Octobre 2019 - Courbevoie Bleu Marine

Pour satisfaire la demande toujours croissante en besoins alimentaires mondiaux, qui concernera la survie d’environ 9,7 milliards d’humains en 2050, l’agriculture est confrontée à un défi inédit. Il s’agit d’améliorer les rendements et d’employer des techniques innovantes afin de produire une nourriture suffisante, de qualité, et sans trop polluer ! En plus de la croissance prévisible de la population mondiale, s’ajoutent des changements morphologiques : un adulte moyen en 2014 serait plus gros, plus grand et vivant plus longtemps. D’où un accroissement des besoins caloriques qu’il faudra satisfaire.
Afin d’augmenter les rendements de l’agriculture, le glyphosate, puissant désherbant, a vu son utilisation mondiale multipliée par 100 entre 1974 et 2014. Dénoncé comme cancérigène probable sur l’homme, il est néfaste sur la biodiversité : il entraîne un déclin inquiétant des oiseaux ainsi qu’une pollution durable de l’eau et des sols, en tuant la microflore essentielle au maintien de la vie. Les vers de terre n’aérant plus les sols, la terre devient compacte et imperméable, entraînant par temps de pluie des inondations et de l’érosion. Comme une vingtaine d’autres maires, M. Kossowski vient d’interdire par arrêté municipal, l’utilisation du glyphosate et autres perturbateurs endocriniens sur tout Courbevoie. 
En alternative à cette agriculture classique, les produits issus de la culture hors-sol rentrent de plus en plus dans notre consommation alimentaire. Celle-ci nous est présentée comme la solution pour produire davantage nos légumes frais.
L’aéroponie, nouvelle culture hors-sol, peut s’installer en ville dans de simples hangars, loin des champs. Cette culture verticale insolite n’a besoin ni de soleil, ni de terre et consomme peu d’eau.  Très technique, cette méthode est pratiquée par des scientifiques qui recherchent l’amélioration au niveau du rendement, de la texture, du goût et de l’apport nutritionnel. Aux Etats-Unis, ce type d’agriculture devrait doubler dès 2020. Dans les Hauts-de-Seine, l’aéroponie est implantée à Asnières et à Courbevoie : c’est le cas des 3 containers situés rue des Fauvelles, avec des fraises sans pesticide. Cette culture court circuite les transports, mais est-ce vraiment la meilleure solution pour nous nourrir correctement ?
La culture hors-sol pratiquée sans pesticide paraît un moindre mal par rapport à l’agriculture industrielle. Mais, un retour à l’agriculture traditionnelle, ne serait-il pas plutôt souhaitable pour notre santé?

Floriane Deniau, conseillère municipale
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