13e édition du Festival Atmosphères

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13e édition du Festival Atmosphères

Publiée le mercredi 30 août 2023
Le Festival Atmosphères arrive avec sa 13e édition. Cette année, Pauline Zarrouk est la marraine et Guillaume Meurice le parrain. Un programme qui fourmille d'intervenants passionnants !

Actualité mise à jour le 26/09/2023 à 12h00

Télécharger le programme complet du Festival Atmosphères 2023

Votre rendez-vous culturel, au croisement du cinéma, de l'art et de la science.

Festival pionnier dédié aux enjeux et solutions du développement durable, le festival atmosphères interroge le monde de demain à travers le cinéma, les arts et les sciences, depuis 12 ans.


Entièrement gratuit.

le festival accueille un large public intergénérationnel avec environ 15000 personnes et 3000 scolaires à chaque édition.


Sa vision ?

Mettre la culture au service de la transition écologique et sociale.


Sa promesse ?

Une programmation pluridisciplinaire accessible à tous, à la fois inspirante, ludique et reposant sur des bases scientifiques solides.


Son ambition ?

Préparer l’avenir des prochaines générations dans le partage des connaissances, des émotions, des expériences et solutions en conservant la part du rêve, moteur de la réalité.
 

Interview de Pauline Zarrouk, la marraine astrophysicienne du festival

« Nous avons tous besoin d’un peu d’optimisme »

Titulaire d’un doctorat en cosmologie (CEA de Paris-Saclay), Pauline Zarrouk est chercheuse au laboratoire de physique nucléaire et de hautes énergies (LPNHE) de Sorbonne université. Investie depuis plusieurs années dans la diffusion du savoir et dans la programmation du festival Atmosphères, elle est la marraine scientifique de l’édition 2023.

En quoi consiste le métier de cosmologiste ?

Pauline Zarrouk : La cosmologie est une branche de l’astrophysique. En tant que cosmologiste, je me considère comme une historienne ou une archéologue de l’univers. Je cherche à comprendre comment il s’est formé, de quoi il est composé et de quelle façon il a évolué au fil du temps. Les observations par télescope permettent de collecter des données, qui sont ensuite confrontées à des modèles et des simulations numériques.  

Pourquoi avez-vous choisi cette spécialité ?

P. Z. : Au lycée, j’hésitais entre filières littéraire et scientifique, puis j’ai découvert les livres de l’astrophysicien Hubert Reeves, dont l’approche est à la fois scientifique, philosophique et poétique. J’avais trouvé ce que je voulais faire ! Mon professeur de physique-chimie m’a encouragée dans ma démarche, et j’ai été confortée dans mon choix d’orientation lors de mes études théoriques et de mes stages de recherche.

Outre Hubert Reeves, quelles sont les personnalités qui vous ont inspirée ?

P. Z. : J’ai été captivée par les travaux d’astrophysiciens tels que André Brahic, Jean-Pierre Bibring ou Nathalie Palanque-Delabrouille. Ce sont des scientifiques de haut niveau qui savent sortir de leur laboratoire pour partager leur fruit de leur expérience.

Quel est le thème de votre thèse, soutenue en 2018 ?

P. Z. : Mon sujet de thèse s’intéresse aux six derniers milliards d’années de l’univers. Nous savons depuis longtemps qu’il est en expansion, mais on a observé, à la fin des années quatre-vingt-dix, que ce phénomène s’accélérait. Mes recherches consistent à en comprendre le mécanisme.

Quelle est la validité de la théorie de la relativité générale à l’échelle cosmologique ?

P. Z. : Nous savons qu’elle fonctionne très bien à l’échelle du système solaire. Nous effectuons des tests, fondés sur la gravité, pour évaluer sa pertinence à distance cosmologique. Selon certains scientifiques, la théorie de la gravité modifiée pourrait expliquer l’accélération de l’expansion de l’univers.

Qu’en est-il de la matière et de l’énergie noires ?

P. Z. : La matière noire, soit 25 % de la masse de l’univers, est composée de particules qui n’interagissent pas avec la lumière. Elle a été mise en évidence via ses effets gravitationnels indirects. De formation très rapide, froide, elle constitue la première étape de la formation des structures galactiques. Quant à l’énergie noire, elle représenterait 70 % du contenu énergétique de l’univers. En s’opposant à la force de gravitation, ce constituant hypothétique pourrait rendre compte de l’accroissement de sa vitesse d’expansion.

À quel stade en sont vos recherches ?  

P. Z. : Le télescope SDSS eBOSS utilisé pendant ma thèse nous a offert une représentation détaillée de la toile cosmique, de ses nœuds et de ses régions, plus ou moins denses. À présent, mon laboratoire est partie prenante du projet DESI, grâce auquel nous entrons dans une nouvelle génération de relevés du ciel, où les mesures des paramètres cosmologiques seront améliorées. À terme, nous espérons en apprendre davantage sur la nature, la distribution et la dynamique des galaxies et affiner ainsi nos hypothèses.

