Ferdinand Roybet (1840-1920), La Main chaude, 1894


Huile sur panneau bois en acajou
Musée Roybet Fould, inv. 94.1.04
© Courbevoie, musée Roybet Fould

La Main chaude est un jeu de mains pratiqué depuis l’Antiquité jusque dans les années 1950, en Europe. Proche de Colin-Maillard, il se pratique à plusieurs participants dont un joueur appelé « le pénitent », dos tourné et tête cachée laisse une main derrière lui. Il doit alors identifier celui ou celle qui le frappe. La scène est également une allégorie des cinq sens, fortement influencée par la peinture hollandaise du XVIIe siècle. 
 

Ferdinand Roybet (1840-1920), portrait de Consuelo Fould, sans date (1893)

Huile sur panneau bois en acajou
Musée Roybet Fould, inv. 90.3.04
© Courbevoie, musée Roybet Fould

Consuelo Fould (1862-1827), artiste peintre, habite au domaine de Bécon dans le pavillon de la Suède et de la Norvège. Dans son testament, elle indique léguer sa maison et tous les biens qui s’y trouvent à l’intérieur à la ville de Courbevoie, à condition qu’elle devienne le musée « Roybet Consuelo Fould ». 
Cette dernière rend ainsi hommage à son maître de peinture, Ferdinand Roybet, peintre de genre reconnu au XIXe siècle. 
Consuelo est vêtue d’une robe somptueuse, magnifiée par la touche de Roybet qui retranscrit sa légèreté et sa finesse. Elle est probablement dans le château de Bécon, auparavant au centre du domaine et détruit en 1957, dont il reste les caves encore aujourd’hui. 
Le peintre souhaite peut-être rendre compte du statut de Consuelo, devenue marquise de Grasse en 1893.
 

Léon Comerre, portrait de Mlle Achille-Fould, 1883

Huile sur toile
Musée Roybet Fould, inv. 2007.1.1
© Courbevoie, musée Roybet Fould


À Paris, le peintre fait carrière comme portraitiste, exposant régulièrement au Salon. Le portrait de sa jeune élève, Mlle Achille Valérie Fould, connue sous son nom d’artiste « Achille-Fould », fut présenté au Salon de 1884. Il existe une autre version réduite de ce tableau. Le maître des deux sœurs réalisa également un Portrait de Consuelo Fould, exposé en 1885. Les deux œuvres sont conservées aujourd’hui en collection particulière. 
Georges Achille-Fould est portraiturée avec un kimono. En cela, Léon Comerre s’inscrit parfaitement dans la vague japonisante qui inonde le monde occidental à la fin du XIXe siècle, à la suite de l’ouverture du Japon au commerce international en 1854.
 

Gustave Déloye (Sedan, 1838 - Paris, 1899), buste du peintre Ferdinand Roybet, 1891

Bronze
Musée Roybet Fould, inv. 1997.2.1
© Courbevoie, musée Roybet Fould

Ferdinand Roybet et Gustave Déloye collaborent sur le chantier du château de la Boissière (Yvelines). Liés d’amitié, ils effectuent leurs portraits respectifs. Si aujourd’hui le portrait de Déloye par Roybet est dans une collection privée, le musée possède le buste en bronze du peintre, porté par une allégorie de la Peinture.
Né à Sedan dans une famille modeste, Déloye est remarqué très jeune par un amateur d’art qui l’encourage dans l’étude du dessin. Il entre, en 1857, à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, en section sculpture où il fut élève de Lemaire, Dantan le jeune et Jouffroy. 
 

Consuelo Fould (1862 - 1927), Zuleika, 1901

Huile sur toile
Musée Roybet Fould, inv. 90.4.01
© Courbevoie, musée Roybet Fould

 « Au déclin des chaudes journées, quand l’ombre descendait sur la mer, Zuleika rêvait à ce que pourrait être le paradis dans l’infini des cieux. » (Lord George Gordon Byron, La fiancée d’Abydos).
Publié en 1813, le poème inspirera des artistes peintres comme Géricault (1850), ou Eugène Delacroix (1849 et 1850) ou des compositeurs tels Théodore Dubois ou Auguste Chapuis. La composition de Consuelo Fould affirme son goût pour le mouvement romantique et les civilisations antiques. À la puissance dramatique ou narrative, elle oppose néanmoins une force tranquille et une détermination féminine qui expriment ses engagements progressistes en faveur des femmes. 
 

Jean-Baptiste Carpeaux, Le triomphe de Flore dit aussi Flore, entre 1863 et 1866

Plâtre teinté
Musée Roybet Fould, Dépôt du musée du Petit Palais, inv. 31.3.41
© Courbevoie, musée Roybet Fould


En 1863, Carpeaux se voit confier par l’architecte Hector Lefuel la décoration du Pavillon de Flore pour la façade Seine. Après plusieurs maquettes très différentes les unes des autres, le sculpteur arrête sa composition sur la figure de Flore accroupie qui est exécutée sur place par des praticiens, dans des proportions doubles de la maquette originale. L’architecte restant dubitatif quant au résultat considéré comme trop en relief, c’est l’une des visites de Napoléon III sur le chantier qui est décisive ; ce dernier choisit de soumettre le groupe au jugement du public en octobre 1865. L’œuvre reçoit un plébiscite, ce qui mit fin à la polémique. 
 

Albert Gleizes (1881-1953), Bords de Seine, 1908

Huile sur toile
Musée Roybet Fould, inv. 90.9.22
© Courbevoie, musée Roybet Fould, Yann Rossignol


Bien que né à Paris, Albert Gleizes passe son enfance à Courbevoie où, en tant que neveu de Léon-François Comerre, grand prix de Rome de peinture en 1875, il débute une carrière de peintre. En parallèle à son activité de dessinateur pour tissus comme son père, il expose aux salons de la Société Nationale des Beaux-Arts et au Salon d’Automne entre 1900 et 1903.
Dès 1898, il s’essaie à la manière des impressionnistes avec des paysages et des scènes de la vie quotidienne à Courbevoie. Sa touche large fait se confondre l’élément liquide (la Seine) avec l’élément gazeux (le ciel) dans une ambiance végétale dense mais calme. Seules deux figures à droite sont sur le point de sortir du champ de la représentation, tandis que des canots accostés à un ponton occupent le centre de la composition.