney-club et la maison de la nature.
 
SÈVRES
Cité de la céramique 
2, place de la Manufacture (92310) 
Le Vase de Neptune mesurant 3,15 m de haut, conçu par Joseph Nicolle présenté 
en 1867 est aujourd’hui visible dans le salon d’honneur de la Cité de la céramique.
 
SAINT-CLOUD 
Rue des écoles (92210) - Isba russe.
Exposition universelle de 1878
 
ASNIÈRES 
Impasse des Carbonnets (92600) 
Gare du Champ-de-Mars de l’architecte
Juste Lisch.
 
COURBEVOIE
Parc de Bécon (92400)
Pavillon de Suède-Norvège de la Rue
des Nations (actuel musée Roybet Fould)
et Palais Indien, ancienne vitrine
de la galerie Iéna, partiellement remonté (actuel Pavillon des Indes).
 
MEUDON 
Hangar Y, carrefour des Trois Bornes,
avenue de Trivaux (92190) 
Le Hangar Y, l’un des premiers bâtiments
à dirigeables du monde, a été construit
avec les charpentes métalliques de la Galerie des Machines.
Exposition universelle de 1889
 
LE PLESSIS-ROBINSON
La Guinguette du Grand Arbre,
22, rue de Malabry (92350)
Cette guinguette, devenue ensuite les Salons de l’Ermitage, est désormais à l’abandon.
 
VILLE-D’AVRAY
Église protestante unie,
41, avenue de Balzac (92410) 
Le Pavillon des missions évangéliques norvégiennes, en bois, est devenu le temple protestant de Ville-d’Avray.
Exposition universelle de 1900
 
CLICHY-LA-GARENNE 
Église Saint-Vincent-de-Paul,
96, boulevard Jean-Jaurès (92110)
L’orgue de la firme Abbey, exposé dans
le Palais des Lettres, Sciences et Arts sur le Champ-de-Mars, est classé Monument historique.
 
SAINT-CLOUD 
Église Saint-Clodoald
Place Charles de Gaulle (92210)
Chaire à prêcher d’Ernest Guilbert.


« Une fois les produits enlevés, la Commission impériale dut s’occuper de faire disparaître les traces de l’Exposition et de rendre le Champ de Mars et la Berge à leur destination primitive. Son premier soin fut de vendre tous les matériaux et arbustes lui appartenant. Elle recourut au ministère d’un commissaire-priseur pour une partie de ces ventes et préféra le mode des soumissions de gré à gré pour les objets dont une vente publique ne permettait pas de tirer un assez bon parti. (…) Convaincue de la nécessité de livrer l’édifice aux démolisseurs, la Commission avait songé un moment à le dépecer par lots ou même à en opérer la démolition en régie ou à l’entreprise pour se charger ensuite de la vente des matériaux au détail. (…) La Commission prit donc le parti prudent de ne faire de tout le Palais qu’un seul lot et d’en céder les matériaux à un entrepreneur qui lui payerait une soulte convenue par avance et se chargerait de tous les frais de la démolition. »

RAPPORT DE LA COMMISSION DE 1878

 
« Dès l’origine, il avait été expressément convenu que le palais du Champ de Mars serait démoli après l’Exposition ; aussi lui avait-on bien nettement donné le caractère d’une construction provisoire. Mais dans les derniers mois de l’Exposition, alors qu’on avait pu constater les réelles qualités de ce monument, un sentiment de révolte s’éveilla dans le public contre l’idée de le détruire. Comme en 1867, l’opinion se résignait difficilement à admettre
qu’il pût être d’une sage administration de démolir, après quelques mois d’existence, un édifice qui avait coûté tant de dépenses, de soins et d’efforts de toute nature. »


 
A. BARRAULT, LE PALAIS DE L’INDUSTRIE ET SES ANNEXES, PARIS, 1857

Paris-Courbevoie 1900

Le département des Hauts-de-Seine (anciennement département de la Seine) a bénéficié tout au long de ce siècle d’une proximité avec les quartiers ouest de la capitale situés dans le prolongement d’un axe majeur transversal depuis la Concorde jusqu’à la Défense. La création en 1847, de quatre lignes de chemins de fer vers l’ouest parisien favorise la démographie et l’installation d’usines. Les transports sont également renforcés par de nouvelles dessertes fluviales et la création de plusieurs lignes de tramways et d’omnibus. C’est tout naturellement que la ville de Courbevoie sera impactée par la présence de ces Expositions. Par ailleurs, lors de la préparation des Expositions de 1867 puis de 1878, on envisage leur externalisation afin d’agrandir les surfaces de présentation. Plusieurs communes proposent leur candidature dont la ville de Courbevoie. Ecartée à plusieurs reprises, la ville réitère sa demande et de nouveaux projets naissent pour l’Exposition de 1889.
 