Comment susciter l’intérêt du grand public pour ces questions complexes et les vulgariser efficacement ?

P. Z. : C’est un sujet qui émerveille naturellement, car nous faisons partie de l’univers, mais il n’est pas toujours évident d’organiser des conférences en dehors des « réseaux » habituels. La vulgarisation est l’une de nos missions, en tant que spécialistes. Tout le monde est capable de suivre un raisonnement logique. L’enjeu consiste à raconter l’histoire cosmique à partir de la culture scientifique et des attentes du public, qui peuvent être très variables d’une assistance – voire d’une personne – à l’autre. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des messages clés et des visuels, qui facilitent les représentations.

Quels sont les enseignements philosophiques de votre travail de recherche ?

P. Z. : D’un point de vue personnel, exercer ce métier renforce ma connexion au monde qui nous entoure. Étudier l’univers, c’est prendre conscience du caractère unique de notre planète et de sa fragilité, c’est éprouver de la bienveillance à l’égard du vivant. La vie mérite un respect absolu, et je suis heureuse d’être une Terrienne sur Terre.

Comment êtes-vous devenue marraine scientifique du festival Atmosphères 2023 ?

P. Z. : J’ai découvert le festival en 2020. J’ai pris part à la première anticonférence, à l’invitation de l’astrophysicienne Hélène Courtois. Ça a été une bouffée d’oxygène. Toute cette énergie, ce partage de connaissances, ces émotions… C’était magique ! J’ai ensuite contribué à l’organisation de l’événement en 2021 et en 2022, à travers les anticonférences, les parcours dans la ville et les ateliers pour les scolaires autour du jeu de plateau sur les exoplanètes que j’ai créé. J’ai donc accepté avec plaisir de parrainer cette nouvelle édition. Non seulement la rencontre avec le public fait partie de notre travail *, mais ce festival, qui allie science et art, fait écho à ma sensibilité. J’adhère à son message extrêmement positif de responsabilité et d’engagement collectifs en faveur de l’environnement.

À quels moments les Courbevoisiens pourront-ils échanger avec vous ?

P. Z. : Je serai présente à l’ouverture du festival, ainsi qu’à la soirée « science-fiction » du vendredi, et j’animerai un parcours le samedi matin.

Que diriez-vous à nos lecteurs pour les inciter à participer au festival Atmosphères ?

P. Z. : C’est une manifestation authentique et généreuse qui vous permettra de profiter gratuitement d’un programme très varié (cinéma, art, science), de sortir de votre bulle et de recharger vos batteries. En ce moment, nous avons tous besoin d’un peu d’optimisme et de croire en l’avenir. C’est une occasion à ne pas manquer !

* Pauline Zarrouk fait également partie de l’organisation du Festival d’astronomie de Fleurance. 
 

L’univers, c’est du gâteau
Pour se représenter le phénomène d’expansion de l’univers, on peut imaginer un cake aux pépites de chocolat qui cuit au four. Au début de la cuisson, les pépites sont proches les unes des autres. À mesure que la pâte gonfle, la distance entre elles augmente, sans que leur taille ne soit modifiée, et leur vitesse d’éloignement est d’autant plus importante qu’elles sont écartées.  

Et avant, il y avait quoi ?
Au risque de décevoir une légitime curiosité, la science ne permet pas d’étudier ce qui a précédé la naissance de l’univers, il y a environ 13,8 milliards d’années (théorie du Big Bang). « La recherche repose sur les lois de la physique et dépend donc de l’apparition de l’énergie et de la matière », précise Pauline Zarrouk.

Lisez l'article de Radio France sur la marraine du festival

Guillaume Meurice, le parrain auteur, comédien et humoriste du festival

Guillaume Meurice est humoriste sur scène mais également à la radio, sur France Inter, où il tient une chronique.

Engagé pour la cause animale, il est le parrain de l’association « c’est assez » qui milite pour la fermeture des delphinariums.

Le festival en chiffre

Depuis 12 ans, le festival Atmosphères c'est :

  • 226 projections de films
  • 157 ateliers ludiques et pédagogiques
  • 110 animations pour les scolaires
  • 80 conférences et tables rondes
  • 60 acteurs du changement dans le village
  • 40 expositions et installations artistiques
  • 40 animations musicales
  • 15 créations artistiques
  • 3 concours synopsis, courts métrages et séries
  • 1 parcours d'accompagnement nouveaux récits
  • 1 journée entreprises

Exposition de Photographies Rhizomes, émergences de paysages (dans le cadre du festival Atmosphéres)

Daniel Bourgais et Benoit Lefeuvre

Rendez-vous à l'Espace Carpeaux du Mercredi 20/9 au mercredi 18/10/2023 inclus.

