Nous publions ici les textes fournis pour le Courbevoie magazine.

État d’urgence pour le PS : une réforme orthographique !

Quelles sont les priorités de notre gouvernement ? La sécurité des Français ? La baisse des impôts ou de la dette ? La lutte contre le chômage ? Que nenni ! Pour nous distraire, le PS a choisi d'exhumer une réforme orthographique vieille de 26 ans, tombée depuis dans l'oubli. Alors que l'état d'urgence est reconduit jusqu'à fin mai, les Français attendaient une mesure autrement plus courageuse pour redresser notre pays, que cet enfumage de 1990 !

Il devient tout à coup urgent d'appliquer cette réforme dans les écoles, dès la rentrée prochaine. Elle s'ajoute à celle des collèges qui écarte l'enseignement du latin et du grec et contribue encore davantage au recul de notre langue française, notre bien commun.

Cette réforme saugrenue a malheureusement un coût : de nouveaux livres scolaires porteront dès septembre le macaron « nouvelle orthographe » afin de changer les 2 400 mots concernés, soit environ 4 % du lexique de la langue française. Mais attention, ces nouvelles règles deviennent seulement une référence : elles ne sont pas imposées et les deux orthographes pourront cohabiter ! Au lieu de simplifier notre langue, voilà une réforme qui va finalement la compliquer en semant partout le trouble. Alors qu'elle est censée faciliter l'apprentissage pour atténuer les inégalités à l'école, elle va obtenir l'effet inverse en abaissant le niveau des plus faibles, tout en favorisant ceux qui complèteront leurs connaissances par la lecture d'auteurs employant les particularités de notre langue, tels les accents circonflexes et les mots composés avec des tirets, désormais éliminés.

On retrouve ici la volonté des socialistes de toujours niveler par le bas, la culture et l'école.

Ne nous y trompons pas : cette dernière réforme vise les racines de notre culture et notre identité car notre langue française est liée à notre Histoire. Vouloir la transformer en une langue phonétique en supprimant la complexité de son orthographe, c'est porter atteinte à notre identité et notre patrimoine. Les préfixes et suffixes en « ph » rappelaient nos racines grecques et l'accent circonflexe nos racines latines. Cette réforme s'inscrit donc logiquement dans la continuité de la mise au rebut progressive du latin d'où notre langue tire ses racines, avec le grec.

Comme le chante Yves Duteil, dans La Langue de chez nous :
C'est une langue belle à qui sait la défendre
Elle offre les trésors de richesses infinies
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie.

Floriane Deniau, conseillère municipale
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