Ainsi, dès 1884, la municipalité fait part à la commission de son vœu d’accueillir l’Exposition du centenaire sur le plateau de Courbevoie. Les avantages avancés par le Conseil municipal sont multiples : localisation à proximité de Paris, liaisons Paris-Versailles, ponts, accès par la Seine pour les transports de marchandises et des visiteurs, esthétisme du site par l’avenue des Champs-Élysées. La présence sur le territoire de Levallois des ateliers de Gustave Eiffel, installés depuis 1866 au 48 rue Fouquet, aurait été de surcroit un atout supplémentaire. Le projet de l’ingénieur M. Devic imagine ainsi sur le plateau une exposition somptueuse et «gigantesque» qui donne naissance au projet Paris-Courbevoie 1900.


« Tour Eiffel : M. le Maire rend compte au Conseil des démarches qu’il a cru devoir faire avec ses collègues de Puteaux et de Neuilly pour tâcher d’obtenir que la tour de M. Eiffel soit édifiée à Courbevoie, au Rond-Point de la Défense de Paris, seul emplacement vraiment en rapport avec les proportions de cet immense monument. Il déclare que malheureusement ces démarches n’ont pu réussir devant l’avis de la Commission de l’Exposition, et l’opposition du constructeur qui dans un but d’intérêt financier veut l’édification de son œuvre à Paris dans l’enceinte de l’Exposition. Rien n’étant plus à l’ordre du jour la séance est levée à onze heures ». 


 
ARCHIVES MUNICIPALES, DÉLIBÉRATION N°6 DU 24 SEPTEMBRE 1886, P.323-324
En 1892, la Commission préparatoire des Expositions confie alors à Alfred Picard le soin d’étudier les différents emplacements à envisager pour 1900. Le projet soutenu par la ville de Courbevoie propose de vastes territoires situés sur un plateau de 300 hectares non construits qui offre un cadre grandiose bien qu’excentré de la capitale. L’ingénieur Charles Devic étudie et rédige un projet d’installation d’un grand parc des fêtes sur le plateau de Courbevoie sous une forme inspirée par l’Exposition londonienne de 1851. Les études successives le conduisent à repenser ses plans et à imaginer la forme d’une Exposition universelle. Charles Devic est alors entendu pour la première fois par la commission nationale consultative de l’Exposition, présidée par le député Antonin Proust. Plusieurs membres de la commission reconnaissent les avantages multiples de l’emplacement à Courbevoie, parmi lesquels Jean-Charles Alphand, directeur des travaux de la ville de Paris : Le plateau de Courbevoie sera nécessairement l’arène des expositions futures auxquelles la France voudra convier les Nations. Malgré ces appuis d’importance, le projet de Charles Devic est ajourné au profit du Champ-de-Mars, choix ratifié par la Chambre des députés à une infime majorité. 
 

Le pavillon Suède-Norvège

Ce pavillon demeure un exemple rare de remontage complet d’un édifice issu de l’Exposition universelle de 1878. Reconstruit à l’identique, il conserve sa structure d’origine et son organisation intérieure. Son architecture préfabriquée scandinave est l’œuvre de l’architecte norvégien Henrik Thrap-Meyer (1833-1910).
 
Les Royaumes unis de Suède et de Norvège forment, entre 1814 et 1905, une union personnelle qui repose sur la base d’un contrat établi entre les deux états. Cette alliance forcée résulte d’un processus de négociations né après la séparation du Danemark et de la Norvège en 1814. Présents dès 1851, à l’Exposition londonienne, les deux états exposent séparément sous le commissariat d’un représentant de chaque pays. Ce choix identitaire prévaut également dans les produits : pour la Suède, la typographie, l’industrie du papier, les instruments de météorologie, l’horlogerie, la céramique, la verrerie, l’orfèvrerie, le textile… et pour la Norvège, la cartographie, le mobilier, la poterie, des spécimens métallurgiques, des modèles de bateaux, la pelleterie, la pêche et des machines à travailler le bois…
 
Installé dans la Rue des Nations, au cœur de l’Exposition de 1878, le bâtiment offre un panel exhaustif des produits des deux états réunis dans un même bâtiment, ce qui revêt un caractère exceptionnel. De la même manière, les choix opérés par l’architecte manifestent une volonté d’unification qui relève plus de la diplomatie que d’une réalité politique. L’architecte organise la façade en deux corps de bâtiment distincts, tant par leur hauteur que leur agencement, réunis par une galerie centrale, symbole de l’alliance de la Suède (gauche) et de la Norvège (droite). Contrairement à d’autres pavillons étrangers construits par des architectes ou des ingénieurs français, celui-ci est conçu en Norvège, fabriqué sur place et transporté en bateau puis en train depuis Christiania (capitale de la Norvège de 1814 à 1924, actuelle Oslo) jusqu’à Paris. 
 
