Les expositions universelles au XIXᵉ siècle

Les Expositions universelles sont des manifestations publiques internationales, destinées à présenter les dernières innovations techniques et industrielles mais également à mettre en valeur le savoir-faire, les spécialités et les spécificités de chaque pays exposant. 
 
La première Exposition est inaugurée, à Londres, en 1851. Impressionnée par l’exemple anglais, la France propose à son tour une exposition internationale qui ouvre ses portes, à Paris, en 1855. Quatre autres expositions succèdent, toutes marquées par un enjeu politique et diplomatique : 1867 célèbre les victoires militaires du Second Empire ; 1878 marque la naissance de la IIIᵉ République après les conflits de 1870-1871 ; 1889 commémore le centenaire de la Révolution Française. L’Exposition universelle de 1900 inscrit, quant à elle, la France dans les perspectives d’une nouvelle modernité. D’autres expositions internationales et manifestations thématiques se déroulent en France et dans le monde tout au long de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. 
 
Programmées sur des échéances très courtes, les Expositions universelles mobilisent les services de l’État, ceux de la ville de Paris et des pays exposants. Une commission supérieure des Expositions internationales est créée pour faciliter l’organisation, la gestion financière et la logistique de l’événement. Les critères d’accessibilité, de transports, de visibilité font rejeter les propositions d’installation de l’Exposition sur des communes limitrophes de Paris comme Boulogne, Vincennes, Saint-Cloud, Levallois ou Courbevoie… Bien que demeurées parisiennes, les Expositions s’accompagnent d’une politique d’aménagement urbain : restaurations de bâtiments anciens, constructions de gares, d’hôtels, de ponts, de parcs publics ainsi que de nouvelles avenues dans le prolongement des travaux du baron Haussmann.  
 
D’une durée de six mois en moyenne, de mai à novembre, les Expositions donnent lieu à d’imposantes cérémonies diplomatiques et protocolaires. La création d’un jury permet la distribution de récompenses, de prix et de médailles pour les fabricants et les artistes exposants. Chaque nation dispose d’un ou de plusieurs espaces, dans les galeries principales ou dans des pavillons individuels. En 1878, on inaugure la Rue des Nations, juxtaposition d’archétypes architecturaux représentants les grandes nations exposantes. L’accès à l’Exposition est soumis à l’achat d’un ticket dont le prix sera de 1 franc, avec l’objectif d’être accessible au plus grand nombre, notamment aux artisans et aux ouvriers.
« Avant 1855, à chaque exposition des produits de l’industrie française, on construisait à Paris un bâtiment provisoire destiné à abriter les produits exposés. Chaque fois on s’étonnait de voir dépenser des sommes considérables dans ces constructions éphémères, et bon nombre de projets avaient déjà été proposés pour la construction d’un bâtiment définitif. Mais la dépense,
qui n’effrayait pas les auteurs des projets, rebutait constamment le gouvernement, et aucune Compagnie n’avait songé à exploiter les expositions françaises, qui avaient toujours été gratuitement ouvertes au public. Les idées se modifièrent à cet égard lorsque la pensée d’une Exposition universelle, qui était née en France, dut se réaliser en Angleterre : la construction du Cristal - Palace de Hyde Park fut confiée à une Compagnie, qui fut autorisée à se couvrir de ses dépenses par la perception d’un droit d’entrée prélevé sur tous les visiteurs. »

RAPPORT DE LA COMMISSION DE 1867