Horaires d’ouverture :

  • lundi au vendredi 14h à 19h.
  • Samedi 14h à 18h
  • (et ouvert le soir des spectacles de l'Espace Carpeaux et pendant les soirées et films du festival Atmosphères à l'Espace Carpeaux).

15 Bd Aristide Briand, 92400 Courbevoie. Tel 01 46 67 70 00
Inauguration de l’exposition : mercredi 11/10 18h (espace carpeaux, courbevoie)

Nous avons pris l’habitude de vivre la ville comme une constellation de fragments concentrée dans les limites d’un espace central. Mais sans doute nous manque-t-il de la hauteur et de la profondeur pour appréhender un autre modèle d’organisation spatiale et sociétal, qui serait fondé sur une architecture décentrée, horizontale et interconnectée. Cette organisation pourrait s’inspirer de la structure organique du rhizome, où tout élément peut influencer l’autre et évoluer en permanence.

(Rhizome : tige souterraine, qui porte des racines et des tiges aériennes).

L’exposition « Rhizomes » explore deux démarches artistiques menées par Daniel Bourgais et Benoît Lefeuvre. Bien que leurs approches photographiques soient différentes, c’est un même projet qui les motive : matérialiser les espaces de nos territoires, et repenser la place du non-humain (grâce à une meilleure compréhension de ce qu’on ne voit pas).

Daniel Bourgais conçoit son travail plastique à partir d’une série de photographies de la ville de Courbevoie et de ses alentours. Tout en utilisant le numérique comme matière première, il opère une approche picturale sensible qui recourt aux données recueillies, et à la mémoire du paysage arpenté. Il utilise la photogrammétrie pour restituer les différentes épaisseurs du relief et du temps, en les superposant. Il ré-explore ainsi ses propres trajectoires au cœur de la ville. C’est en sculptant de cette façon l’espace scanné qu’il peut atteindre, par la révélation et les souvenirs, une dimension propre aux paysages.

Benoît Lefeuvre utilise des films argentiques comme support de création pour les enfouir dans la terre, matériau pris comme agent de décomposition, pour opérer un travail de métamorphose. Il utilise l’amalgame ainsi obtenu sur la pellicule, où fusionnent matière organique et composants chimiques photosensibles. Ce procédé favorise l’apparition du mycélium sur les films argentiques. Ces racines filamenteuses souterraines qui forment le champignon se développent en rhizomes. Cela n’est pas sans rappeler les recherches scientifiques qui ont prouvé l’efficacité de ce champignon dans le traitement des sols contenant de lourds polluants.

Au cœur de l’exposition se retrouve la volonté de questionner le rapport à notre environnement et son devenir. Daniel Bourgais et Benoît Lefeuvre proposent d’ouvrir notre regard, et à interroger le monde et l’écologie. C’est aussi l’affaire du Festival Atmosphères qui veut sensibiliser son public sur son environnement quotidien. Pour reprendre en main nos espaces, il pourrait être nécessaire de remettre en réseau le vivant, de l’ouvrir à tous les possibles et de le repenser dans une logique d’écosystème et de partage.

Edito de Pascal Signolet, fondateur et délégué général

Nous, habitants de la Terre, avons pris conscience de notre fabuleuse histoire cosmique qui ne cesse de nous être révélée par les scientifiques. Depuis les débuts de notre Univers, les premières particules de matière qui nous composent n'ont jamais cessé de s'organiser en structures de plus en plus complexes, conduisant à l’apparition de la Vie. Sur notre planète, les premiers micro-organismes sont apparus il y a près de 4 milliards d'années selon les règles d'un grand jeu de forces fondamentales et de processus biologiques et chimiques, que l'on commence à peine à découvrir. Et c'est précisément en ces temps d'émerveillement qu'apportent ces découvertes, que paradoxalement on réalise l'extrême fragilité de notre biosphère.
Parmi les 8,7 millions d'espèces vivantes recensées, toutes héritées de ce long temps d’évolution, nous sommes aujourd'hui la seule espèce dont les activités sont un risque pour la Vie sur Terre. Ces dernières décennies, nous avons réalisé que nous, humains, sommes les acteurs du destin de notre planète.

C’est donc à nous de jouer, à nous d’agir maintenant pour notre avenir, de nous engager, de coopérer et de vivre en respectant les autres habitants de la Terre. Les solutions existent et nous permettent de féconder nos imaginaires vers l'émergence de nouveaux modèles de sociétés.
A nous de respecter les règles du jeu propres à notre vaisseau spatial Terre afin de continuer, unis et solidaires, ce fantastique voyage interstellaire de la Vie.

Cette 13ème édition du Festival Atmosphères interrogera à travers le cinéma, l’art, la science et la participation du public, le paradoxe d’une époque de grandes avancées technologiques et scientifiques confrontées aux injonctions écologiques et sociales.
Nous détenons encore toutes les clés pour y répondre : à nous de jouer !

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