 
La maison d’un prince et d’une artiste
Si on a longtemps pensé que le pavillon Suède-Norvège avait été remonté, à Courbevoie, pour être offert à l’artiste-peintre Consuelo Fould au moment de ses débuts artistiques (1885), il semble qu’en réalité le prince roumain Georges Stirbey l’avait initialement acquis pour sa propre jouissance.
 
En effet, la presse fournit de précieuses informations à ce sujet. Le pavillon fut acquis dès la fermeture de l’Exposition pour être remonté entre février et août 1879 à son emplacement actuel. L’édifice qui est une simple façade exposée dans la Rue des Nations vient s’accrocher à un ancien pavillon en pierre dont il forme le prolongement arrière. Orienté vers la Seine, face à la plaine des Sablons, de l’île-de-la-Jatte, le pavillon est tourné vers Paris. Dès 1869, le prince roumain Georges Stirbey, en exil pour raisons politiques, fait l’acquisition avec Valérie Simonin, épouse de Gustave Fould et mère de deux filles, de terrains à vendre dans le quartier de Bécon, à Courbevoie. En instance de divorce, Mme Fould établit les actes aux noms de ses filles, Consuelo et Achille Valérie Fould (dite Mlle Achille-Fould) qui seront donc propriétaires. Elles grandissent à Paris ; Courbevoie n’est alors qu’une propriété de villégiature au sein de laquelle de nombreux artistes seront reçus, notamment Jean-Baptiste Carpeaux.

Les circonstances de transmission du pavillon Suède-Norvège à Consuelo Fould demeurent inconnues. En 1895, date du mariage de sa mère avec le prince Stirbey, on fait agrandir la façade, côté boulevard Saint-Denis, par l’adjonction d’un atelier d’artiste par l’architecte de la famille, Gabriel Pasquier. Le pavillon devenu la propriété de Consuelo Fould (en 1909 ?) est légué à la ville au terme d’un testament (1927) qui institue le lieu comme un musée consacré à l’œuvre du peintre et ami Ferdinand Roybet (1840-1920). Hébergé dans l’ancien Pavillon de la Suède et de la Norvège, le musée est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 27 mai 1987. 
« La façade […] se compose de deux pavillons : l’un étroit, à deux étages, dont le rez-de-chaussée est percé de deux baies en plein cintre, réunies par une colonne à chapiteau scaphoïde, le premier étage de trois, le deuxième étage de cinq baies semblables, surmontées d’un pignon conique ; c’est le pavillon de la Suède ; l’autre, plus large, a un seul étage, percé, comme le rez-de-chaussée, de quatre baies isolées en plein cintre et ayant l’aspect d’un chalet ; c’est celui de la Norwège. Ces deux pavillons sont réunis par un corps de bâtiment plus bas, de même style que le pavillon suédois, avec un premier étage unique percé de deux fenêtres ; à droite de cette construction, se trouve l’entrée des galeries intérieures, abritée par un porche que soutiennent les mêmes colonnes à chapiteau byzantin. Cette construction élégante, caractéristique, une des mieux conçues de la rue des Nations, est en sapin rouge pour les encadrements et blanc pour les pleins ; elle ne frappe pas d’abord, ne tire pas l’œil, comme on dit ; il faut s’en approcher et daigner l’étudier un peu, mais ce n’est pas du temps perdu ».
 

Le palais indien

La Grande-Bretagne tient une place prépondérante au sein des Expositions universelles comme acteur principal, occupant de surcroît la plus grande superficie accordée à une section étrangère. En 1878, elle présente un ensemble conséquent de stands et de pavillons aux architectures traditionnelles. Pour la section indienne, le prince de Galles, futur roi d’Angleterre Edouard VII, commande une somptueuse vitrine à l’architecte Sir Caspar Purdon Clarke. Responsable des collections indiennes du South Kensington Museum à Londres, ce dernier fait office de coordinateur de la section qui présente 12 000 objets issus des collections royales et de manufactures indiennes ou anglaises. Dans le pavillon sont exposées des pièces de très belles factures dont certaines produites par les deux principales écoles d’art indiennes à Lahore et à Bombay.
 
Après l’exposition, dès décembre 1878, chaque nation doit démonter son installation et restituer les espaces. Le palais indien est ainsi divisé en plusieurs lots pour être vendus. L’entrepreneur Charles Prévet et M. Des Fossés, banquier et administrateur du Figaro, font l’acquisition des deux bâtiments principaux qu’ils remontent sur la plage de Paramé (Saint-Malo) et louent en villégiature d’été. Endommagées par une tempête en 1905, les constructions sont détruites en 1924. Les terrains accueillent ensuite un golf puis deux maisons jumelles, depuis les années 1960.

