Dixième anniversaire de l'orgue de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul

Culture & loisirs

Dixième anniversaire de l'orgue de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul

Publiée le mardi 05 octobre 2021
Il y a tout juste 10 ans, l'église Saint-Pierre-Saint-Paul fit l'acquisition d'un tout nouvel orgue. A l'occasion de ce dixième anniversaire, l'Association des Amis de Saint-Pierre-Saint-Paul (AMPP) et le service des affaires culturelles de Courbevoie vous proposent de venir assister à un concert visant à mettre en valeur cet instrument unique, le samedi 23 octobre à 20h30.

A cette occasion, le concert sera donné par Olivier Latry, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris. 

Concert d'orgue donné par Olivier Latry
Le samedi 23 octobre à 20h30
Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul, Parvis de l'Abbé-Pierre, Place Hérold
Accès libre sur présentation du pass sanitaire

Rencontre avec Olivier Latry

A l’occasion du concert qu’il donnera le samedi 23 octobre prochain dans le cadre des 10 ans de l’orgue de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, Olivier Latry, organiste de Notre-Dame de Paris à la renommée mondiale, nous a accordé un entretien exclusif au cours duquel l’artiste revient sur sa passion pour l’orgue, les souvenirs qu’il a de sa première venue à Courbevoie et ses premiers pas à Notre-Dame de Paris

D’où vous viennent cette passion et cette envie de jouer de cet instrument unique qu’est l’orgue ?

Olivier Latry : Vous savez, on tombe dedans comme dans un chaudron de potion magique (rires). Quand on met les mains sur un orgue et qu’on entend la multiplicité des sons, on se rend compte qu’on peut jouer avec toutes sortes de mélanges le tout, dans des lieux incroyables. C’est difficile de ne pas résister à tout cela. J’avais 12 ans quand ça m’a pris et ça ne m’a jamais lâché. Encore aujourd’hui, lorsque je vois un orgue, ça reste un émerveillement surtout quand on peut jouer dans la même semaine au château de Versailles puis dans une petite église au milieu de montagnes en Espagne tout en faisant un crochet dans une salle de concert en Angleterre puis retourner à Notre-Dame, c’est incroyable. 

Chaque lieu a son caractère finalement et vous fait donc ressentir des émotions toujours plus différentes les unes des autres…

O.L. : Je ne ressens jamais la même émotion en effet, mais elle demeure intense. Le ressenti est certes différent car tout change d’un bâtiment à l’autre. Il faut s’adapter au lieu et ajuster l’orgue. Il y a une connivence entre le lieu, l’instrument, l’organiste et le répertoire. 

Vous êtes aujourd’hui l’un des trois organistes titulaires de Notre-Dame de Paris. Comment devient-on organiste d’un tel lieu et plus généralement, comment devient-on organiste ?

O.L. : En fait, c’est tout simplement parce qu’il y avait un concours. Dans ce genre de cas, quand on est jeune on est plus apte à passer les concours. J’étais prêt pour ça, mais je ne me présentais pas pour Notre-Dame. Je me présentais pour une liste d’aptitude pour le diocèse de Paris en espérant que certains organistes émigrent de leurs tribunes à Notre-Dame et que ces autres tribunes seraient libres. Je pensais donc être un second couteau, un organiste à Paris mais pas forcément à Notre-Dame. Finalement, j’ai été choisi pour le concours de Notre-Dame. J’y suis allé de manière détendue puisque je ne m’attendais à ce que ça fonctionne… Puis ça a fonctionné en fait et ça fait 36 ans que j’y suis (rires).

Il y a 10 ans, vous étiez venu inaugurer cet orgue de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, quel(s) souvenir(s) en gardez-vous ? 

O.L. : Je garde différents souvenirs. Souvenir d’un très bel instrument d’abord, d’une très belle fête ensuite avec beaucoup de monde et un instrument avec beaucoup de charme qui permet de faire beaucoup de choses. Pour ma prochaine venue (le 23 octobre 2021) j’ai fait exprès de choisir un tout autre répertoire. J’ai fait le choix de me concentrer sur deux époques que je mets en miroir. Le but est de voir comment les musiques vont s’enrichir les unes les autres et tout ça avec une espèce de tour d’Europe. 

Justement, revenir ici 10 ans plus tard, rejouer de cet instrument dont vous avez été le premier à jouer, qu’est-ce que cela vous procure ? 

O.L. : Quelque part, ça me procure une joie semblable à celle qu’on a quand on retrouve un vieil ami (rires), avec qui on échange beaucoup sur le coup, qu’on perd quelque peu de vue tout en restant en contact. Dans le cas de l’orgue c’est d’écouter l’enregistrement fait en 2011 qui permet d’entretenir ce contact, et finalement vous retrouvez ce même ami et repensez à tous ces moments uniques passés avec lui. Si le concert dure une heure, la préparation, les répétions avec l’orgue durent plus de vingt heures donc on apprend à connaître l’orgue comme une personne. Le fait de rejouer de cet orgue 10 ans plus tard est une chose très énergisante, on sait qu’on va avoir de bons moments et qu’on les partagera avec les spectateurs. 

Propos recueillis par Thibaut Lamadelaine.
 

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