Mutualisation des commissariats de police

À l’initiative du préfet de police de Paris, qui a autorité sur la police du 92, un projet de mutualisation des commissariats a été élaboré. Depuis fin 2018, les services de police-secours des commissariats des départements d’Île-de-France sont actuellement regroupés la nuit et les week-ends. Cette optimisation de ressources imposée par le gouvernement dans le cadre du Grand Paris est en fait une fermeture déguisée et programmée de commissariats, masquant le manque d’effectifs et de matériels, et devant permettre la réalisation d’économies. Ainsi, 23 commissariats des Hauts-de-Seine devront bientôt fusionner.
Dans le "projet stratégique pour la sécurité du Grand Paris", le 92 serait doté de seulement 9 commissariats centraux ayant un périmètre d’intervention augmenté. Les forces de l’ordre devraient donc traverser parfois plusieurs communes pour intervenir, tandis qu’une victime voulant déposer une plainte la nuit devrait se déplacer au commissariat central. Quatorze commissariats dont ceux de Puteaux et de Courbevoie deviendraient des postes d’accueil.
Le gouvernement raisonne à tort en termes de rentabilité. De fait, la qualité est tirée vers le bas en remplaçant les commissaires aux salaires élevés par des officiers moins payés, lesquels sont remplacés par des gradés et gardiens moins bien payés, ces derniers étant remplacés par des adjoints de sécurité encore moins rémunérés. À cela s’ajoute une érosion humaine de la police qui peine à retenir les jeunes recrues et contribue à l’impression d'absence de policiers sur le terrain.
La lutte contre la délinquance n’est pas pour autant une simple question d’effectifs de police : les augmenter ne garantit pas forcément de meilleurs résultats, mais ils ne peuvent diminuer au-dessous d'un seuil critique vers lequel nous nous approchons. La qualité des personnels compte autant que leur nombre, car il faut agir efficacement pour traquer les délinquants : le policier d'investigation, complémentaire du policier de terrain, envoie les fautifs devant les tribunaux après enquêtes. Alors que placer un effectif important sur le terrain a pour effet de repousser les fauteurs de troubles vers les communes voisines moins bien pourvues en policiers présents dans la rue.
En Île-de-France, au nom de l’efficacité et de la modernité, des mutualisations ou fusions de commissariats sont en cours. Il s’agit là d’un recul du service public qui n'a pas à prouver sa rentabilité mais qui doit couvrir équitablement l’ensemble du territoire.

Floriane Deniau, conseillère municipale
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