En 1879, lors des ventes de liquidations, la famille Fould acquiert une autre section du palais des Indes dont la presse nous apprend qu’elle fut achetée par Valérie Simonin, épouse divorcée de Gustave Fould. Contrairement aux hypothèses envisagées, le petit palais fut remonté, dès 1879, d’abord à Asnières où la famille Fould eut plusieurs adresses avant d’être reconstruit à nouveau, après 1900, à Courbevoie, à son emplacement actuel. Il est agrandi par la construction d’un atelier d’artiste pour la peintre Mlle Georges Achille-Fould Stirbey, seconde fille de Valérie Simonin, qui en devient propriétaire jusqu’en 1951, date de son décès à Uccle, en Belgique.
« Construit par ordre de S.A.R le prince de Galles et contenant les merveilles que le prince a rapportées de son voyage dans les Indes : cachemires, étoffes précieuses, costumes nationaux, armes de luxe, etc… […] ces trésors sont exposés autour de ce petit palais et occupent tout ce côté du vestibule. Cette construction, toute de bois ouvragé, découpé à jour, mesure 50 mètres de longueur sur 40 de largeur et 12 de hauteur. Elle est conçue dans le style indien le plus pur. Huit dômes la surmontent. On a calculé qu’elle avait exigé l’emploi de plus de trois mille pièces de bois. Au milieu des richesses qui entourent le palais indien, on remarque une belle statue équestre de S.A.R. le prince de Galles, offerte par Sir Albert Sassoon, de Bombay, à l’occasion du voyage de ce prince dans l’Inde, en 1875-76. Le socle de cette statue porte deux bas-reliefs représentant des épisodes du voyage. Sur une plaque en cuivre on lit cette indication : « Bronzé par le procédé de métallisation de Danielli, boulevard Saint-Germain, 152 ».
 
EXPOSITION UNIVERSELLE 1878, GUIDE-ITINÉRAIRE DU VISITEUR CONTENANT UN RÉSUMÉ DESCRIPTIF ET TECHNIQUE DE CHAQUE CLASSE D’EXPOSANTS, PARIS, E. DENTU, 1878, P.46

 
« Le tout est placé sous des vitrines, étalé sur des tables, ou renfermé dans le pavillon indien et ce pavillon n’est pas une des moindres curiosités de la section. Il est tout en bois noir et se compose dans son gros œuvre de deux ailes reliées par une terrasse, et que surmontent deux groupes de huit dômes dont quatre grands et quatre petits. D’élégantes et sveltes colonnettes, réunies par des arceaux de forme ogivale, règnent le long de la terrasse : ils en supportent la balustrade ainsi que les porches des massifs latéraux. On retrouve là, de même que dans le modèle en ivoire de la façade du palais de Rumnuggur qui regarde le Gange, les motifs les plus gracieux de l’architecture civile de l’Inde, tandis que le modèle de la grande pagode de Tanjore, avec sa haute tour pyramidale, reproduit le type de son architecture sacrée. Mais ce qu’au témoignage unanime des voyageurs aucun modèle ne peut rendre, aucune plume décrire, aucune gravure représenter, ce sont les jeux de la chaude lumière du ciel indien sur les murailles sculptées des temples et des palais, sur leurs marbres de toutes couleurs, sur leurs dômes étincelants de blancheur, sur leurs pinacles dorés, leurs minarets rayés, leurs arcades et leurs piliers. »

LAMARRE, CLOVIS, FROUT DE FONTPERTUIS, ADALBERT L’INDE BRITANNIQUE ET L’EXPOSITION DE 1878
PARIS, LIBRAIRIE CHARLES DELAGRAVE, 1878, P.156-159

Le pavillon Haïti-Hawaï

En 1889, l’Exposition réunit un ensemble inédit de pavillons étrangers, soit deux fois plus qu’en 1878. C’est un succès surprenant lorsque l’on se replace en 1886, à la naissance du projet. Fêter le centenaire de la Révolution française n’est pas du goût des monarchies qui se méfient alors de la France et de sa République. Parmi les vingt-huit pavillons construits par les délégations officielles, celui de la République d’Haïti trouve une parfaite légitimité. Soutenu par la France, Haïti partage la même langue, une histoire commune, des relations commerciales fortes et les symboles de son drapeau (couleurs, bonnet phrygien). 
 
La République d’Haïti obtient grâce à son consul M. Simmonds une place de choix dans l’Exposition, le long de l’avenue de Suffren, derrière l’imposant palais Indien. La construction du pavillon est confiée à l’architecte français Jules Bon qui l’a achevé quand on lui ordonne son abandon en raison de la destitution du président Salomon. Il est alors cédé au Royaume d’Hawaï qui le maquille et y installe ses produits. Néanmoins, le consul général d’Haïti à Paris réussit à installer à ses frais, une exposition officieuse au Champ-de-Mars à partir des productions importées (café, bois, cacao, coton, rhum...).
 
