Le Grand Paris Express

Le Grand Paris Express, chantier colossal de 200 km de réseau de transport public autour de Paris, est un gouffre financier pour les Franciliens qui en règleront l’addition. En 4 ans, le coût estimé de ce nouveau métro automatique a déjà explosé en passant de 25 à 35 milliards d’€ !
Fin 2018, pour financer les augmentations du budget de ce projet, le gouvernement a dû inventer de nouvelles taxes susceptibles de rapporter 250 millions d’€ par an, dès 2020. Ainsi, par le biais d’une taxe additionnelle de 15 % à la taxe de séjour, les touristes vont participer au financement de la Société du Grand Paris (SGP). Les Hauts-de-Seine et Paris payeront l’autre partie par une augmentation de 10 % des taxes sur les bureaux et locaux professionnels, répercutées dans les charges locatives des entreprises. Des millions d’euros supplémentaires seront donc ponctionnés chaque année aux Franciliens !
Dans son rapport rendu public en janvier 2018, la Cour des comptes a dénoncé les dérapages de la gestion de la SGP sur de nombreuses pratiques contraires au droit de la concurrence et aux principes de la commande publique. Elle constate des procédures de passation de marchés inégalement respectées ou contournées, qui nourrissent des suspicions de favoritisme. Suite à un signalement de la Cour des comptes visant la SGP, le Parquet national financier a lancé en janvier 2019 l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Le Grand Paris Express affiche déjà des retards sur une multitude d’infrastructures et ne sera pas opérationnel pour les Jeux olympiques de 2024. En raison des difficultés de construction de la station de La Défense sous le centre commercial des 4 Temps, l’exploitation de la ligne 15 ouest pourrait être repoussée à 2040 ! Il faudrait 17 ans de travaux pour achever cette gare et ses accès !
À terme, le désengorgement recherché de Paris en facilitant les transports de banlieue à banlieue et en réduisant le trafic automobile en Île-de-France n’est pas garanti. Au lieu de redynamiser les villes de la grande périphérie, le projet aura pour effet d’engorger les communes de la proche banlieue. Les emplois seront concentrés en proche couronne où la démographie se densifiera, en accentuant ainsi le déséquilibre régnant entre l’habitat et l’emploi, et entre l’IdF et les régions voisines.
En plus de subir les nuisances des travaux de ce super métro, les Franciliens sont fortement taxés, alors que l’État se désengage et que la dette d’Île-de-France Mobilités dépassera 10 milliards d’€ en 2025.

Floriane Deniau, conseillère municipale
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