Crise sanitaire

L’actuelle crise sanitaire mondiale a révélé nos faiblesses et la dépendance de la France vis-à-vis de l’étranger en matière de santé. Alors que nous consacrons 11 % de notre PIB pour la santé, nous pouvions espérer une meilleure organisation de la lutte contre cette épidémie.

Faute d’anticipation et de réaction rapide et afin d’éviter la saturation des hôpitaux et des morts supplémentaires, l’État a imposé un strict confinement national alors que nos régions étaient inégalement touchées. Une situation qui résulte de la politique d’économie menée depuis 10 ans, ayant entraîné la fermeture de près de 100 000 lits d’hôpitaux.

Cette pandémie nous a fait retrouver d’anciens réflexes comme le lavage des mains avec un simple savon de Marseille ! Les écrans en plexiglas dressés aux caisses des magasins et des administrations annoncent le retour des hygiaphones, une invention française créée suite à l’épidémie de grippe de 1945 ! Ils retrouvent maintenant tout leur intérêt pour protéger efficacement les employés recevant du public.

Que penser de l’utilité du masque ? Suite aux nombreuses déclarations contradictoires du gouvernement, les qualifiant d’abord d’inutiles, puis de contre-productifs, ils sont finalement devenus obligatoires, notamment dans les transports en commun. Alors que l’Académie de médecine a recommandé le port du masque pour tout le monde, l’arrêté du maire de Sceaux obligeant ses habitants à en porter dans l’espace public a été suspendu !

Là où le gouvernement a manqué de réactivité, de nombreux maires, comme à Courbevoie, ont su prendre les décisions qui s’imposaient pour protéger leurs habitants : dépistage, distribution de masques gratuits, mise en place d’un couvre-feu, désinfection des rues...

Avec la consommation de masques jetables apparaît une nouvelle pollution : des masques ou des gants jonchant le sol. Des incivilités inadmissibles et potentiellement dangereuses !

En matière de médicaments, cette crise a souligné notre désastreuse dépendance au marché mondial : 80 % de nos principes actifs sont fabriqués essentiellement en Chine et en Inde, suite aux délocalisations progressives cherchant à toujours produire aux plus bas coûts. Cette politique entraîne déjà des ruptures gênantes et s’avère catastrophique en période de pandémie.

À la sortie de cette épreuve, notre pays doit absolument réagir pour retrouver son indépendance et sa souveraineté en matière de santé. Pour cela, nous devons en priorité réindustrialiser notre pays : c’est une question de survie.

Floriane Deniau, conseillère municipale
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