De petite taille (10 m de long sur 10 m de large), le pavillon fait figure d’habitation moderne pour un pays tropical avec sa galerie-véranda et ses ornements très français : frontons, rives, tuiles et panneaux en céramique émaillée. Derrière cette exubérante façade se cache une structure d’une grande inventivité propice à l’exposition. Composé d’une pièce rectangulaire unique de 50 m², il ne comporte qu’une porte en façade, une grande fenêtre au fond et un premier étage avec lanterneau qui fait office de puits de lumière. L’absence de plancher à l’étage donne à la pièce une belle ampleur (6 mètres de hauteur) et une lumière qui doit susciter l’étonnement et l’admiration du visiteur.
 
En 1890, le pavillon est démonté et racheté par Auguste Rémy Fauconnier, laitier puis marchand de bois, qui le remonte à La Garenne-Colombes pour en faire sa maison. La structure du bâtiment a été respectée et l’identité haïtienne rétablie. C’est aujourd’hui encore une habitation privée. 
 

La gare de Juste Lisch

L’ancienne gare du Champ-de-Mars, communément appelée la « gare Lisch » doit son nom à l’architecte Juste Lisch (1828-1910) qui réalise sa construction pour l’Exposition universelle de 1878. Son architecture apparaît déjà dans la presse et les guides de visite comme une des plus remarquée : 

La Gare du Champ de Mars est un remarquable spécimen de construction métallique qui fait le plus grand honneur à l’éminent architecte qui en a dressé
les plans et à l’habile constructeur M. E. Baudet ; c’est une heureuse réunion de fer artistiquement ouvragé, de briques et de faïences multicolores du plus agréable effet. Elle dessert tout Paris, par le chemin de fer de Ceinture, et se relie à toutes les lignes y aboutissant, ce qui a permis de faire arriver à l’Exposition, à leur place même, sans transbordement, les produits des pays les plus éloignés.

Maintenue in situ pour l’Exposition universelle centenaire de 1889, la gare demeure sur le Champ-de-Mars à proximité de la tour de 300 m de M. Gustave Eiffel. Tous départs et arrivées confondus, ce sont alors plus de trois millions huit cent mille voyageurs qui fréquentent le site durant l’année.
 
À l’aube du XXᵉ siècle, la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest mène plusieurs projets qui conduisent au démontage de la gare Lisch. Parmi les propositions, on imagine la construction d’une gigantesque gare le long de l’avenue de Suffren. D’une superficie de 1 000 m² au sol, la gare de 1878 est déménagée au début de l’été 1897 pour être remontée impasse des Carbonnets à Asnières-sur-Seine où elle demeure toujours. Située à la limite de plusieurs communes, elle remplace alors les ateliers de la Compagnie de chemins de fer détruits par un cyclone le 18 juin 1897, avant d’accueillir à nouveau des voyageurs entre 1924 et 1936, date de la mise en service de l’actuelle gare de Bois-Colombes.
 
Après divers usages (logements, locaux du SERNAM, dépôt), la S.N.C.F. devenue propriétaire, demande et obtient un permis de démolition, fin avril 1983. La mobilisation locale sauve la gare qui trouvera de nouvelles fonctions dans l’espace du Grand-Paris. 

Le décor architectural

Les architectes du XIXᵉ siècle apprécient les styles anciens ; ils les imitent à l’envi, antique, néo-gothique, néo-Renaissance et classique, en pierre blanche sculptée ou en matériaux l’imitant. La seconde moitié du siècle voit émerger une vision plus colorée de l’architecture soutenue notamment par les architectes J. I. Hittorff et E. Viollet-le-Duc. Amateur de céramique, le peintre et dessinateur Adalbert de Beaumont (1809-1869) précise dès 1867 :  

La décoration en faïence, comme elle a été comprise en Perse,
en Asie Mineure et dans l’Inde,
jetterait sur l’ensemble gris et blafard de nos villes
la couleur et la gaité qui leur manquent.
 

Lave émaillée, céramique et mosaïque, toutes plus durables que la peinture, prennent part à ce renouveau. Les céramistes sont les plus prolifiques, proposant des carreaux de faïence richement décorés de motifs inspirés de l’Orient ou de sujets puisés dans les recueils d’ornements. Les terres cuites en relief, naturellement colorées ou émaillées de couleurs brillantes impressionnent les visiteurs de l’Exposition universelle de 1889. Le grès d’architecture nouvellement mis au point en France y est présenté ; sa résistance et son imperméabilité le rendent inaltérable. La céramique architecturale devient pour un quart de siècle l’ornement décoratif privilégié pour ses couleurs égayant les façades.
 
L’industrialisation du XIXᵉ siècle accompagne le succès croissant de ces décors. La plupart des céramistes s’oriente vers des productions en série proposées sur catalogues, tout en continuant la création d’œuvres plus originales et prestigieuses. Les céramiques ornant les façades et les toitures émanent parfois de manufactures au savoir familial, telle celle de Jules Loebnitz, mais plus souvent de grandes usines dirigées par des ingénieurs, dont Emile Muller ou Alexandre Bigot au tournant du siècle. Art nouveau et céramique triomphent alors ensemble, avant que la Première Guerre mondiale ne marque le déclin de la couleur sur les murs.
 

