Ils ont fait leur devoir en France, la Russie dans la Première Guerre mondiale

La ville de Courbevoie s'associe à la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale pour faire connaître un pan singulier de cette histoire où soldats russes et français ont combattu ensemble. Le projet intitulé "ils ont fait leur devoir" souligne le lien qui unit la ville à l'association du Souvenir du Régiment des Cosaques de la Garde impériale.

Cette exposition rend hommage à la mémoire des soldats tombés pour leur Patrie et plus particulièrement aux soldats russes après l'arrivée du corps expéditionnaire en 1916. 

"À la fin de 1915, l’armée française commence à manquer d’hommes.
Le gouvernement décide de demander à la Russie d’envoyer en France autant de combattants qu’elle le peut. L’état-major russe est réticent.
Les pertes de l’armée russe sont également très importantes. Mais l’Empereur Nicolas II souhaite rester fidèle à l’Alliance franco-russe signée au début des années 1890.
La Russie aidera la France. Au cours de l’année 1916, 40 000 soldats russes débarquent à Marseille et à Brest.
Formés et entraînés à la française ils sont ensuite engagés au front, en Champagne ou avec l’armée française d’Orient à Salonique.
Ils vivent surtout, au cours de l’année 1917, à la fois les drames de l’armée française et, de loin, les souffrances de leur patrie. Engagés près de Reims lors de de l’offensive Nivelle en avril, ils sont localement victorieux, mais l’offensive est, pour tous, un échec sanglant.
Ils vivent alors à distance, la révolution de février, l’abdication de l’Empereur puis la prise de pouvoir par les bolcheviques. Ils s’inquiètent pour les leurs.
Le gouvernement français redoute d’éventuelles menées révolutionnaires. Il les retire du front et leur propose soit de continuer à combattre dans les rangs français soit de rejoindre des compagnies de travailleurs en France ou en Algérie.
Ce qu’ils font en 1918. Lorsque la guerre se termine, et où qu’ils se trouvent ils ont alors à faire un nouveau choix terrible.
Abandonnés par tous ils peuvent demander à rester en France ou à rejoindre leurs familles dans une Russie en pleine guerre civile."

Colonel (e.r.) Frédéric Guelton
Docteur en histoire
Membre du Conseil scientifique de la Mission  du Centenaire de la Première Guerre mondiale