Quel avenir pour La Défense ?

Paris La Défense (PLD) a choisi le 8 mars M. Devedjian pour président. Ce nouvel établissement public, né le 1er janvier, récupère l’ensemble des missions d’aménagement et de gestion du quartier d’affaires.Si elle autorise la construction d’une véritable stratégie cohérente avec celle des territoires, cette reprise en main par les élus territoriaux confère également à ces derniers une lourde responsabilité.

Financière d’abord. Le centre d’affaires a vieilli et va nécessiter de lourdes rénovations de la dalle, des tunnels, des réseaux, etc. C’est au bas mot 360 millions d’euros de travaux qui doivent être programmés. Or, malgré nos multiples mises en garde, la majorité municipale a toujours refusé d’anticiper ces investissements, se bornant à encaisser les recettes.

Par ailleurs, les élus siégeant à PLD doivent également penser à l’avenir du quartier d’affaires pour en assurer l’attractivité future. Or, accrochée au modèle lancé par le général de Gaulle en 1957, qui consistait à faire reposer le développement du territoire sur l’expansion exclusive du nombre de mètres carrés de bureaux, la droite alto-séquanaise semble incapable de voir que, soixante ans plus tard, ce système est à bout de souffle.

Le préfet a d’ailleurs récemment refusé de valider en l’état le projet du nouveau siège de Total à La Défense (135 000 m² de bureaux supplémentaires). À ce rythme, La Défense ne comptera plus que 27 % de logements avec des transports en commun saturés qui devraient ne connaître un relatif désengorgement qu’avec l’arrivée d’Eole en 2022 (au mieux !). Dans le même temps, les services de
proximité, les petits commerces, les lieux de loisirs et de détente manquent cruellement alors qu’ils constituent un levier majeur d’attractivité pour de futures entreprises et pour les habitants.
Retrouver de la mixité d’usage devrait être une priorité.

À cet égard, la relance du projet Hermitage est un vrai contresens. Ce projet vieux de 10 ans supprimerait 250 logements accessibles pour 40 000 m² de bureaux, 448 appartements de grand luxe, un hôtel 5 étoiles, le tout dans deux mastodontes hauts comme la tour Eiffel…

Il y aurait là l’opportunité de changer de logique en pariant, comme d’autres territoires l’ont fait avec succès, sur la mixité des populations et des usages. Nous regrettons que les majorités municipale et départementale s’entêtent dans un modèle obsolète d’un quartier de bureaux et d’une clientèle de luxe qui condamne les habitants au départ.

Maria Cotora, élue
Alban Thomas, président du groupe
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