Les architectes

Jules BON (1822 - 1888)

Élève à l’École des Beaux-arts de Paris en 1842, il devient membre de la Société centrale des architectes français, en 1860. On lui connaît des villas et des maisons réalisées sur commande. Il est présent dans les 5ᵉ, 11ᵉ et 19ᵉ arrondissements de Paris mais également dans le quartier de la gare Saint-Lazare (9ᵉ). Décrit par la presse comme “un fin lettré”, il fut l’architecte de la galerie Georges Petit, construite au 8 rue de Sèze (8ᵉ arr), en 1882 : “un véritable palais, laissant bien loin derrière lui, comme luxe et comme installation, le palais de l’Industrie. Là, se trouve un vaste Hall, aménagé d’une façon merveilleuse, où la lumière du jour, aussi bien que l’éclat de mille bougies, savamment tamisées et dans lequel le public pourra circuler à l’aise, se reposer, sans craindre la chaleur et assuré de trouver des collections formées des meilleures toiles des meilleurs maîtres.” (La Liberté, 13 février 1882) Aujourd’hui détruite, la galerie devait accueillir de nombreux artistes, de Meissonier à Claude Monet. Médaille d’argent à l’Exposition d’Amsterdam en 1883, puis membre de la Commission de la section française de l’Exposition de Bruxelles en 1888, il est choisi la même année pour dessiner les plans du Pavillon d’Haïti pour l’Exposition de Paris, en 1889 ; il décède avant d’assister à la construction de l’édifice.
 

Sir Caspar Purdon CLARKE (1846 - 1911)

Auteur du palais indien érigé dans la galerie d’honneur du Champ-de-Mars, Sir Caspar Purdon Clarke était architecte et conseiller auprès du prince de Galles pour la section des Indes anglaises. 
Né à Dublin, il fait ses études en Angleterre et en France. Dès l’âge de vingt ans, il entre au South Kensington Museum (futur V&A Museum) où il supervise la reproduction de mosaïques. Il accepte conjointement plusieurs missions en tant qu’architecte qui le conduisent à voyager en Europe et au Moyen-Orient. Pour le compte du South Kensington Museum, il fait l’acquisition de collections indiennes provenant de l’Indian Museum (fondé en 1798) à Londres dont les fonds sont dispersés entre plusieurs institutions. En poste en Inde, entre 1880 et 1882, Sir Caspar Purdon Clarke complète les fonds du musée, envoyant jusqu’à 300 caisses de marchandises contenant plus de 3 000 objets : pièces d’architectures, sculptures, manuscrits, bijoux, textiles… Nommé conservateur en 1892 puis directeur en 1896, il fonde le Victoria and Albert Museum avant de prendre la direction du Metropolitan Museum de New York.
 

Charles GARNIER (1825 - 1898)

Grand prix de Rome en 1848, Charles Garnier est un architecte majeur du Second Empire. Sensible à l’art antique, italien et oriental, il propose un style éclectique qui le différencie de ses contemporains. 
Après un voyage de cinq ans en Italie puis en Grèce, il travaille un temps avec Viollet-le-Duc. En 1860, il gagne le concours organisé à l'initiative de Napoléon III pour construire un Opéra à Paris, inauguré en 1875. Au cours des années 1880, il multiplie les projets pour des particuliers à Paris, en province et à l’étranger (Italie, Allemagne, Monaco, Turquie).
En 1889, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, Charles Garnier édifie avec l’aide de l’historien Auguste Ammann une histoire de l’habitation humaine sur le Champ-de-Mars. Le projet prend la forme d’une quarantaine de pavillons donnant à voir aux visiteurs la diversité de l’habitat à travers les époques et les pays, de la Préhistoire à la Renaissance et du Mexique au Japon. De cet ensemble, il ne subsiste aujourd’hui que la seule « maison scandinave du XIVᵉ siècle ».
Cette maison est un chalet pourvu en façade d’une galerie d’arcades en plein cintre et d’une toiture surmontée de têtes de dragons (aujourd’hui disparues). Elle a été largement conçue selon des plans donnés à Garnier par l’architecte suédois Gustaf Ferdinand Boberg (1860-1946). À la fin de l’exposition, la maison scandinave a échappé à la destruction car elle a pu être achetée par le fabricant de jouets Fernand Martin qui remonte le chalet à Champigny-sur-Marne. Il a été inscrit aux Monuments historiques en 1995.
 

Jean-Juste-Gustave LISCH (1828 - 1910)

Fils du directeur d’une importante filature à Alençon, Juste Lisch dut maîtriser très jeune les bases du dessin technique. Il entre à l’École des Beaux-arts de Paris, en 1847, où il aura pour professeur les architectes Léon Vaudoyer et Henri Labrouste avec lesquels il s’initie à la restauration de monuments anciens. Plusieurs fois médaillé à la fin des années 1850, il est nommé architecte diocésain à Luçon en Vendée, dès 1857, puis architecte des Monuments historiques sur les anciens départements du Loiret, de la Seine et de la Seine-et-Oise. Entre 1878 et 1901, il prend les fonctions d’Inspecteur des monuments historiques, succédant à Eugène Viollet-le-Duc. 
Avant l’Exposition universelle de 1878, il devient architecte de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest. On lui doit la Gare du Champ-de-Mars (dite aussi « Gare Lisch », à Asnières-sur-Seine), la gare du Havre (détruite en 1944), la gare des Invalides mais aussi la gare Saint-Lazare et l’hôtel Terminus. Ses travaux seront plusieurs fois récompensés ; Juste Lisch est ainsi nommé chevalier de la Légion d’honneur, le 18 août 1868, puis promu au grade d’officier de la Légion d’honneur, le 8 avril 1889.
 

Hugo RAHM (1857 - 1926)

Architecte et artiste Suédois, Hugo Rahm se forme au Royal Institute of Technology de Stockholm, la plus grande école d’ingénieurs de Scandinavie. Fondé en 1827, l’établissement porte son attention sur la diversité des enseignements scientifiques et techniques par une double approche théorique et pratique en correspondance avec l’industrialisation en forte progression de la Suède. 
Hugo Rahm travaille pour l’architecte Magnus Isaeus avant de créer sa propre entreprise de design industriel. Ses activités de sculpteur, dessinateur et architecte lui permettent de proposer des prototypes de constructions. 
En 1889, non présent officiellement à l’Exposition universelle, le gouvernement suédois suggère aux exposants désireux de se rendre à Paris de proposer des stands individuels. Les architectes et constructeurs -suédois et norvégiens- proposent des prototypes (façades, pavillons, maquettes) de leur savoir-faire à destination d’une clientèle à la recherche constructions nouvelles. 
Les entreprises Ligna financent ainsi la construction du Pavillon suédois situé sous la Tour Eiffel, sur le Champ-de-Mars. Conçu par l’architecte Hugo Rahm, le pavillon reproduit dans le catalogue Ligna se présente comme une habitation fonctionnelle et durable. Vendu en 1890, lors du démontage de l’Exposition universelle, le pavillon du Champ-de-Mars est acheté par M. Georges Hartog, directeur des thermes de Bagnoles-de-L’Orne, ville dans laquelle il est encore visible aujourd’hui.
 

Christian THAMS (1867 - 1948)

Né en 1867 à Trondheim (Norvège), Christian Thams fait ses études d’architecture en Suisse avant de s’établir à Paris où il dessine ses premières maisons préfabriquées. Sa famille possède un commerce de bois à Orkanger (Orkdal) dans la région de Trøndelag. Il commerce avec l’Angleterre mais aussi le Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo), pays pour lequel il propose de petits pavillons en bois de style colonial. Plusieurs maisons françaises seraient issues de son catalogue (à Saint-Malo, à Louveciennes ou à Crocq dans la Creuse). Entrepreneur actif, il apparaît comme un des industriels norvégiens les plus présents à l’étranger. Il sera nommé Consul de France à Trondheim. Sa carrière lui vaut des décorations officielles en Norvège, en Suède et en France. Il décède le 22 mai 1948 à Ville-d’Avray.
À l’Exposition universelle de de 1878, Christian Thams expose dans la section norvégienne une série de maquettes en bois. Modèles d’architectures réalisés à partir d’édifices traditionnels existants, les édifices miniatures fournissent des prototypes en réduction de constructions démontables. La délégation norvégienne fait don au gouvernement français de produits issus de son exposition parmi lesquels figure une série de six modèles de construction, aujourd’hui conservée au musée des Arts et métiers à Paris : deux églises et quatre maisons. La présence de l’architecte à l’Exposition vise essentiellement à développer son activité et à promouvoir l’habitat en bois norvégien. Les maquettes notamment d’églises médiévales ont quant à elles vocation à illustrer les techniques et l’histoire de l’architecture norvégienne.
 

Henrik THRAP-MEYER (1833 - 1910)

Architecte norvégien né à Bergen, il étudie à l’École polytechnique de Hanovre et de Zurich, entre 1855 et 1860. S’il démarre sa carrière dans l’enseignement du dessin, à Bergen, il réalise plusieurs constructions d’églises et de maisons dans toute la Norvège. Sa participation à l’Exposition universelle de 1878 ne se limite pas à la construction du pavillon de Courbevoie aussi présente-t-il dans la section Beaux-arts (Groupe 1, classe 4) l’ensemble de ses “plans et dessins des constructions et de l’installation de la section Norwège au Champ de Mars et dans le parc du Trocadéro”. Dans l’esprit de l’Exposition de 1867 où l’on exposait la reproduction de la maison de Gustave Wasa, H. Thrap-Meyer exporte des modèles issus de l’architecture norvégienne dont l’enjeu commercial est également esthétique. L’architecture en bois préfabriquée se destine désormais à une riche clientèle qui modernise les habitations rurales en véritables palais.

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Le journal de l'exposition

Journal de l’Exposition, Courbevoie, édition de la ville de Courbevoie, format A3, illustrations couleurs, 24 pages - 10€.

Rédaction :
Emmanuelle Trief-Touchard avec la collaboration de l’équipe du musée, de M. Pierre Tullin, de Mme Françoise Mary, de M. Philippe Le Port, M. Dominique Lobstein, de M. Tanguy Leroux et de M. Christian Maillard. 
 
Mise en page :
Agence Les Pistoleros 
 

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À propos

Exposition présentée du 13 novembre 2019 au 8 mars 2020 musée Roybet Fould, Courbevoie

Ce mini-site a été réalisé en prolongement de l’exposition Montages et remontages : Architectures éphémères des Expositions universelles au XIXᵉ siècle, conçue et produite par le musée Roybet Fould avec l’aide de toute son équipe et la collaboration des services de la ville de Courbevoie. Elle a bénéficié de l’aide scientifique de Mme Françoise Mary et de MM. Pierre Tullin et Philippe Le Port. Le commissariat général et la rédaction des supports ont été réalisés par Mme Emmanuelle Trief-Touchard, directrice du musée Roybet Fould avec la participation de Meryl Bouffil, Raphaëlle Vernet, Laurence Duhamel et Bérengère Bolzer.

Le musée souhaite vivement remercier les prêteurs, institutions publiques et collectionneurs privés, qui ont accepté de participer au projet : Étampes, musée intercommunal ; Lyon, Institut Lumière ; Paris, musée des arts et métiers (CNAM) ; Paris, Petit Palais, musée de la ville de Paris ; Poissy, musée du Jouet ; Saint-Cloud, musée des Avelines ; Sèvres, musée national de la céramique.
 

Le musée Roybet Fould

Situé sur les bords de la Seine, face à l’Île de la Jatte, le musée Roybet Fould et le Pavillon des Indes sont deux anciennes villas-ateliers construites à partir d’architectures de l’Exposition universelle de Paris en 1878, remontées dans le parc de Bécon par les anciens propriétaires.

Le musée Roybet Fould ouvre ses portes en 1951 grâce au legs de l’artiste peintre Consuelo Fould (1862-1927) qui donne à Courbevoie sa villa-atelier, installée dans un ancien pavillon de la Suède et de la Norvège. La façade conçue par l'architecte norvégien Henrik Thrap-Meyer est aujourd’hui un des rares exemples français d'architecture préfabriquée du XIXᵉ siècle. Selon le vœu de l’artiste, le musée est dédié au peintre Ferdinand Roybet (1840-1920). Au fil du temps, le musée présente des artistes qui vécurent à Courbevoie : Jean-Baptiste Carpeaux, Léon Comerre, Victor Ségoffin, Adolphe Lalire, Auguste Durst… Le musée conserve également une des plus importantes collections de poupées en France, visible uniquement lors d’expositions temporaires.

Activités : Expositions temporaires, animations, ateliers pour les enfants et les familles, conférences, participation aux Journées européennes des métiers d’art, du patrimoine, Nuit des musées… Informations et documentation sur les artistes et la ville de Courbevoie.

Le pavillon des Indes

Le Pavillon des Indes est un édifice unique construit à partir des éléments d’architecture d’une ancienne vitrine monumentale réalisée pour les collections du Prince de Galles, futur roi Édouard VII, lors de l’Exposition universelle de 1878. Démonté et divisé en plusieurs lots, l’édifice fut partiellement remonté à Courbevoie pour devenir la villa-atelier de Mlle Georges Achille-Fould (1865-1951), artiste peintre et sœur cadette de Consuelo Fould. Acquis par la ville en 1951, le pavillon ouvre ses portes en 2013 suite à une importante campagne de restauration. La salle de réception du premier étage propose une découverte des arts décoratifs, dans la seconde moitié du XIXᵉ, marqués par un éclectisme inspiré par l’Orient et l’Extrême-Orient.


Musée Roybet Fould
Parc de Bécon, 178 Boulevard Saint-Denis
Ouverture du mercredi au dimanche, de 10h30 à 18h
Fermeture annuelle la semaine de Noël
Entrée gratuite

Le Pavillon des Indes
Parc de Bécon, 142 Boulevard Saint-Denis
Uniquement sur rendez-vous.
Contacter le musée pour les jours et les horaires.
Entrée payante
 
Accès
Métro : ligne 3, terminus « Pont-de-Levallois/Bécon » puis traverser la Seine (10 mn)
SNCF : Gare Saint-Lazare, arrêt « Bécon-Les-Bruyères » (7 min)
Bus : lignes 175 « Franklin » et 275 « Mermoz » (5 min)

Renseignements, inscriptions et programmes

0171 057 792
Visitez la page Facebook du musée 

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